Innovation placebo...

Chiffres et arguments au sujet de la recherche et développement dans l'industrie pharmaceutique, son coût, ses budgets...
9. Quoi qu'elle prétende, [l'industrie pharmaceutique] dépense 5 %, seulement, pour la recherche, 15 % pour le développement , 10 % pour la fabrication, entièrement sous-traitée en Inde ou au Brésil. L'industrie de la santé est parmi les plus lucratives. [...] Elle n'y parvient que par un marketing et un trafic d'influence pour lesquels elle n'investit pas moins de 45 % de son chiffre d'affaire. A Washington, 600 lobbyistes s'affairent, presque autant à Bruxelles, plusieurs dizaines à l'Assemblée nationale de Paris. Anne CRIGNON et Céline REVEL-DUMAS, Le Nouvel Observateur, 09/2012, p. 82. 
9.1. Un avis partagé, avec des chiffres du même acabit...
[... L'industrie pharmaceutique] consacre en moyenne deux fois et demie plus d'argent au marketing, qu'à la R&D, à quoi il faut ajouter que celle-ci est elle-même très souvent du marketing déguisé en science. Mikke BORCH-JACOBSEN, Books, 04/2009, p. 22.
9.2. A titre d'exemple...
En 2011, Pfizer a dépensé 156 millions de dollars en publicité à la télévision pour le Lipitor [une statine]. Books, 02/2013, p. 32.
8. Développer un nouveau médicament prend entre 10 et 15 ans et nécessite plus d'un milliards d'euros d'investissement. [La phase la plus coûteuse des essais cliniques] implique de 1 000 à 3 000 patients et sert à comparer l'efficacité du médicament à un placeboSébastien FARCIS, Alternatives Economiques, 09/2012, p. 41.
7. L'Inde connaît un nouveau type de "délocalisation" : celle des essais cliniques. Leur nombre a été multiplié par 35 en à peine 7 ans. Sébastien FARCIS, Alternatives Economiques, 09/2012, p. 42. 
6.  L'industrie n'a pas mis grand chose de vraiment neuf sur le marché depuis vingt ans. Quand des scientifiques sérieux disent cela, on assiste à une levée de boucliers : mais comment soixante médicaments nouveaux sont mis sur le marché chaque année ? Philippe EVEN, Books, 04/2011, p. 20.
5.  [...] Or de façon tout à fait officielle, on voit que seuls un ou deux médicaments par an sont considérés comme rendant un service réellement inédit. La plupart des produits présentés par l'industrie comme nouveaux ne sont que des versions nouvelles d'une molécule ancienne. C'est ce qu'on appelle les me too ("moi aussi"). Philippe EVEN, Books, 04/2011, p. 20.
4. De manière incroyable, on voit apparaître dans les plus grands journaux scientifiques du monde la formule : "Cette molécule n'est pas inférieure à la précédente." Pour obtenir qu'une molécule soit mise sur le marché, on en est venu à ne plus chercher à faire mieux, mais seulement à faire aussi bien ! Philippe EVENBooks, 04/2011, p. 20.
3. L'industrie ne cherche pratiquement plus elle-même. Elle se borne à "développer". Elle claironne que chaque molécule lui coûte 800 millions de dollars et dépense de recherche, mais Marcia Angell a montré pièces en main que le vrai chiffre est dix fois inférieur. Philippe EVENBooks, 04/2011, p. 20.
Des extraits de l'article en question...
Au sujet de la validité des essais cliniques >>
Au sujet des conflits d'intérêts >>
Au sujet du DSM, manuel de diagnostic psychiatrique >>
Et au sujet de la géométrie variable des maladies psychiatriques >>
2. [...] Les molécules nouvelles sont des molécules de niches, destinées à un petit nombre de malades. [...] Il y a [par exemple] quarante variétés de cancers du poumon. [...] L'industrie achète ces nouvelles molécules aux laboratoires publics et universitaires qui ont besoin d'argent. [...] Comment les rentabiliser ? En les vendant très cher. Depuis quelques années, on voit ainsi apparaître des médicaments dont le coût d'utilisation pour un malade peut être de 50 000, 100 000, jusqu'à 300 000 dollars. Des prix qui, de l'aveu même de l'industrie, sont sans rapport avec le coût de fabrication des-dites molécules. Philippe EVENBooks, 04/2011, p. 20.
1. [...] Toute molécule qui présente simplement une petite modification chimique par rapport à la précédente, peut bénéficier d'un nouveau brevet. [...] Elle se met [ainsi] à l'abri des génériques, et peut être vendue au prix fort. A quelques exceptions près, il ne devrait plus y avoir que des génériques. Philippe EVEN, Books, 04/2011, p. 20.

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