Roullande et Sarkobbes...

Pour Hobbes, lorsque les individus quittent l'existence "sauvage, misérable et brève" de l'état de nature [dans lequel "l'homme est un loup pour l'homme" (formule antique empruntée à Plaute)] pour se placer sous l'autorité de l'Etat, c'est un raisonnement individuel qui les relie : "J'abandonne mon droit de me gouverner à cet homme ou à cette assemblée à condition que tu abandonnes ton droit et autorise ses actions de la même manière." Je stipule que l'autre se comportera comme moi, je n'échange pas véritablement avec lui. Dans la tradition libérale, la vie sociale est ainsi toujours comprise comme une série d'actes individuels qui lie l'individu à l'Etat, non comme une métamorphose réelle de chacun par une intégration dans le collectif.
Rousseau, [pour sa part,] considère que la dynamique compétitive n'est pas une donnée naturelle mais le produit d'une histoire contingente. En s'inspirant de la bonté naturelle de l'homme et de son aspiration à la paix, il est possible et légitime de s'opposer à la compétition pour retrouver la concorde naturelle perdue. Le contrat se conçoit alors comme association au sens fort par laquelle chacun "s'unit véritablement à tous". La force de l'Etat ne se définit plus par la sécurité intérieure et extérieure, elle se mesure au degré de participation des citoyens à la vie publique.
LEGROS M. (2012), Philosophie Magazine04/2012, p. 41.

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