Prof modèle...

Les modèles éducatifs performants, comme ceux de la Finlande, de Singapour ou de la province d'Alberta, au Canada, mettent tous l'accent sur le recrutement et la formation des enseignants. Pasi SAHLBERG. 
Catherine QUIGNON, Le Monde, Supplément WISE, 30/10/2013. 

Quelques précisions sur la formation...
Tout au long de leurs cinq années de formation, les futurs enseignants reçoivent de solides notions en pédagogie, psychologie, sciences cognitives. Ceux du primaire suivent un cursus de trois ans en sciences de l'éducation [...]. Ceux du secondaire [ont droit] à une année complète de pédagogie : "C'est-à-dire de quelle façon enseigner leur discipline, comment susciter l'intérêt de leurs élèves, varier les approches en fonction de chacun".
Véronique RADIER, Le Nouvel Observateur, 09/2012, p. 91.
Le système scolaire est centralisé à Singapour tandis qu'en Finlande les enseignants bénéficient d'une totale autonomie quant à leur façon d'enseigner. 
[A Singapour], dès le secondaire, l'éducation nationale repère les meilleurs élèves afin d'en faire peut-être, plus tard, des professeurs. Après avoir subi une formation drastique, les enseignants doivent faire preuve d'une implication très forte : leur journée type commence à 7 heures et se termine après 17 heures. 
A Singapour, comme en Finlande, l'accent est mis sur la formation en continue. [...] Comme en Finlande, la profession jouit d'un statut prestigieux et les enseignants touchent des salaires confortables. Pasi SAHLBERG.
Au lieu d'être de simples administrateurs, les chefs d'établissement jouent le rôle de chef d'équipe afin de motiver les professeurs autour d'un projet pédagogique commun.
Les élèves finlandais subissent très peu de stress des examens et n'ont presque pas de devoirs à faire à la maison, tandis que, dans le Sud-Est asiatique, la pression familiale est forte et les cours après l'école, une tradition très ancrée.
[A Singapour], les écoles sont publiques à une très large majorité. Même situation en Finlande où les établissements bénéficient tous de la même allocation de ressources
[...] Les pays aux systèmes scolaires performants bénéficient tous d'une situation sociale homogène et d'une bonne santé économique. Dans ces conditions, difficile de savoir dans quelle mesure la qualité du système éducatif influe réellement sur les performances scolaires des étudiants.  
Catherine QUIGNON, Le Monde, Supplément WISE, 30/10/2013.
[En Finlande] jusqu'à 9 ans les élèves ne sont absolument pas notés. Ce n'est qu'à cet âge qu'ils sont évalués pour la première fois, de façon non chiffrée. Puis plus rien de nouveau jusqu'à 11 ans. C'est dire qu'au cours de l’équivalent de toute notre scolarité primaire les élèves ne subissent qu'une seule évaluation. L’acquisition des savoir fondamentaux peut ainsi se faire sans le stress des notes et des contrôles et sans la stigmatisation des élèves plus lents. Chacun va pouvoir progresser à son rythme sans intérioriser, s'il ne suit pas au rythme voulu par la norme académique, ce sentiment de déficience voire de « nullité » qui produira tant d'échecs ultérieurs, cette image de soi si dégradée qui fait, pour beaucoup d'élèves, que les premiers pas sur les chemins de la connaissance sont si souvent générateurs d'angoisse et de souffrance.
Meirieu.com, 2006.
[...] Le système finlandais est organisé autour d'un tronc commun obligatoire de longue durée de 7 à 16 ans, sans filières ni différenciation de niveau. [...] Les enfants de tous les niveaux socio-économiques vont dans les mêmes écoles, puisque les établissements privés ont été supprimés. 
[...] Les écoles finlandaises offrent une prise en charge sociale complète des enfants : cela va de la cantine gratuite aux services de santé en passant par les dispositifs d'aide psychosociale et de soutient aux élèves dits "à besoin éducatifs spéciaux". 
[...] Notre école [...] accorde une grande importance à la question de l'équité. [...] Il existe des leviers pour lutter contre [les inégalités] : des parcours sans redoublement, un effort particulier de prise en charge des élèves en difficulté et une formation adéquate des enseignants sur ce point.
[...] A l'inverse [du "mouvement global de réforme éducative" (GERM) actuellement engagé dans la plupart des membres de l'OCDE], la Finlande a fait de la collaboration entre établissements, de l'équité et du professionnalisme de ses enseignants les principales lignes de force de son système.
Pasi SAHLBERG, propos recueillis par Suzi VIERA, Books, 09/2012, p. 23.

Esclavagisme d'Etat...

Non, les Français ne travaillent pas plus de la moitié de l'année pour "remplir les poches de l'Etat".
[...] Selon Henri Sterdyniak, les dépenses publiques représentaient l'équivalent de 211 jours de travail en 2011. 90 étaient immédiatement reversées aux ménages sous forme de prestations sociales, 77 leur profitaient directement (éducation, santé, culture, logement, environnement, police et justice). Seuls 44 jours de travail sont nécessaires pour le fonctionnement interne des administrations et pour financer la dette publique, la dépense et le soutien aux entreprises...
Alternatives Economiques, 07/2013, p. 18.

Perruchhhhut...

[...] Sur les 4 milliards annuels que touchent les organisations syndicales, le montant des cotisations s'élève à 3 %
[...] On est dans un pays où l'on achète la paix sociale
[...] Le rapport [dit "Perruchot" sur le financement des syndicats (2011)] est "enterré" pendant 25 ans.

Dé-formation...

30 milliards d'euros sont collectés chaque année au titre de la formation professionnelle, et, depuis des lustres, les ministres chargés du dossier se refilent la patate chaude du contrôle de l'utilisation de ces fonds.
Dans le collimateur [...], les formations comportementales visant à améliorer les performances et le bien-être des salariés dans l'entreprise.
D'après les estimations de la Miviludes, entre 10 % et 15 % de ces formations seraient sujettes à caution. L'an passé, sur les 187 structures contrôlées par l'administration dans ce champs précis, plus de la moitié ont fait l'objet d'une mise en conformité, tandis que 27 % ont été tout bonnement supprimées du registre officiel des organismes de formation.
Nicolas Perruchot, ancien parlementaire, fournit des chiffres du même ordre...
[...] Sur près de 80 000 organismes qui font de la formation, on peut estimer que 15 à 20 000 ne servent absolument à rien. Donc on a 6 à 7 milliards d'économies à faire sur ce sujet-là [...]
Nicolas PERRUCHOT, BFM Business, 18/10/2012.
Comment pourrait-on s'assurer de la qualité de l'offre ? [Selon Marc Ferracci], en instaurant des indicateurs de résultat ! Tout se passe comme si les prestataires étaient dédouanés de la question du retour à l'emploi de leurs clients. En Allemagne, au contraire, jusqu'à 70 % de la rémunération des organismes de formation peuvent reposer sur ce critère. Avec une telle réforme, les prestataires seraient obligés de suivre le devenir de leurs stagiaires, et aussi d'adapter leurs cours aux besoins des entreprises.
Béatrice MATHIEU, L'Expansion, 09/2012, p. 53.