Elasticité...

"Les économistes vous diront tous que le partage du temps de travail ne crée pas d'emplois", a déclaré [...] l'économiste Jean Tirole [...].

[...] Quand on entend dire un économiste "tous les économistes disent que", il faut se sauver en courant.

[...] Depuis 1965 et les travaux de Frank Brechling, il existe pléthore d'études qui, dans leur modèle théorique, stipulent que l'élasticité entre la durée du travail et l'emploi, c'est-à-dire son lien, est négative. Autrement dit, cette abondante littérature, notamment anglo-saxonne, admet que plus on augmente la durée du travail, plus on détruit des emplois.

Eric HEYER, Alternatives Economiques, 06/2016, p. 34.

Bilan ?

Selon notre modèle macroéconomique [... publié] dans une revue (Economie & Prévisions) à référés, les lois Aubry ont créé ou sauvegardé 400 000 emplois. Ce résultat est conforme à ceux observés avec le modèle de la Banque de France. L'INSEE a comptabilisé 350 000 emplois nets créés en utilisant une autre méthodologie. Mais il semble que trois études ne fassent pas le poids ! On entend même que les 35 heures ont détruit de l'emploi. Il faudrait alors expliquer comment la courbe du chômage a autant baissé compte tenu de la croissance de l'époque ? Entre 1998 et 2002, l'hexagone a créé 2,1 millions d'emplois, une performance jamais égalée au cours des trente-cinq dernières années. Si les 35 heures n'ont pas créé d'emplois, voire en ont détruit, comment éclairer cette "énorme mystère" ?
Eric HEYER, Alternatives Economiques, 06/2016, p. 34