Terres pas si rares...

L'incident [un petit chalutier chinois arraisonné par des patrouilleurs japonais en mer de Chine orientale en septembre 2010] a été aussitôt suivi d'une guerre de communiqués, avec l'annonce, côté japonais, que la Chine avait, par rétorsion, décidé de bloquer ses exportations de terres rares vers l'archipel nippon, une information aussitôt démentie par Pékin.
Quoi qu'il en soit, c'est bien cette même année que la Chine, qui concentre actuellement 98 % de la production mondiale et 70 % de la consommation, a brusquement abaissé ses quotas d'exportation. Et pas qu'un peu : de 50 140 tonnes en 2009 à 30 258 en 2010. [...] Entre mi-2010 et mi-2012, l'indice des prix des terres rares a été multiplié... par 20.
[...] L'objectif de la Chine est clairement d'éliminer ses concurrents et d'assurer sa suprématie le plus rapidement possible. [Cependant] la Chine ne dispose "que" de la moitié des réserves mondiales connues. La Russie et les Etats-Unis ont des ressources gigantesques, et les gisements australiens sont également importants. Mais il était beaucoup plus commode pour les pays riches de s'approvisionner en Chine que de produire chez eux. Non seulement la Chine leur fournissait une production à des prix imbattables, dont ils ont largement profité, mais elle assumait les redoutables impacts écologiques de cette production.
Antoine DE RAVIGNAN, Alternatives Economiques, 06/2012, p. 44.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire