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Un certain Richard Seager émet des doutes sur le fait que le Gulf Stream soit à l'origine de la relative douceur des températures hivernales en Europe de l'Ouest comparées à celles relevées sur la côte Est de l'Amérique du Nord, pourtant située aux mêmes latitudes...
En plein coeur de l'hiver, les températures enregistrées en Europe occidentale, îles britanniques, Scandinavie, France sont en moyenne 15 à 20° C supérieures à celles mesurées aux mêmes latitudes sur la côte est de l'Amérique du Nord Terre-Neuve, Labrador. 
[...] Nous avons [...] trois phénomènes en compétition pour expliquer la relative douceur des hivers européens. Le premier est le stockage saisonnier de la chaleur dans la couche superficielle de l'océan et sa libération dans l'atmosphère. Le deuxième est effectivement le transport de la chaleur par le Gulf Stream des tropiques vers le nord, et sa dissipation dans l'atmosphère. Le troisième, moins connu, est le transport de chaleur par les ondes stationnaires
[...] L'atmosphère transporte d'énormes quantités de chaleur vers les pôles via les tempêtes hivernales qui balaient les océans. [...] Nous avons [...] calculé les conséquences en termes de température : en l'absence de cette composante atmosphérique, les températures hivernales de la région située au-delà de 35° de latitude nord seraient inférieures de quelque 27° C à ce qu'elles sont ! 
[...] Ces simulations numériques montrent également que le transport océanique de la chaleur augmente les températures hivernales de l'Est de l'Amérique du Nord et de l'Europe occidentale de 2 à 3° C laissant le contraste entre les deux inchangé. Ce réchauffement ne représente que 10 % de celui généré par les mouvements atmosphériques ou de celui lié à la libération saisonnière du stock de chaleur des océans ! De façon surprenante, l'Est américain reçoit finalement autant de chaleur des courants océaniques que l'Ouest de l'Europe. 
[...] Enfin, lorsqu'on élimine les montagnes des simulations climatiques, les méandres des ondes stationnaires s'atténuent et les vents soufflant dans la direction nord-sud s'affaiblissent. En particulier, la zone de basse pression qui se trouve habituellement au-dessus de la côte est de l'Amérique du Nord, résultant de l'écoulement des masses d'air au-dessus des montagnes Rocheuses, disparaît. L'air ne vient plus du nord du Canada mais de l'ouest du continent nord-américain. Conséquence : sans les Rocheuses, la température de l'Est des États-Unis augmente de 6° C. De l'autre côté de l'Atlantique, les vents chauds du sud-ouest laissent la place à des vents d'ouest plus froids. Et l'Europe se refroidit de 3° C.

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