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Vetocratie...

Le système [institutionnel américain] souffre selon [Fukuyama] d'un double mal : ce qu'il appelle la "vetocratie", le blocage systématique de l'exécutif par des partis incapables de compromis  ; et la "repatrimonialisation" de l'Etat qui, sous des dehors démocratiques, serait gouverné au profit de quelques-uns, l'auteur en prend notamment pour preuve l'explosion du lobbying à Washington et le creusement des inégalités.
Books, 12/2014, p. 102.

Rien ne va plus...

Les raisons fondamentales du ralentissement économique selon Patrick ARTUS...
1. [...] Les rendements décroissant de la R&D. Les budgets de R&D ont beau être toujours plus ambitieux, ils ne débouchent plus sur la même quantité d'innovations, de nouveaux produits, de nouveaux processus de production. 
2. L'augmentation de l'intensité capitalistique. [...] Il faut désormais, aux Etats-Unis comme en zone euro, deux fois plus de capital qu'il y a cinquante ans pour créer la même quantité de richesses
3. L'amaigrissement irrésistible des secteurs où les gains de productivité sont sensiblement plus élevés qu'ailleurs (en clair, l'industrie manufacturière). 
4. L'insuffisant niveau de qualification de la population active.
Patrick ARTUS et Marie-Paule VIRARD, Croissance zéro, Fayard, 2015, page 37.

Easy money...

Deux [...] dangers du QE [quantitative easing] ont été identifiés par Natixis. Premièrement, les investisseurs traditionnellement prudents (fonds de pension, assureurs à travers fonds en euros des contrats d'assurance-vie) vont voir leur rémunération chuter. Concrètement, cela signifie que les rendements des assurance-vie vont continuer de baisser pour les particuliers. Ce qui peut poser des problèmes pour l'épargne que se constituent les travailleurs en vue de la retraite, pour combler la baisse programmée des pensions. 
Deuxièmement, les investisseurs à la recherche d'une meilleure performance vont se déporter sur les actifs plus risqués (obligations grecques par exemple). Certes, cela fera baisser les taux d'intérêt et soulagera la dette grecque, puisque le gouvernement empruntera moins cher. Mais, en cas de défaut ou de renégociation de la dette, les investisseurs risquent de se retrouver avec une proportion anormalement élevée d'actifs risqués.
Dans les faits, l’investisseur qui vend son obligation à la BCE peut racheter une autre obligation d’Etat, ou une obligation d’entreprise, à moins qu’il n’achète des actions, ce qui génère une hausse de la Bourse. La traduction dans l’économie réelle est différente selon l’orientation de la liquidité offerte par la BCE. Dans le premier cas, elle facilite le financement des déficits publics mais n’a pas un impact fort en termes de croissance économique. Dans le second cas, les entreprises peuvent emprunter à des taux plus bas, mais face à une incertitude forte sur la demande et une confiance relative dans l’économie, la faiblesse des taux d’intérêt n’est pas suffisante pour garantir une relance de l’investissement.
Nous devons donc nous attendre à un impact sur le taux de change, avec un euro qui devrait rester orienté à la baisse
[...] Si on laisse le risque lié à ce rachat d’obligations souveraines aux banques centrales nationales, alors l’idée de la BCE comme institution solidaire n’existe plus. Surtout, cela pourrait entraîner in fine une hausse des primes demandées par les investisseurs pour les obligations de certains pays.
Patrick Artus, directeur de la recherche et des études chez Natixis considère que "l'économie n'a pas besoin actuellement de liquidités"
Aujourd'hui, il faudrait davantage une relance d'investissements qu'une politique de quantitative easing, analyse [Daniel Cohen]. Surtout qu'elle va profiter à l'Allemagne en premier lieu en tant que première économie de la zone euro alors qu'elle n'en a pas besoin.
Pour Henri Sterdyniak, chercheur à l'observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), "le problème c'est que les banques ont déjà beaucoup de liquidités et beaucoup d'entreprises n'ont pas besoin de plus de crédits car elle n'ont pas de demande".
[...] La BCE a décidé que les banques centrales nationales achèteront uniquement les dettes souveraines de leur propre Etat et les « conserveront. » Ceci ressemble à une volonté de réduire le partage des risques au strict minimum et de rendre chaque gouvernement responsable du QE « national. » 
[...] Compte tenu des attentes sur les marchés, où les taux de la zone euro ont beaucoup baissé, une décision de reporter sine die le QE provoquerait un cataclysme boursier. L'Allemagne, dont le taux a beaucoup baissé dans la perspective du QE, serait une des premières victimes de ce contre-coup. D'autres pays se retrouveraient en difficulté avec la remontée des taux et pourrait faire appel au Mécanisme Européen de Stabilité (MES) : la zone euro serait menacée de récession. La Buba ne peut se permettre un tel scénario. Son opposition - comme celle du gouvernement allemand - est de pure forme : elle n'existe que parce qu'elle n'est pas bloquante. 
[...] Le cœur du problème européen n'est pas traité directement par le QE. Les entreprises manquent de raisons d'investir et la demande de crédit est faible. Les taux sont déjà faibles et cela ne change rien. Le QE ne traite pas cet aspect central du nœud gordien européen. D'où le risque que l'argent créé par le QE n'aille pas dans l'économie réelle, mais soit plutôt utilisé par les banques pour alimenter des bulles spéculatives en Europe ou ailleurs.
80 % [des rachats d'actifs] sont achetés directement par les banques centrales de chaque pays, SANS AUCUNE SOLIDARITÉ européenne ! 
[...] Cela [...][est] un sacré pas vers la dissolution de l’euro
[Le QE ne rétabli pas l'inflation espérée parce] qu’on a désormais une énorme économie financière, au dessus-de l’économie réelle, qui modifie les flux financiers. 
[...] Et en fait, dans l’économie financiarisée actuelle, les actions de la banque centrale ont bien tendance à faire de l’inflation – mais de l’inflation des actifs
[...] Quand on voit le cours actuel des actions (records historiques – ce qui est clairement du délire vu le contexte économique !!), des obligations, de l’immobilier, des taux d’intérêts, on voit bien qu’il y a bien un fort effet inflationniste – mais des actifs. 
[...] Eh bien, c’est assez simple. un tel QE sert principalement à 2 choses :
1. Vous l’avez compris, à continuer la gabegie financière, à maintenir au cric des bulles gigantesques, indues et dangereuses – en évitant la vérité des prix (ce qui a à l’évidence des impacts négatifs sur l’économie réelle)
2. Et mieux encore… À aider les banques privées ! 
[...] En effet, on voit bien que dans cette opération [voir exemple comptable dans l'article] :
1. Les liquidités dans le système augmentent (la banque est remboursée, mais la Grèce n’a encore rien payé) : du cash pour continuer à jouer…
2. La banque récupère 100 % de sa mise, et pour juste 1 100 Md€ – merci Mario…
3. La BCE récupère le risque pourri et le risque de défaut ! 
Ainsi, c’est un peu comme si 10 minutes avant que le Titanic ne tape l’Iceberg, la BCE arrive en barque, lance une corde à un milliardaire qui descend dans la barque et la BCE prend sa place sur le bateau – le tout en lui rachetant au passage son billet à plein tarif… 
[Si les 1 000 milliards prévues dans le programme de QE de la BCE étaient crédités sur les comptes en banque des 150 millions de ménages], cela [ferait] quand même 7 600 € par ménage européen, ou plus de 15 000 € pour la moitié des ménages les plus pauvres – ce qui [serait] une vraie bouffée d’oxygène pour eux…

