Fabrique de l'individualisme...

Selon le sociologue [Emile Durkheim], les sociétés modernes passent progressivement d'une "solidarité mécanique" à une "solidarité organique". 
Dans un premier temps, la spécialisation des tâches étant relativement peu développée, la similitude qui règne entre les membres de la société est particulièrement forte, créant une conscience aiguë d'appartenance commune : c'est ce que Durkheim appelle la "solidarité mécanique". Mais avec la division croissante du travail, le lien social repose de plus en plus sur la complémentarité entre les membres de la société, à l'instar des organes du corps : c'est ce que Durkheim appelle la "solidarité organique". Cette dernière s'accompagne d'un affaiblissement de la conscience commune, qui résulte de la différenciation des modes de vie
[...] Chez Durkheim [comme] chez Elias, on retrouve ce paradoxe central : alors que nous sommes toujours plus dépendants les uns des autres, nous nous croyons également toujours plus autonomes.
Igor MARTINACHE, Alternatives Economiques, 06/2012, p. 59.

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