Boule de neige...

La modération salariale allemande a en fait été, en bonne partie, un résultat inattendu du vieillissement accéléré de [sa] population [...]. Entre 2000 et 2012, la France a gagné 4,9 millions d'habitants quand l'Allemagne en a perdu 370 000. Ce qui a notamment entraîné une stabilité des prix de l'immobilier (et donc du coût du logement) que n'a connue aucun autre pays européen durant cette période. Alors qu'en France les prix de l'immobilier ont été multipliés par 2,5 entre 1996 et 2010, quasiment autant qu'en Espagne, ils n'ont pas bougé d'un iota en Allemagne. Résultat : en moyenne, un logement coûtait 3 800 € du mètre carré en France en 2011, contre 1 300 € en Allemagne, un rapport de 1 à 3 ! 
[...] L'écart phénoménal qui s'est ainsi creusé en une décennie entre l'Allemagne et le reste de la zone euro sur le plan du coût du logement pour les ménages a permis de faire passer la pilule de la modération salariale prolongée.
Alternatives Economiques, 11/2012, p. 9.

Réforme de spécialiste...

Sous la surface des réformes menées en Allemagne...
3. [...] Ce ne sont pas tant les réformes de la protection sociale de Gerhard Schröder et Angela Markel qui ont permis à l'Allemagne de regagner en compétitivité-coût que l'absence de bulle immobilièreGuillaume DUVAL, Alternatives Economiques, 11/2012, p. 8. 
2. Les réformes Schröder sont des réformes que je qualifie souvent de scandaleuses [...] parce que ça revient à baisser le salaire de sa population. Y'a plus d'un siècle qu'on sait que c'est la chose à ne pas faire normalement en régime capitaliste car évidemment, le salaire des travailleurs est le pouvoir d'achat des consommateursOlivier BERRUYERBFM, 12/11/2012. 
1. Les Allemands sont persuadés qu'il y a un lien de cause à effet entre les réformes libérales menées par le chancelier Gerhard Schröder au début des années 2000 et la bonne santé de leur économie jusqu'à présent. [... Mais] l'essor des exportations allemandes [...] est lié avant tout à l'explosion de la demande des pays émergents vis-à-vis d'une industrie spécialisée de longue date dans les créneaux adéquats [machines et voitures haut de gamme]. Guillaume DUVAL, Alternatives Economiques, 07-08/2012, p. 46.
Ces réformes sont aussi considérées comme un substitut à la dévaluation >>

L'écu et les culs...


Thomas COUTURE (1884), L'Amour de l'or.


Repos forcé II...

Près de 2 milliards d'allocations chômage [ne sont pas] attribuées chaque mois à des demandeurs d'emploi qui, faute d'information, ne sont pas inscrits à Pôle Emploi.
Martine GILSON, Le Nouvel Observateur, 11/2012, p. 24.

Deux poids, deux mesures...

Sous la surface de l'idée d'aligner les fiscalités du travail et du capital...
6. [...] Dire [...] que les prélèvements sociaux sont plus importants sur les revenus du capital que sur ceux du travail est totalement faux : le Conseil constitutionnel oublie au passage toutes les cotisations sociales qui ne frappent que les salaires. Cela montre tout de même les limites de la compétence des juges constitutionnels en matière fiscale. Thomas PIKETTY, Les Crises.fr. 01/01/2013.
5. [...] Au-dessus d'un million d'euros par an, les revenus du capital représentent souvent plus de la moitié du revenu global des ménages. Autrement dit, le taux de 75 % ne s'appliquera au mieux qu'à 50 % des ressources de ces ménages, ce qui revient à taxer à 37,5 % l'ensemble de leur revenu. Thierry PECH, Alternatives Economiques, Le paradoxe de la réforme fiscale, 11/2012, p. 11. 
4. Loin d'être une exception française, l'imposition de la détention de patrimoine se rencontre dans de nombreux pays, notamment au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis, où elle pèse respectivement 12 % et 14 % des recettes fiscales, contre 8 % en France. Alternatives Economiques, Le chantier Fiscal, 09/2012, p. 62.
3. Le travail est aujourd'hui taxé à 40 % en moyenne alors que le taux de prélèvements sur le capital n'est que de 18 %. Jean-Luc MELECHONFrance 5C/Politique04/09/2011.
2. [Lesrevenus financiers sont frappés d'un prélèvement libératoire fixe de 19 %, auxquels s'ajoutent 12,3 % de prélèvements sociaux. Alternatives Economiques, A quoi servent les impôts ? 03/2011, p. 67. 
1. Moins de 20 % des revenus du capital réel (tels que mesurés par les comptes nationaux) se retrouvent dans la base de l'impôt progressif sur le revenu. Par comparaison, plus de 90 % des revenus du travail réel (tels que mesurés par les comptes nationaux) sont imposés au barème progressif d'imposition. LANDAIS, PIKETTY, SAEZ, Pour une révolution fiscale, Seuil 2011, p. 70.
Henri Sterdyniak, pourtant classé à gauche, s'inquiète d'un alignement des fiscalités >>