Mixité antique...

[...] Parvenue à un degré de décomposition répugnant, l'Europe occidentale n'était plus en état de se sauver elle-même, pas davantage que ne l'avait été la Rome antique du Ve siècle de notre ère. L'arrivée massive de populations immigrées empreintes d'une culture traditionnelle encore marquée par les hiérarchies naturelles, la soumission de la femme et le respect dû aux anciens constituait une chance historique pour le réarmement moral et familial de l'Europe, ouvrait la perspective d'un nouvel âge d'or pour le vieux continent. Ces populations étaient parfois chrétiennes ; mais elles étaient le plus souvent, il fallait le reconnaître musulmanes.
Michel HOUELLEBECQ, Soumission, Flammarion, 2015, Page 276.

Soumission fiction...

Le programme politique du président musulman imaginé par Michel Houellebecq...
[...] La conséquence la plus immédiate de son élection est que la délinquance avait baissé, et dans des proportions énormes : dans les quartiers les plus difficiles, elle avait carrément été divisé par dix. Un autre succès immédiat était le chômage, dont les courbes étaient en chute libre. C'était dû sans nul doute à la sortie massive des femmes du marché du travail, elle même liée à la revalorisation considérable des allocations familiales [...] [augmentation intégralement] compensée par la diminution drastique du budget de l'Education nationale [...]. Dans le nouveau système mis en place, l'obligation scolaire s'arrêtait à la fin du primaire [...]. Ensuite, la filière de l'artisanat était encouragée ; le financement de l'enseignement secondaire et supérieur devenait, quant à lui, entièrement privé. [...] En ce qui concerne l'enseignement, la générosité des pétromonarchies était depuis toujours sans limite. Page 199. 
Mohammed Ben Abbes [...] se déclara influencé par le distributivisme [...]. Son idée de base était la suppression de la séparation entre le capital et le travail. La forme normale de l'économie y était l'entreprise familiale ; lorsqu'il devenait nécessaire, pour certaines productions, de se réunir dans des entités plus vastes, tout devait être fait pour que les travailleurs soient actionnaires de leur entreprise, et coresponsables de sa gestion. Page 202. 
[...] La nouvelle fonction dont, Ben Abbes venait de s'en aviser, l'attribution à un niveau trop large "perturbait l'ordre convenable", n'était autre que la solidarité sociale. Quoi de plus beau, s'était-il ému dans son dernier discours, que la solidarité lorsqu'elle s'exerce dans le cadre chaleureux de la cellule familiale !... [...] Le nouveau projet de budget du gouvernement prévoyait sur trois ans une diminution de 85 % des dépenses sociales du pays. Page 210. 
[...] Les négociations avec l'Algérie et la Tunisie en vue de leur adhésion à l'Union européenne avançaient rapidement, et que ces deux pays devraient avant la fin de l'année prochaine rejoindre le Maroc au sein de l'Union ; des premiers contacts avaient été pris avec le Liban et l'Egypte. Page 211. 
Mais en fin de compte, ce qui convainc le héros du roman à accepter un poste d'enseignant, à se soumettre, on y revient toujours avec Michel Houellebec...
- [...]
- [...] Dans votre cas, je pense que vous pourriez avoir trois épouses sans grande difficulté, mais vous n'y êtes, bien entendu, nullement obligé. Page 292. 
[...] Une nouvelle chance s'offrirait à moi ; et ce serait la chance d'une deuxième vie, sans grand rapport avec la précédente. 
Je n'aurais rien à regretter. Fin.
Michel HOUELLEBECQ, Soumission, Flammarion, 2015. 

