Révolution souterraine...

En ce qui concerne la production électrique, le monde a investi 237 milliards de dollars en 2011 en, capacités additionnelles tirées des renouvelables, soit plus que pour celles issues des énergies fossiles (223 milliards). [...] Ces résultats encourageants sont essentiellement le fait de la baisse continue des coûts des équipements, permises par les politiques publiques de soutient (principalement le rachat de l'électricité verte) en place dans plus d'une centaine de pays aujourd'hui.

Liquidation...

Avec les interventions systématiques des pays en excédent sur les marchés des changes pour empêcher leurs devises de s'apprécier, cela a entraîné une croissance considérable de la liquidité mondiale... et donc des marchés financiers.
Le nouvel observateur, 05/2012, p. 89.

Blouses blanches...

Sous la surface de la médecine hospitalière publique ou privée...
2. Selon l'Institut Thomas More, la France compte 36 % d'établissements hospitaliers de plus que l'Allemagne pour 18 millions d'habitants en moins. Or cet éparpillement coûte cher et n'améliore pas la qualité des soins apportés à la population. L'Express, 07/2012, p. 58. 
1. Dans le domaine de la santé et de l'action sociale, la position de la France est également très moyenne, avec 50 emplois (publics et privés) pour 1 000 habitants. [Mais avec 20 % des emplois correspondants à des postes administratifs], la France ne compte que 40 soignants pour 1 000 habitants, loin derrière les autres pays développés. DORIVAL C. Alternatives Economiques, L'emploi public français décortiqué, 03/2011, p. 50. 
Sous la surface de la médecine libérale >>

Partage du travail...

Sous la surface de l'impact de l'immigration sur le travail...
6. Selon un document de travail du centre d'analyse stratégique [... les immigrés] représentent plus de 30 % des effectifs dans les métiers du nettoyage, des employés d'hôtellerie, et entre 20 et 30 % pour les secteurs de la sécurité, du bâtiment et des travaux publics, de la restauration. Agnès LAURENT, L'Express, 11/2012, p. 52.
5. Les descendants d'immigrés hors Union européenne ont un taux de chômage supérieur à celui de leurs parents (24,2 % contre 20,2 %, en 2010), qui est déjà plus de deux fois supérieur à l'ensemble de la population active en France. Alternatives Economiques, 07-08/2012, p. 77. 
4. A niveau d'études comparables, les descendants d'immigrés sont plus souvent au chômage : 14,1 %, chez les titulaires d'une licence ou plus, contre 4,8 % chez les Français nés de parents Français. Alternatives Economiques, 07-08/2012, p. 77. 
3. [Une étude pour le compte des Nations unies sur les effets de l'immigration sur la période 1980-2005, a été menée dans 74 pays, dont la France]. Il en ressort qu'un hausse de 1 % de la population active liée à l'immigration augmente le PIB de 1 %. Le PIB par habitant reste donc inchangé. Alternatives Economiques05/2011, p. 64. 
2. Parmi toutes les formes du travail illégal, le travail dissimulé comptait pour plus de 72 % tandis que l'emploi d'étrangers sans titre de travail ne concernait que 13 % des infractions. [...] Le poids des sans-papiers dans l'ensemble du travail illégal [...] est cependant probablement sous-estimé. SIMBILLE L. Alternatives Economiques, Le travail illégal n'est pas synonyme d'immigrés clandestins, 03/2011, p. 37. 
1. Pour maintenir le même ratio de travailleurs, l'Union européenne devrait accueillir 13,5 millions d'immigrants chaque année. Johann NORBERG (2003), Plaidoyer pour la mondialisation capitaliste, Plon, p. 126.

Collectivisation de la tune...

Admettons que l'on confisque la totalité des 500 plus grandes fortunes françaises (classement de Challenges, 7 juillet 2011). On en retirerait 281 milliards d'euros. L'Express, 07/2012, p. 52. 
Redistribuer cette somme aux 8,2 millions de pauvres recensés par l'INSEE en 2010 équivaudrait à donner à chacun d'eux environ 33 000 euros. L'Express, Faire payer les riches ? 03/2012, 03/2012, p. 81. 

Plus ça dure, mieux c'est...

En 2005, la durée des études des moins scolarisés a baissé pour la première fois depuis le début du XXe siècle, alors qu'elle a continué à augmenter pour les étudiants scolarisés le plus longtemps.
Alternatives Economiques,  07-08/2012,  p. 77.

