Qui sème le vent...

[...] Au début des années 1980, où priorité a été si bien donnée aux actionnaires, que la part de la masse salariale dans les PIB des Etats-Unis, de l'Allemagne ou de la France est passée d'un peu plus de 70 % à moins de 60 %. 
Les actionnaires se vengent d'un après-guerre où leur argent, il est vrai, leur rapportait peu puisqu'ils avaient été victimes des trente glorieuses mais le bâton a été tellement tordu dans l'autre sens que l'insuffisance de croissance du pouvoir d'achat se traduit par l'insuffisance de croissance de la consommation et de croissance tout court. La cupidité et le court-termisme des détenteurs de capitaux se retournent contre eux après avoir frappé les salariés. La fascination de l'argent nous a maintenant tous affaibli, salariés, Etats, entreprises et par voie de conséquence, actionnaires eux-mêmes car dès lors que la croissance est anémique, leur retour sur investissement diminue.
Michel ROCARD, La politique telle qu'elle meurt de ne pas être.
Alain Juppé, Michel Rocard, débat conduit par Bernard Guetta. J'ai Lu. 2011. Page 60.

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