Captation...

[...] Si l'on cumule la croissance totale de l'économie américaine au cours des trente années précédant la crise, c'est-à-dire de 1977 à 2007, [...] on constate que les 10 % les plus riches se sont approprié les trois quarts de cette croissance ; à eux seuls, les 1 % les plus riches ont absorbé près de 60 % de la croissance totale du revenu national américain sur cette période ; pour les 90 % restants, le taux de croissance du revenu moyen a été ainsi réduit à moins de 0,5 % par an. 
[...] La hausse des inégalités a eu pour conséquence une quasi stagnation du pouvoir d'achat des classes populaires et moyennes aux Etats-Unis, ce qui n'a pu qu'accroître la tendance à un endettement croissant des ménages modestes ; d'autant plus que dans le même temps des crédits de plus en plus faciles et dérégulés leur étaient proposés par des banques et intermédiaires financiers peu scrupuleux, et désireux de trouver de bons rendements pour l'épargne financière injectée dans le système par les catégories aisées.
Thomas PIKETTY, Le capital au XXIe siècle, Seuil, page 469.

Silicium stagnant...

On ne voit aucun effet des nouvelles technologies de l'information et de la communication (1994-2001) sur les gains de productivité. [...] Ceci pourrait refroidir l'optimisme sur les nouvelles technologies du futur. Patrick ARTUS. 
[...] Pour Robert GORDON (professeur, université Northwestern, Illinois), la [raison en] est simple : [...] on gagne énormément en productivité quand on passe de la diligence à l'avion, mais très peu quand on passe à la réservation de son billet par Internet ! Les gains en termes d'efficacité du travail issus des premières révolutions industrielles ont représenté un saut pour l'humanité qui ne peut se produire qu'une seule fois et ne peut être améliorée qu'à la marge. 
[...] Pour Erik Brynjolfsson et Andrew McAfee (experts des nouvelles technologies, MIT), cette vision des choses est complètement dépassée : [...] les ordinateurs et les autres avancées digitales sont en train de faire pour notre pouvoir mental, la capacité d'utiliser notre cerveau pour comprendre et façonner notre environnement, ce que la machine à vapeur et ses descendants ont fait pour le pouvoir des muscles. 
[...] La révolution digitale nous permet de produire de plus en plus de connaissances de plus en plus vite, et donc, c'est le point essentiel, d'innover de manière exponentielle. [...] Selon [eux], l'innovation digitale, combinatoire et exponentielle, [nous place ainsi] à un tournant qui, d'ici quelques années, va révolutionner notre monde. 
Christian CHAVAGNEUX, Alterntives Economiques, 09/2014, p. 60.

Panne selon Jan Vijg...

[...] Pour Jan VIJG (généticien moléculaire de renom), notre période est marquée par une panne de l'innovation pour trois raisons...
Réglementation...
[...] Une demande de normes réglementaires croissantes pour nous protéger de nouveaux risques.
Arrivisme...
[...] Un esprit entrepreneurial qui favorise l'enrichissement de court terme par la production de gadgets ou l'amélioration de l'existant, plutôt que la recherche de nouvelles frontières.
Libéralisme...
[...] Le secteur privé se lance rarement dans des innovations majeures : de l'énergie nucléaire au GPS, en passant par internet, ce sont les puissances publiques qui ont été à l'origine des grandes innovations récentes : "La raison principale était la crainte de conflits internationaux. Les Etats voulaient être certains de disposer des meilleures technologies possibles"
Christian CHAVAGNEUX, Alterntives Economiques, 09/2014, p. 60. 

Jacques Attali...

Je pense qu'il y'a quatre ou cinq secteurs aujourd'hui qui [doivent] être l'objet de réformes [et qui peuvent rapidement relancer l'économie] 
[...] Premièrement il faut relancer le logement. [...] Si vous achetez aujourd'hui [et dans les deux ans,] un logement neuf, il serait exclu des droits de succession [quelle que soit la date de transmission du bien]
[...] Deuxièmement, il faut relancer l'investissement. Si vous investissez dans une entreprise non cotée pendant deux ans, vous pourrez léguer ces actions à vos enfants sans droits de succession.
Il précise en aparté...
Et ça, ça a un impact considérable, parce que l'argent qui dort dans l'épargne de différentes façons, pourrait être utilisé bien plus efficacement [...].
Je ne sais toujours pas ce que les gens entendent par "argent qui dort". Si l'argent que récoltent les banques servait à rembourrer des matelas, cela se saurait !


