Contre-histoire d'économie...

L'Etat n'a jamais été porteur des dépenses d'avenir. [...] C'est l'investissement privé qui est porteur d'avenir car celui qui se trompe quand c'est un acteur privé, il fait faillite. Quand c'est un acteur public, celui qui se trompe, on lui donne la Légion d'Honneur et l'Etat encaisse un surcroît de dette publique. L'Etat a montré dans l'histoire son incapacité à prévoir l'avenir et organiser l'avenir. Quand on regarde les grandes périodes de croissance de la France, on cite souvent les Trente Glorieuses mais elles se sont accompagnées d'une inflation qui a fini par déboucher sur des politiques monétaires restrictives et le chômage des années 1980. Grosso-modo, le volontarisme de l'Etat, la politique volontariste industrielle des années 1960-70, la généralisation d'une politique de crédit facile a débouché sur l'inflation et le chômage qui a suivi.
Voir cet article sur les différentes théories qui s'efforcent expliquer l'apparition du chômage >>
En revanche vous regardez ce qui c'est passé à la fin du XIXe siècle et sous la Troisième république, vous aviez un Etat qui était obsédé par la revanche, qui était un Etat grosso-modo, agro-militaire, les paysans et les militaires étaient au centre de la préoccupation politique, et tout un monde industriel a émergé qui a fait de la France le premier pays en matière d'automobiles en 1913, le premier pays en matière d'électricité. Les grands choix de restructuration de l'économie et de développement industriel de la France du XXe siècle ont été faits par des acteurs privés à une époque où l'Etat ne s'en mêlait pas.
Quant à Roosevelt en 1937-38 et après avoir été réelu, s'est posé la question de savoir quel avait été le bilan de la politique du New Deal, son secrétaire au Trésor Morgenthau a fait une déclaration assez solennelle en disant "nous avons, après toute cette belle et brillante politique de relance de l'activité économique, davantage de dette publique et toujours aussi peu de croissance économique". Donc déjà à l'époque, on s'était aperçu que tout ça était relativement inefficace.
Jean-Marc DANIEL, France Inter, Ils changent le monde, 01/08/2012.

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