Optimisme...

Les solutions de Paul Jorion pour sauver le capitalisme de la débandade...
1. Accorder à nouveau la priorité aux salaires plutôt que favoriser l'accès au crédit, lequel est nécessairement cher et se contente de renvoyer à plus tard la solution de problèmes qui se posent d'ores et déjà. [...] 
2. Bannir la spéculation en rétablissant les articles de loi qui l'interdisaient dans la plupart des pays jusqu'au dernier quart du XIXe siècle. [...]
3. Mettre hors d'état de nuire les paradis fiscaux en interdisant aux chambres de compensation de communiquer avec eux dans un sens comme dans l'autre. [...] 
4. Abolir les privilèges des personnes morales par rapport aux personnes physiques, privilèges qui ont fini par transformer de manière subreptice, dans nos démocraties, le suffrage universel en suffrage censitaire. 
5. Redéfinir clairement, dans des textes légaux, l'actionnaire d'un société comme étant l'un de ses créanciers (un contributeur d'avances, autrement dit un prêteur) et non comme l'un de ses propriétaires. 
6. Établir les cours à la Bourse par fixing journalier ou hebdomadaire [et non plusieurs milliers de fois par seconde...
7. Éliminer le concept de "prix de transfert" qui permet aux sociétés d'échapper à l'impôt par des jeux d'écritures entre maison mère et filiales. [...] 
8. Supprimer les stock-options pour instaurer une authentique participation universelle.
Réimaginer les systèmes de solidarité collectifs en lieu et place des dispositifs spéculatifs voués à l'échec, en raison de leur nature pyramidale, que sont l'immobilier ou l'assurance-vie, par quoi on a cherché à les remplacer. 
9. Enfin, dans un monde où le travail tend à se raréfier, la question des revenus doit être mis à plat et faire l'objet d'un véritable débat. Rien ne justifie de le retarder. 
Paul JORION (2012), Misère de la pensée économique, Fayard, p. 332.