Il faut se protéger...

[...] Les mesures protectionnistes contre les investissements étrangers ont continué à progresser [en 2010]. Elles représentaient 32 % des nouvelles législations nationales concernant les investissements internationaux, contre 30 % en 2009, 20 % en 2005 et seulement 2 % en 2000.
Alternatives Economiques, 09/2011, p. 22.

Verticalité...

En France, la culture est très verticale avec un Etat au-dessus de tout qui est censé tout résoudre. On ne croit pas suffisamment dans la collectivité, on croit trop à l'individualisme, aux hommes tout-puissant et à la politique qui serait au-dessus de tout. La politique doit être dans la vie, dans la cité et doit être au même niveau que la société.
France Inter3D le journal, 15/04/2012.

Court-termisme démocratique...

Le modèle autoritaire permet en outre à la Chine d'avoir une stratégie à long terme, puisqu'elle est imposée et n'a pas à subir les changements de trajectoire imposés, en Occident, par les alternances démocratiques.
Jean-Michel QUATREPOINT, We Demain, L'occident n'invente plus rien, n°1, p. 42.

Poly-emmerdes...

[...] Les sociétés polygames ne sont pas nécessairement les plus phallocrates. [...] Les co-épouses ne sont pas toujours unies, elles peuvent même se détester. Mais il arrive qu'elles s'entendent pour défendre collectivement leurs droits. Par ailleurs, elles ne sont pas enfermées. A part dans le harem, la femme qui n'est pas heureuse fuit et rentre chez ses parents. Si cela se reproduit, la famille rompt le mariage. [...] S'il veut conserver ses femmes, le polyandre [sic][l'homme polygame] doit en principe bien les traiter.
Laurent BARRY, Philosophie magazine, 07-08/2012, p. 63.

Le meilleur ami d'Homo...

Pourquoi les Homo sapiens ont-ils supplanté les néandertaliens ? Pour une équipe de chercheurs de Cambridge, c'est parce qu'ils ont domestiqué des chiens et renforcé ainsi leurs capacités de survie. Les yeux de l'homme moderne ont en effet subi une évolution, unique parmi les primates évolués, qui a entraîné l'apparition d'une partie blanche autour de l'iris, renforçant leur faculté de communiquer par le regard [...].
Philosophie magazine, 07-08/2012, p. 20.

Quelques informations complémentaires...
[...] The changes in the human eye may be adaptations to enhance the effectiveness of the gaze signal. 
[...] Michael Tomasello and colleagues at the Max Planck Institute for Evolutionary Anthropology in Leipzig, Germany, developed this idea as the “cooperative eye hypothesis.” They suggested that cooperation among humans was facilitated by the ability to recognize where others were looking. 
[...]  In decades of observations at Gombe National Park in Tanzania, Jane Goodall observed two chimps, probably brothers, who had white sclerae.
Photograph courtesy of Geza Teleki.
[...]  Although chimps hunt small prey, often cooperatively, meat makes up less than 2 percent of their diet, whereas Paleolithic humans hunted much larger game that apparently provided a significant part of their diet. Obviously, silent communication among humans would be advantageous for hunting in groups. But there is another skilled gaze-reader: the domestic dog. 
[...]  A dog will follow the gaze of a videotaped human if the human first attracts the dog’s attention by speaking to it and looking at it, according to results published by Ernõ Téglás, of the Central European University in Budapest, Hungary, and his colleagues. Indeed, dogs perform as well as human infants at following the gaze of a speaker in tests in which the speaker’s head is held still. 
[...]  Once dogs could read a human gaze signal, they would have been even more useful as hunting partners
[...]  The dogs improved hunting success by increasing the rate at which the hunters encountered game. Finding game “is often the hardest skill to learn for human hunters,” Koster and Tankersley write. 
[...]  If Neandertals did not have domestic dogs and anatomically modern humans did, these hunting companions could have made all the difference in the modern human–Neandertal competition.

Bio polluant ?

L'élevage intensif, paradoxalement, a un super bilan carbone, vous émettez beaucoup moins de carbone en élevant des animaux au grain. Dans l'imaginaire collectif, pourtant, ce sont les animaux élevés à l'herbe qui représentent un élevage vertueux.
Eric LAPASSIN, France Inter, Le téléphone sonne, 09/07/2012.

