L'Etat prédateur - James K. Galbraith

James K. Galbraith nous dévoile comment, aux Etats-Unis, les conservateurs ont, en réalité, depuis longtemps renoncé au libre-échange au profit du parasitage de la poule aux oeufs d'or qu'est pour eux l'Etat providence et ses institutions publiques...

Les 10 phrases clefs qui font réfléchir...
1. Sous Georges W. Bush, les bases du conservatisme de libre marché ont été abandonnées, ce que les conservateurs à principe ont très vite compris. Elles ont été remplacées par les structures d'un État prédateur, la capture des administrations publiques par la clientèle privée d'une élite au pouvoir. Page 13. 
2. En dehors de la politique commerciale, où un populisme bien ancré s'oppose d'instinct aux accords de "libre-échange", les libéraux [au sens anglo-saxon, donc les partis de gauche] ont, en gros, accepté les principes de base des conservateurs : contrôle de la monnaie, budgets en équilibre, réglementation dans le seul cas où l'on peut prouver un "échec du marché". Et tant qu'ils resteront sous le charme, ils ne pourront pas penser ni dire le monde dans des termes réellement liés à son état actuel. Page 37. 
3. Quel est l'impact mesurable des incitations fiscales pour encourager l'épargne [menées depuis la fin des années 1970] ? Il est nul. [...] En pratique, le taux d'investissement privé a augmenté allègrement alors que le taux d'épargne privé a chuté [...]. Page 64. 
4. [...] Le crédit consenti par les banques étrangères ne peut pas, en règle générale, financer l'industrialisation quand les marchés des capitaux sont libres. La force même qui rend un pays digne d'emprunter, son adhésion à la politique économique qui a la faveur des banquiers, mine la compétitivité de l'investissement industriel, et oriente les fonds qu'on lui prête vers la consommationPage 118. 
5. Quand une société est très inégalitaire, il y a nécessairement peu de "bons" emplois, et beaucoup de "mauvais". [...] Et lorsque cette situation se perpétue, il est normal que de très nombreuses personnes partent à la chasse des rares "bons emplois". [...] C'est le chômage. Donc, toute choses égales par ailleurs, l'inégalité produit le chômage, et le chômage produit le gâchis [...]. Page 144. 
6. Une réglementation stricte favorise les entreprises qui n'ont aucun problème pour la respecter, une réglementation laxiste donne un avantage indu aux traînardsPage 191. 
7. Quand on entend quelqu'un parler d'un marché, la première question devrait être : est-il réel ? Y'a-t-il une marchandise de base, et peut-on réellement choisir entre des fournisseurs en concurrence ? Si ce n'est pas le cas, il n'y a pas de marché, et une analyse fondée sur l'offre et la demande ne fonctionnera pas. Page 228. 
8. La lutte autour de la planification [...] n'est pas une lutte entre la démocratie et l'entreprise, mais entre ceux, scientifiques, ingénieurs, certains économistes, intellectuels publics, qui essaient de représenter l'intérêt collectif futur et ceux, banques, entreprises, lobbyistes et les économistes qu'ils emploient, qui ne représentent que l'intérêt tribal actuel. Page 241. 
9. Le vrai secret [du "modèle scandinave"] est une réglementation offensive sur les salairesPage 271. 
10. Il y a donc un argument social en faveur de politiques qui soutiennent l'investissement privé dans le secteur des entreprises. Mais, là où il va à de coûteuses demeures et autres objets de luxe, le marché réserve très efficacement l'ensemble des bénéfices à ceux qui ont effectué l'acte d'épargnePage 67.

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