... et pas de matelas en vue !

Il poursuit...
Troisième mesure. On utilise de façon extrêmement gaspilleuse les 32 milliards de la formation professionnelle. Il faudrait consacrer immédiatement 5 milliards sur les 32 à former les chômeurs. [...] Une mesure qui serait par exemple radicale : si une entreprise embauche un chômeur, jeune, elle pourrait le payer en-dessous du SMIG, mais le jeune chômeur toucherait le SMIG parce que le complément de salaire viendrait de l'argent de la formation professionnelle. 
Quatrième mesure. Comme nous sommes en période de déflation, [...] c'est le moment absolument formidable et unique pour augmenter la TVA. [...] J'augmenterais la TVA de trois points. En échange, je baisserais les cotisations salariées du même montant. 
La cinquième est une mesure européenne. Il est urgent de lancer les grands investissements européens
Jacques Attali, BFMTV, Bourdin Direct, 08/2014. 

Création, destruction...

[...] Les corrections boursières – voire leurs effondrements – ne représentent pas une anomalie ou une tare congénitale des marchés : elles font partie intégrante de leur ADN. [...] C’est cette volatilité des bourses et ce sont ses décrochages plus ou moins violents mais épisodiques, qui permettent aux marchés boursiers de procurer une rentabilité supérieure à celle du livret d’épargne. 
[...] Une bourse qui procurerait un rendement stable et régulier – mettons de 7% l’an – et où la volatilité serait inexistante, drainerait des quantités phénoménales de capitaux qui, du coup, sur valoriseraient les actions qui, devenant trop chères, n’offriraient dès lors plus cette rentabilité de 7%… Et pour cause, puisque nul n’aurait plus intérêt à conserver un livret d’épargne, ni des espèces dans un contexte où les bourses autoriseraient un bénéfice plus élevé et garanti. Une telle éventualité verrait en effet la totalité du spectre des investissements s’agglutiner sur les marchés boursiers et propulser ses valorisations…tant et si bien que sa rentabilité finirait par s’effondrer. 
[...] C’est [...] ce que Minsky nous expliquait lorsqu’il prétendait que la stabilité était elle-même source d’instabilité, car les marchés finissent toujours par s’effondrer, sans exception. Mieux : l’absence de crack boursier porte en elle les germes du futur crack.
Michel SANTI, GestionSuisse.com.

Qui sème le vent...

[...] Au début des années 1980, où priorité a été si bien donnée aux actionnaires, que la part de la masse salariale dans les PIB des Etats-Unis, de l'Allemagne ou de la France est passée d'un peu plus de 70 % à moins de 60 %. 
Les actionnaires se vengent d'un après-guerre où leur argent, il est vrai, leur rapportait peu puisqu'ils avaient été victimes des trente glorieuses mais le bâton a été tellement tordu dans l'autre sens que l'insuffisance de croissance du pouvoir d'achat se traduit par l'insuffisance de croissance de la consommation et de croissance tout court. La cupidité et le court-termisme des détenteurs de capitaux se retournent contre eux après avoir frappé les salariés. La fascination de l'argent nous a maintenant tous affaibli, salariés, Etats, entreprises et par voie de conséquence, actionnaires eux-mêmes car dès lors que la croissance est anémique, leur retour sur investissement diminue.
Michel ROCARD, La politique telle qu'elle meurt de ne pas être.
Alain Juppé, Michel Rocard, débat conduit par Bernard Guetta. J'ai Lu. 2011. Page 60.

Remède...

L'économiste Milton Friedman [...] suggérait de faire face à la déflation en jetant de la monnaie d'un hélicoptère. 
[Mais], compte tenu, à la fois de leur surendettement, et de la faiblesse de la demande, les entreprises ne sont [...] pas tentées d'emprunter pour accroître leurs investissements, aussi bas que soient les taux d'intérêts qui leur sont proposés. [...] Quand aux consommateurs, ils préfèrent, eux aussi, se désendetter plutôt que de consommer davantage. La conjonction d'une abondance de liquidités et d'une faiblesse de la demande amène les détenteurs de capitaux à investir dans des placements improductifs (immobilier, titres spéculatifs) sans effet sur le raffermissement de l'appareil de production. 
Keynes proposait, lui, de payer des chômeurs pour creuser des trous et d'autres pour les combler. 
[Mais], d'une part, au sein de l'Union européenne, une politique de relance [...] buterait sur les contraintes institutionnelles [...], d'autre part, dans une économie ouverte, toute relance de la demande risque d'entraîner l'apparition, ou l'aggravation, du déficit commercial [...]. 
Une politique de relance doit donc être orientée vers un renforcement de l'appareil productif. L'Etat peut décider des investissements publics allant dans ce sens. Il peut aussi réduire sensiblement l'imposition des entreprises qui procéderaient elles-même à des investissements visant à renforcer leur productivité. 
[...] La politique de relance [...] devrait être entreprise au niveau européen. 
[...] La véritable mise en oeuvre d'un véritable mécanisme de rééquilibrage des balances courantes ouvrirait la voie à une politique coordonnée, les pays excédentaires étant invités à relancer leur économie et à tirer, ce faisant, la croissance de la zone euro. 
[...] Les pays [...] devraient accepter une règle d'équilibre de leur budget de fonctionnement [...] en échange de la prise en charge par un budget européen étoffé du financement d'investissements visant à muscler l'appareil de production des Etats membres. 
[...] Ce budget serait financé par des crédits à long terme et à faible taux émis par la Banque centrale européenne
[...] Compte tenu de l'importance qui serait ainsi impartie au budget européen, on imagine mal qu'il ne soit pas soumis à un contrôle politique, soit du parlement européen, soit d'un ministre des finances de l'UE, amorce d'un véritable gouvernement communautaire. 
[...] L'UE risque [...] de s'enfoncer durablement dans la crise parce que le remède, qui suppose un approfondissement de la construction européenne, est perçu aujourd'hui comme la source du mal et non le moyen de le combattre.
André GRJEBINE, Le Monde, Supplément Eco & Entreprise, 12/11/2013, p. 9.

