Parler c'est soigner...

On sait maintenant que la solitude est une altération cérébrale. Trois semaines de privation de parole, provoque un début d'atrophie temporale droite. [...] On voit le "trou" sans difficulté. Donc être ensemble, c'est se stimuler mutuellement. La parole a une fonction bien plus affective qu'informative.
Une étude se penche sur ces altérations neuronales engendrées par l'isolement, ici >>
[...] Quand un enfant est isolé très tôt, avant la parole, dans les premiers mois de sa vie, il est beaucoup plus difficile de déclencher un processus de résilience que quand il est isolé après seulement que sa mère ou le substitut maternel (le père, une institution) a pu inscrire dans l'enfant une confiance primitive. Biologiquement, le cerveau est sculpté par le milieu. La neurobiologie montre comment parler à un bébé, c'est transformer son lobe temporal gauche en lobe de la parole, la zone du langage. Il faut 20 mois pour qu'un bébé se mette à parler : 17 mois chez les filles, 22 mois chez les garçons...
Les politiciens doivent prendre conscience, comme l'ont fait les finlandais et les pays d'Europe du nord, que les premiers mois [après la naissance], les mères doivent être tranquilles, et qu'il doit y avoir une stabilité affective : le père, la famille, le groupe, le quartier doivent y participer. Les finlandais ayant compris ça, ont appliqué les décisions politiques et sont passées maintenant à 1 % d'illétrés chez leurs enfants à l'adolescence et ont diminué de 40 % le taux des suicides en moins de 10 ans.
Boris CYRULNIK, France Inter, La tête au carré, 28/05/2012.

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