Accumulation...

Sous la surface du cumul des mandats...
2. Nous gagnerions à demeurer raisonnablement une exception. Car le cumul est le fruit du scrutin d'arrondissement et de la centralisation. Le premier nécessite un ancrage local et la seconde incite à cumuler pour exister face à Paris. Le non-cumul, en bonne logique, devrait accompagner une France fortement décentralisée et des députés élus à la proportionnelle. En outre, il comporte le risque de voir promus, non plus des élus locaux portés à la modération, mais les fidèles d'un appareil incités à la radicalité. [...] Enfin, le dogme du non-cumul est le point d'aboutissement d'un courant antiparlementaire et antiélitiste qui ne nous a jamais rien valu de bon. Jean-Marie COLOMBANI, L'Express, 11/2012, p. 64.
1. [...] En 2011, 83 % des 577 élus [de l'Assemblée nationale française] exerçaient, en plus de leur mandat de député, un mandat local de maire, de conseiller général, de conseiller régional ou de président d'un conseil général ou régional.
[...] L'Hexagone dispose en la matière du record absolu, largement devant la Suède qui occupe le deuxième rang de ce classement avec 35 % de cumulards [...]. L'Allemagne (24 %), l'Espagne (20 %) et l'Italie (7 %) font beaucoup moins. Quant aux Etats-Unis (0 %) ils interdisent purement et simplement le cumul, comme de nombreux autres pays d'ailleurs.
[...] Le cumul nuit à l'intensité du travail parlementaire [...] : 25 % des députés-maires gèrent des villes de plus de 30 000 habitants et ont chacun à ce titre 674 salariés en moyenne sous leur responsabilité [...].
[...] Le temps de présence au Palais-Bourbon des "sans mandats local" est [...] 30 % supérieur à celui des "gros mandats". Ils interviennent également en séance publique près de [...] 75 % de plus que les "gros mandats".
[...] La part du temps de séance individuel consacré aux collectivités locale est presque 40 % plus importante chez les députés disposant d'un gros mandat local que chez ceux qui n'ont pas de mandat local. De là à parler de conflit d'intérêts, il n'y a qu'un pas.
[Enfin] Contrairement à une idée souvent avancée pour la défense du cumul, le fait de détenir un mandat local ne rend pas les députés plus indépendants des logiques de partis et de la "discipline parlementaire" qui règne dans l'Hémicycle. Alternatives Economique, 06/2012, p. 30.

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