Trop de pauvres tue le pauvre...

Comme toujours en période de difficultés économiques, il se trouve une partie de la population pour estimer que les droits en question [Sécurité sociale...] sont trop généreux, et pour souhaiter punir ceux qui y ont recours : le devoir se mue alors en contrepartie, car il s'agit de faire rembourser par le pauvre valide ce que la société lui a accordé. L'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale (Onpes) s'en indigne, et montre que cette logique, d'esprit marchand, est aux antipodes de la solidarité et détruit le lien social, puisque le pauvre est suspecté d'abuser. Mais de quoi abusent les 62 % d'allocataires potentiels du RSA qui ne le demandent pas, s'indigne l'Onpes ?
Daniel CARDOT, Alternatives Economiques, 06/2013, p. 86.
Penser l'assistance, Rapport de l'Onpes, La Documentation française, 2013.

Belle époque...

La forte croissance en Europe et aux Etats-Unis entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et 1973 n'a été possible que parce qu'elle réunissait trois conditions.
Premièrement : le faible degré d'ouverture internationale de l'économie a tenu l'industrie et son marché à l'abri de la concurrence extérieure et obligé à recourir à la production locale de biens d'équipement. Deuxièmement : la modernisation de l'appareil de production a conduit à d'importants gains de productivité. Troisièmement : la stabilité du rapport de force entre le capital et le travail a permis aux salariés d'obtenir des gains de pouvoir d'achat en contrepartie des gains de productivité, et de fournir ainsi un débouché de consommation aux biens mis sur le marché. L'accélération de l'inflation causée par le choc pétrolier, l'épuisement des bénéfices de la modernisation productive, mais aussi la mondialisation et la financiarisation ont eu raison de ce cercle vertueux.
Alternatives Economiques, Hors série n° 97, Faut-il dire adieu à la croissance ? 2013, p. 19.

Rengaine...

40 ans de politique économique, 40 ans d'échec selon certains... Il parait que c'est la crise mais n'avons-nous pas connu QUE la crise ? Comment expliquer tant de persévérance dans les mauvais choix ? Quelle marche a-t-on raté ?
Guillaume ERNER, Service Public, France Inter, 11/04/2013.

Lorsque l'animateur radio déplore la persistance d'un état de "crise", la "persévérance dans de mauvais choix", il semble considérer (comme l'écrasante majorité d'entre-nous) qu'il s'agit d'un état exceptionnel dégradé, dont nous devrions vite nous extraire pour enfin retourner dans un état normal de "prospérité". Lorsque l'on se penche sur la chronologie des calamités de l'histoire, on se demande, tout compte fait, si la "crise" n'est pas la règle... 

Dans la famille calamité, je demande la famine...
[...] Des séries de disettes commencent dans les années 1270 et culminent avec la "grande famine" qui ravage l'Europe de Nord-Ouest de 1314 à 1318 ; elles se renouvellent encore jusqu'à une autre année terrible, 1347, la seule où tout le continent est frappé. 
[...] La faim n'est certes pas une nouveauté à la fin du XIIIe siècle : elle a rodée a travers l'Europe tout au long de la phase de croissance économique et démographique entamée dès le VIIe siècle et qui s'achève alors. 
[...] Les famines persistent dans la seconde moitié du XIVe en dépit de l'hécatombe provoquée par la peste de 1348
[...] Les XVIIe et XVIIIe siècles [...ont également été le théâtre de] famines répétées et meurtrières, comme le "grand hiver" 1693-1694, qui a peut-être causé 1,5 millions de morts dans la France de Louis XIV. 
[...] Les famines disparaissent en Europe après le XVIIIe siècle, en dehors d'exceptions principalement dues à des guerres
[...] La dernière et la plus meurtrière des crises alimentaires européennes [...] frappe l'Irlande en 1846-1847 et se prolonge jusqu'en 1852 ; causée par la maladie de la pomme de terre, elle fait 1 millions de morts. 
[...] Mais ailleurs dans le monde, les famines ont été, au XXe siècle, plus meurtrières que jamais. En 1959-1961 la famine la plus gigantesque qu'ait subie l'humanité tuait entre 15 et 30 millions de chinois
[...] 5 ou 6 millions d'Ukrainiens et de Russes [périrent] en 1932
[...] Des années 1970 à aujourd'hui, les crises alimentaires ont continué de frapper une dizaine de pays africains et asiatiques [...]. Elles sont moins meurtrières que celles qui les ont précédées (pas plus de 100 000 à 200 000 décès à chaque fois).
François MENANT, L'Histoire, 01/2013, p.78.