Sur-investissement ?

Mais ce qui, par-dessus tout, représente la durée, ce sont les enfants. "Vivre à deux" et avoir des enfants sont désormais deux projets distincts : l'un ne donne plus le sens de l'autre, l'un est "pour la vie", l'autre est plus précaire. C'est pourquoi les enfants sont tant investis, les parents mettant en eux toutes leurs attentes de durée.
Irène THERY, Philosophie magazine, 07-08/2012, p. 51.

Nidicole ou nidifuge ?

Stefen Jay Gould fournit une explication probable à la naissance "prématurée" des enfants, relativement aux autres mammifères...
Certains mammifères, que nous considérons généralement comme "primitifs", ont une gestation brève et donne naissance à une portée nombreuse de petits à peine formés, minuscules, dépourvus de poil, sans défense, les yeux et les oreilles fermés. Dans leur cas la vie est courte, le cerveau petit par rapport à la taille de l'animal, et les conduites sociales pratiquement inexistantes. [La zoologiste suisse Adolf Portmann] qualifie de type nidicole. D'un autre côté, les mammifères "supérieurs" ont une longue gestation, vivent plus longtemps, possèdent un gros cerveau, des conduites sociales complexes et donnent naissance à un nombre limité de petits, presque complètement formés et capables, en partie du moins, de se débrouiller seuls. Ces caractéristiques définissent les mammifères nidifuges. Pour Portmann, qui considère l'évolution comme un processus conduisant inexorablement à une plus grande maturité intellectuelle, le type nidicole est le premier et prépare le terrain au type nidifuge, dont la caractéristique principale est la taille du cerveau. Dans leur majorité, les évolutionnistes de langue anglaise rejettent cette interprétation et pensent que ces types fondamentaux sont liés aux nécessités immédiates du mode de vie. 
D'après [Bob Martin] il semble que le type nidicole soit lié à des environnements marginaux, mouvants et instables, dans lesquels la meilleure stratégie consiste à mettre au monde le plus grand nombre possible de petits, pour être sûr que quelques-uns survivront. La type nidifuge correspondrait, au contraire, à des environnements stables, tropicaux. Là, les ressources étant plus assurées, les animaux peuvent utiliser leur énergie à concevoir un nombre limité de petits presque complètement formés. 
[...] Il existe une exception frappante et très embarrassante : l'homme. Nous avons les caractéristiques nidifuges de nos cousins, les primates : longue vie, gros cerveau et portées peu nombreuses. Mais nos petits sont, à la naissance, imparfaitement formés et aussi faibles que ceux de la plupart des mammifères nidicoles. [...] Le coupable dans cette histoire est notre caractéristique évolutive la plus importante : notre gros cerveau. Chez la plupart des mammifères, la croissance du cerveau est un phénomène entièrement foetal. Mais, du fait que le cerveau n'est jamais très gros, il ne présente pas de difficulté au moment de la naissance. [...] Le cerveau humain, lui, est si gros que la naissance n'est possible que grâce à une stratégie supplémentaire : la période de gestation doit être plus courte, relativement à l'ensemble du développement, et la naissance doit intervenir alors que le cerveau ne représente qu'un quart de sa taille définitive.
[...] Si aucun changement fondamental n'intervient dans la structure du bassin des femmes, nous devrons nous contenter de notre cerveau tel qu'il est si nous voulons pouvoir naître.
Stephen JAY GOULD (1977), Darwin et les grandes énigmes de la vie, Seuil (1997), p.72.

Cette influence de la taille du bassin des femmes sur la durée de la gestation est remise en cause par une étude publiée 40 ans plus tard >>

Keynes sans-culottes...

En août 1789, Pierre Victor Malouet, l'un des chefs des royalistes, fit [...] un remarquable discours "keynésien", expliquant qu'un déficit budgétaire pouvait être bénéfique à l'économie s'il stimulait la demande et créait de l'emploi.
Norman HAMPSON (London review of books, 1981), Books, 07-08/2012, p. 53.

Productivistes révolutionnaires...

Dans la France du XVIIIe siècle [...], les agronomes, s'inspirant de l'exemple anglais, partageaient avec Arthur Young [agronome anglais, auteur de Voyages en France, publié en 1792] la certitude qu'il fallait créer de grandes propriétés, exploitées de façon efficace par des fermiers prospères, aiguillonnés par la perspective de tirer un "bon" prix de leur travail.
Norman HAMPSON (London review of books, 1981), Books, 07-08/2012, p. 52.

