La démocratie selon les abeilles...

Dans Oneybee Democracy, l'entomologiste [spécialiste des insectes] Thomes D. Seeley rend compte d'un comportement spécifique d'une espèce d'abeille occidentale, Appis mellifera : l'essaimage. Lorsqu'un essaim devient trop peuplé, les deux tiers environ de ses abeilles (plus de 20 000 dans certains cas) partent avec l'ancienne reine à la recherche d'une autre ruche, laissant aux quelques 10 000 insectes qui restent, le soin d'élever une nouvelle reine et de perpétuer la colonie.
Après qu'une nouvelle reine a achevé son développement, les ouvrières forment une grappe incluant la pondeuse plus âgée  Quelques centaines d'éclaireuses partent alors silloner le vaste monde à la recherche d'une nouvelle implantation. A son retour, chaque éclaireuse danse à la surface de l'essaim pour défendre la qualité de son choix et recrute des volontaires pour aller visiter les lieux. Dans un laps de temps remarquablement court, la grande majorité des abeilles se met à danser en faveur de ce qui, à coup sûr, est effectivement le meilleur site.
Seeley souligne que les éclaireuses ne se copient jamais aveuglément et ne plaident en faveur d'un lieu que durant une période limité, deux comportements qui réduisent les risques de s'enliser dans l'erreur. Il en déduit quelques pistes pour transposer les règles de la démocratie chez les abeilles aux processus de décision des groupes humains : réduire au minimum la dépendance à un leader, favoriser une compétition intense entre divers points de vue, et définir une méthode pour aboutir à un choix majoritaire.
Books, 09/2011, p. 62.

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