Pas si grave...

La dette totale de la France, 1 640 milliards d'euros, est comparée à la production de richesse d'une seule année, 1 995 milliards d'euros. Or il faut plutôt comparer à la durée du titre de dette, soit 7 ans et 31 jours selon les statistiques du Trésor public. Sur cette durée nous produirons 14 000 milliards, ce qui ramène le taux d'endettement réel à 12 % de ce que nous allons produire en France d'ici là. Quant au service de la dette, 50 milliards chaque année, comparés à la richesse produite... dans l'année, il ne représente que 2,5 %.
Jean-Luc MELENCHON, France 5, C/Politique, 04/09/2011.

Cet argument revient presque un an plus tard, sur France Inter. Mais cette fois, les journalistes font intervenir un auditeur contradicteur...
N'importe lequel d'entre-vous autour de cette table, quand il s'endette, le banquier lui fixe comme limite [...] que se soit pas plus de 30 % de vos revenus qui passent dans les paiements des emprunts. 30 % ! Pas 2,5 %, 30 % ! La situation comptable aujourd'hui est absurde : on compare un flux à un stock. C'est-à-dire que l'on prend le total du stock de la dette, et on le compare à votre revenu d'une année. C'est un mode de comptabilité absurde. Il faudrait le rapporter à la somme totale de ce que vous allez gagner pendant la durée de votre prêt. Jean-Luc MELECHON.
Les 30 % que peut rembourser un particulier sont les intérêts ET le capital. Dans votre démonstration, les 50 milliards, ou les 2,5 %, ne sont QUE les intérêts. Dans votre raisonnement il manque le capital à rembourser en proportion du PIB du pays. Un auditeur.
[...] Je vais refaire le calcul pour y intégrer 1992 milliards étalé sur 7 ans et demi. On va faire le calcul et on va voir ; ça m'étonnerait que ça monte la charge beaucoup plus haut que le point où elle se trouve [...].
France Inter, 01/10/2012.

Enfin, sur son blog, Jean-Luc Mélenchon clôt le débat...
[...] C'est un argument purement rhétorique car ces remboursements annuels ne sont pas imputés sur le budget mais refinancés par de nouveaux emprunts. Sur les 180 milliards d’euros empruntés en 2012 par la France 81 milliards servent à financer le déficit et les 99 autres milliards servent à renouveler les emprunts arrivés à terme. A l'appui de mon raisonnement, j'ajoute que si l'on veut se livrer à des comparaisons sur le stock de dette, le bon sens voudrait qu’on le compare aussi au patrimoine économique total du pays. Il s'élève selon l'INSEE à 12 000 milliards d'euros. Avec cette comparaison d'un stock à un autre stock, la dette représente 16 % du total du capital du pays. Le Blog de Jean-Luc Mélenchon
Assimiler l'État à un ménage est d'une pertinence toute relative, mais tentons de faire ce calcul le plus rigoureusement possible...

À la fin du deuxième trimestre 2012, la dette publique s’établit à 1 832 600 000 000 €. INSEE.

La dette publique telle qu'entendue ici est très précisément la dette au sens de Maastricht (dette brute des administrations publiques). Certains chiffres nécessaires à ce calcul ne sont pas disponibles pour l'année 2012 au moment de la rédaction de cet article. Je m'appuie donc sur la dette publique de 2011, soit 1 717 000 000 000 €. INSEE

La durée de vie moyenne des titres de dette française était, en 2011, de 7 ans et 50 jours. AFT

Le PIB de la France était, en 2011, de 1 996 000 000 000 €. Wikipédia

La charge de la dette s'élevait à 46 800 000 000 € sur cette même année. Sena.fr

Imaginons que l'Etat doivent rembourser intégralement sa dette à l'issue des 7 ans et 50 jours qui viennent.  Ici, difficile de ne pas faire une approximation, une moyenne...
Outre du stock de dette, le service de la dette dépend du niveau des taux d’intérêt, de la structure de la dette et de la manière dont elle est gérée. Vie Publique.fr.
Je considère donc que la charge va rester la même tout au long des 7 ans et 50 jours. Les mensualités de l'État français seraient donc, au pire, de...
1717 / 86 mois (le capital) + 46,8 / 12 mois (les intérêts) = 23 870 000 000 € par mois.

Le taux d'endettement de l'État français serait donc de...
23,87 / (1996 / 12 mois ) x 100 = 14,4 %.

Cependant, étrangement, le calcul du taux d'endettement public, est, on vient de le voir, calculé en fonction du total des richesses produites par les agents économiques en France, et non en regard des revenus de l'État, c'est-à-dire, ses recettes fiscales. Si l'on tient donc absolument à comparer les administrations publiques à un ménage, ce sont ces recettes fiscales qu'il faut utiliser dans le calcul en lieu et place du PIB...