Usine story...

Où un petit tour succins de l'histoire de l'industrie française enrichie notre réflexion sur son état présent et, peut-être, son état à venir...
Les temps troublés de la Révolution expliquent en partie le retard français par rapport à la Grande-Bretagne, que l'on observe au début du XIXe siècle [en particulier dans l'industrie textile]. BEZBAKH P. (2004), Petit Larousse de l'histoire de France, p. 327.
En aparté, il semble que le secteur agricole n'était pas mieux loti...
La productivité agricole y était inférieure de moitié à celle de l'Angleterre, et le pays avait une démographie très au-dessus de ses moyens.Norman HAMPSON (London review of books, 1981), BooksLa révolution et ses pauvres, 07-08/2012, p. 51. 
Jacques Attali propose une raison moins académique...
Les rares forêts dont [l'Angleterre] dispose doivent être précieusement conservées pour l'armement naval, si stratégique ; et comme il n'y a pas de hautes montagnes, il n'y a pas de torrents. Pour trouver l'énergie qui lui manque, la gentry [noblesse sans terre] va s'appuyer sur l'innovation technique d'un Français, Denis Papin, que l'abondance des forêts françaises a fait négliger à Paris : la machine à vapeur. Jacques ATTALI (2006), Une brève histoire de l'avenir. Fayard, p. 107. 
Mais confirme le manque d'opportunisme en France...
Malgré les idéaux des Lumières, la France reste dominée par une caste foncière et bureaucratique qui monopolise la rente agricole et ne l'oriente pas vers l'innovation. Jacques ATTALI (2006), Une brève histoire de l'avenir. Fayard, p. 108. 
[...] L'essor industriel de la France est incontestable à partir de la fin des années 1830, comme en témoigne le développement de son réseau de voies ferrées (qui passe de 3 000 km en 1850 à 17 500 en 1870 et à 50 000 en 1913). Il est attesté aussi par les industries textiles, minières et sidérurgiques, ces deux dernières bénéficiant de ce nouveau moyen de transport en étant amenées à produire l'énergie, les rails, les wagons... La "performance" française [est] inférieure à celle de l'Angleterre durant les deux premiers tiers du siècle, et à celle des Etats-Unis et de l'Allemagne dans le dernier tiers. BEZBAKH P. (2004), Petit Larousse de l'histoire de France, p. 421.
[...] Le comportement timoré des épargnants français au XIXe siècle est bien connu [...]. Ils préfèrent les placements "sûrs", comme la terre, la pierre, les bons d'Etat (français ou étranger), ou, à la rigueur, les obligations privées [...] et ne s'orientent qu'avec réticence vers le financement direct des entreprises productrices. [Cela s'explique en partie] par la constitution tardive du système bancaire français, et l'attitude de ce milieu face au monde de la production. [Enfin,] après 1850, la France a suivi les traces de l'Angleterre pour devenir en 1914 le second pays exportateur de capitaux [avec 8,7 milliards de dollars sur un total de 44 milliards]. [...] Il est certain que l'investissement et l'industrialisation auraient été plus importants en France si l'épargne nationale avait été directement utilisée en dépenses productives. BEZBAKH P. (2004), Petit Larousse de l'histoire de France, p. 423.
    [...] La France n'a pas connu de véritable "révolution industrielle", si on compare son évolution aux bouleversements rapides de l'Angleterre au début du XIXe siècle, ou des Etats-Unis, de l'Allemagne ou du Japon après 1870. Cela tient sans doute principalement au fait que la France est demeurée longtemps un pays à dominante agricole, à tel point que J. Marczewski situe vers 1885 le moment où la production industrielle y dépasse celle de l'agriculture, alors que cela s'était produit vers 1820 en Grande-Bretagne. [Le maintient] d'une agriculture de subsistance (où domine la petite et moyenne propriété foncière) [grâce aux] protections douanières (sauf de 1860 à 1880 environ) [rend] l'offre de main-d'oeuvre à destination de l'industrie insuffisante pour provoquer une chute brutale des coûts salariaux [...]. BEZBAKH P. (2004), Petit Larousse de l'histoire de France, p. 430.