Recettes nettes du budget général en 2011 : 271 300 000 000 €. INSEE

Le taux d'endettement du ménage France est alors de...
23,87 / (271,3 / 12 ) x 100 =  108 %.

Pourtant, dans la blog d'Olivier Berruyer...
Intérêts de la dette + Amortissement de la dette = 200 % des recettes de l’Etat (pour mémoire, votre banquier exige que ce chiffre soit inférieur à 30 %…). LesCrises.fr.
Il doit donc y avoir une erreur dans le calcul qui précède... Mais laquelle ?

Dernier addendum...
La réponse est dans le livre d'Olivier Berruyer, Les faits sont têtus. Il obtient un chiffre plus impressionnant car il n'utilise pas la méthode communément employée par les banquiers pour calculer le taux d'endettement. Sur une base de 2 000 € de salaire mensuel pour l'État, il ajoute aux intérêts de la dette (500 €) et à son amortissement (3 000 €)... ses dépenses courantes (2 500 €). Soit dans ce cas, un total de 6 000 € de dépenses totales nécessitant un emprunt de 4 000 € d'où les 200 % d'endettement.

Cependant sans compter ces dépenses courantes, son taux d'endettement reste très supérieur à celui calculé plus haut...
(3 500 / 2 000) x 100 = 175 %.

Cela s'explique en partie car dans les 3 500 € de dépenses mensuelles, Olivier Berruyer compte 500 € de charge sur la dette, soit 25 % du "salaire" de 2 000 €. Pourtant, avec les chiffres sus-cités...

Charge de la dette : 46 800 000 000 € en 2011. Sena.fr
Recettes nettes du budget général en 2011 : 271 300 000 000 € cette même année. INSEE

... ce ratio n'est que de 17 % ! De plus il parle de "200 milliards de recettes nettes" et non des 271 milliards cités par l'INSEE. Bref, on ne voit pas d'où peuvent provenir les chiffres utilisés par Olivier Berruyer...

Sacré Conard...

[Edward Conard] défend l'idée que l'énorme et sans cesse croissante inégalité des revenus aux Etats-Unis n'indique en rien que l'économie est grippée. Bien au contraire [...]. Si même l'inégalité était encore un peu plus forte, tout le monde s'en porterait mieux, notamment les 99 %. 
[...Selon lui,] la plupart des Américains [...] ignorent que les super-riches ne dépensent qu'une fraction de leur fortune pour leur confort personnel ; que le gros de leur argent est investi dans des affaires productives qui améliorent la vie de tout le monde. 
[...] L'idée que la société profite de la saine concurrence entre les investisseurs est assez largement répandue. Éminent économiste de gauche, Dean Baker [...] estime que pour chaque dollar que gagne un investisseur, le public reçoit l'équivalent de 5 dollars en valeur. 
[...] Selon Conard, cependant, Baker sous-estime les bénéfices sociaux de l'investissement. Il prend l'exemple de l'agriculture : depuis les années 1940, grâce à un flux constant d'innovations, le coût de l'alimentation a régulièrement diminué. Si les entreprises qui ont bénéficié de ces innovations, comme les semenciers ou les chaînes de restauration rapide, ont fait la fortune de leurs propriétaires, le consommateur américain moyen en a profité encore plus. Conard conclut que, pour chaque dollar entré dans la poche d'un investisseur, le public récolte jusqu'à 20 dollars en valeur. 
[...] Jamais avare de vacheries, il [appelle] "diplômés en histoire de l'art" [...] tous ceux ayant la chance de naître avec le talent et les opportunités qui leur permettrait de rejoindre la mécanique de la prise de risque et de la chasse à l'innovation, mais préfèrent choisir une vie moins compétitive
[...] La seule façon selon lui de convaincre ces "diplômés en histoire de l'art" de rejoindre la redoutable mécanique de la vraie compétition économique est de les attirer avec des rétributions hors normes.
Books, 03/2013, p. 25.

Joseph Schumpeter était déjà sur cette ligne...
[Selon lui], les gagnants doivent obtenir "des gains impressionnants" pour provoquer "une impulsion beaucoup plus puissante que ne l'aurait fait une répartition plus égalitaire et plus juste".
Alternatives Economiques, 02/2013, p. 14.
[...] En 2008, ce sont les grands fonds de pension, les compagnies d'assurance et d'autres énormes investisseurs institutionnels qui ont retiré leur argent dans un mouvement de panique. Avec le recul, Conard juge que ce sont ces retraits qui ont conduit à la crise, et non, comme tant d'autres l'ont avancé, une orgie de prêts irresponsables
[...] Le rôle central des banques est de transformer les avoirs à court terme d'épargnant nerveux en prêts à long terme risqués favorisant la croissance. [...] Ce à quoi elles ne s'attendaient pas, c'est que les déposants retirent leur argent, chose qu'ils n'avaient pas faite en masse depuis 1929. 
Books, 03/2013, p. 25.

Bégaiement...

Dans la série "Je vous explique la crise"...
[Selon Hyman Minsky] la chronologie des crises est toujours la même. Au sortir d'une phase de crise, le secteur financier est bridé politiquement par les réglementations et les institutions publiques mises en place à l'occasion de la crise et des scandales qu'elle a mis au jour. La prudence naturelle guide aussi les prêteurs et les emprunteurs privés, impressionnés par les faillites récentes. Dans cette phase du cycle, le financement "couvert" domine [selon Minsky, financement dans lequel les flux de revenus réguliers futurs de l'emprunteur couvrent à la fois le paiement des intérêts, et du principal. Le financement est dit "spéculatif" quand seul le paiement des intérêts peut être assuré ou "à la Ponzi", quand ni le principal, ni les intérêts ne peuvent être payés]. La prospérité se développant, la vigilance publique et privée se relâche, l'endettement s'accélère, finançant des projets de plus en plus spéculatifs. La sphère financière s'enrichit tout particulièrement, ce qui renforce son influence politique, qu'elle utilise à réduire plus encore la réglementation financière. L'enrichissement des financiers développe les inégalités de revenus, augmentant ainsi le taux d'épargne moyen (les super-riches peinent à consommer tout leur revenu et participent au contraire à la bulle des actifs financiers ou immobiliers, des oeuvres d'art, etc.) ; autrement dit, la propension à consommer de l'économie baisse.
Le Nouvel observateur, Hors-série, Le pouvoir et l'argent, 11/2012, p. 75.

Une autre approche des réflexions de Minsky...
A l'origine de chaque crise financière, il y a toujours un "boom", une invention, une découverte, une nouvelle technologie [...]. 
[...] Ce boom euphorise les agents et leur fait anticiper des profits importants. Confiants, ils veulent investir et empruntent avec succès auprès des banques qui, elles aussi, gagnées par l'euphorie du moment, ouvrent grand les vannes du crédit. 
[...] Or, le moment arrive forcément où les opportunités d'investissement se réduisent, où l'argent commence à manquer et le prix de l'argent (le taux d'intérêt) à augmenter. L'endettement vire au surendettement. On retrouve alors le schéma d'Irving Fisher : entreprises et ménages veulent à tout prix se désendetter et bradent leurs actifs, ce qui déclenche une baisse du prix de ces actifs (actions, maisons, etc.).

Scoopération...

Sous la surface des Scop (sociétés coopératives et participatives)...
5. Sauver une entreprise industrielle menacée de faillite en facilitant sa reprise par ses salariés, telle est l'image d'Epinal associée aux Scops. [...] En fait trois nouvelles Scop sur quatre sont des créations ex nihilo. Alternatives Economiques, 12/2012, p. 37.
4. Depuis le début de la crise en 2008, les reprises d'entreprises en difficulté sous forme de Scop représentent moins de 10 % des nouvelles Scops. Valérie LION, L'Express, 11/2012, p. 90. 
3. C’est un fait, le modèle coopératif, ou commerce associé, résiste à la crise. Par exemple, sur l’année 2008, alors que le commerce de détail souffrait du marasme ambiant et enregistrait une croissance négative (à -0,3 %), le commerce associé, qui représente près de 26 % du commerce de détail en France, affichait pour sa part une croissance de 4,9 %, contre +5,1 % en 2007. PointsDeVente.fr
2. Tous métiers confondus, [le chiffre d’affaires des Scops] et leur valeur ajoutée ont doublé en 10 ans. Le taux de survie des entreprises créées en Scop s’élève à 57% au dessus de la moyenne nationale (52% source INSEE). LesScop.fr
1. L’Organisation internationale du travail (OIT) recommande depuis 2002 la structuration coopérative du travail : Les coopératives ont un rôle d'émancipation en permettant aux couches les plus pauvres de la population de participer aux progrès économiques. Elles offrent des possibilités d'emploi à ceux qui ont des compétences, mais peu ou pas de capital et assurent protection en organisant l'assistance mutuelle au sein des communautés. Wikipédia. 

Tout roule...

[...] Sur 15 ans, entre 1995 et 2010 [...] non seulement l'inclusion sociale (1) a augmenté dans la plupart des pays [européens], mais ce sont ceux qui étaient au départ les moins bien classés qui ont connu la progression la plus significative, tels que le Portugal, l'Espagne et l'Irlande
Ce n'est donc pas une fuite en avant vers un moins-disant social que l'on observe, mais bien un phénomène de rattrapage. "Cette convergence est sans nul doute étonnante, pointent les auteurs. Il ne se passe pas un jour où la presse ne relate pas de nouvelles concernant les délocalisations d'entreprises, l'afflux d'immigrés clandestins ou illégaux, la présence de plombiers polonais ou de serveurs marocains." Le déclin annoncé n'a pourtant pas eu lieu. Du moins selon les données utilisées dans cette étude, et ce jusqu'en 2010. 
[...] En moyenne, la qualité de la protection sociale européenne ne s'est donc pas détériorée significativement. 
[...] "En dépit de la mondialisation, on n'a pas observé jusqu'à présent de réduction tant dans les dépenses sociales que dans la performance des Etats-providence " [...].
Alternatives Economiques, 12/2012, p. 31.

(1) Processus qui garanti aux personnes en danger de pauvreté et d'exclusion les possibilités et les ressources nécessaires pour participer pleinement à la vie économique, sociale et culturelle, ainsi qu'un niveau de vie et de bien-être considéré comme normal dans leur société, selon la définition qu'en donne la Commission européenne.