Algo-fucking...

Sous la surface de l'algo-trading...
3. L'algo-trading, sur une place comme celle des Etats-Unis, c'est 73 % des transactions, mais ça ne couvre que 2 % des entreprises [cotées]. CHAROLLES V. France Inter, Le téléphone sonne, 31/01/2012. 
2. Selon les marchés, entre 50 et 60 % des opérations sont effectuées aujourd'hui par des automates [...]. Paul JORION (2012), Misère de la pensée économique, Fayard, p. 73. 
1. En 2007, [il fallait pour qu'un échange effectif de 10 000 dollars ait lieu], un nombre d'opérations situé entre 1 et 10. [...] En septembre 2011, [... ] le chiffre avait atteint [...] 80 à 90 opérations. Paul JORION (2012), Misère de la pensée économique, Fayard, p. 77.

Attardée...

[...] Je reste extrêmement sceptique sur l'avenir glorieux de la Chine. [Ce pays] est en rattrapage, et le rattrapage n'est pas l'innovation. Or le système patrilinéaire [renforcé dans le cas de la Chine par l'avortement sélectif pour limiter le nombre de filles] n'est pas bon pour l'innovation. [...] Il n'est pas clair du tout que la Chine puisse définir l'avenir de l'humanité en termes de choix et de véritables inventions.
 Jacques Attali, avec d'autres indicateurs (plus artistiques !) arrive à la même conclusion >>
[...] Si je devais faire un pari concernant l'Asie, je parierais sur l'Indonésie
Même s'il s'agit pour les multinationales de trouver des coûts du travail plus faibles qu'en Chine désormais, peut-être leur arrivée donnent-elles raison à Emmanuel Todd...
Les multinationales étrangères s'installent en nombre dans l'archipel du Sud-Est asiatique, attirées par une main-d'oeuvre à bas prix, mais aussi par un marché riche de plus de 200 millions d'habitants. L'Express, 11/2012, p. 80.
Emmanuel TODD, Le Point, 09/2011, p. 82.

Concurrence de médiocrité...

J'ai un jour posé la question à un représentant de la firme d'audit KPMG, en mission chez nous [CountryWide]. [...] Je l'interrogeai en ces termes : "N'est-il pas gênant qu'un certain élément de notre modèle [informatique] de gestion du risque soit inadéquat et que nous en soyons conscient ?". [...] Elle est revenu au bout de quelques jours avec la réponse suivante : "Je me suis renseignée : le même modèle est utilisé par l'ensemble de vos concurrents", et elle ajouta : "Cela ne pose pas de problème, puisqu'on peut considérer qu'il s'agit par conséquent de l'"industry standard" (de la norme sectorielle)". Page 105.
[...] Comment a-t-il été possible que des erreurs aussi flagrantes [dans l'évaluation des risques de crédits] puissent passer inaperçu ? Pourquoi n'a-t-on pas noté l'inadéquation entre les modèles [informatiques] et ce que l'on essayait de modéliser ? [...] En premier lieu, comme les marges de profit étaient substantielles durant les années 2000-2006...
Et pour cause... >>
... les questions méthodologiques furent refoulées à l'arrière-plan ; en second lieu, l'idée que la seule question sérieuse à se poser en finance est que la concurrence parfaite jouissait d'un consensus, avec pour implication que si tous les intéressés commettent la même erreur, nul n'est ni avantagé, ni désavantagé, et tout est dès lors pour le mieux dans le meilleur des mondes. Page 73.

A deux vitesses...

Dans la série "Je vous explique la crise" : Jean-Marc Jancovici...
L'économie, qui a été configurée pour avoir structurellement besoin de croissance physique (pour conserver des emplois en même nombre avec une recherche permanente de productivité), commence à subir des cahots réguliers. […] C'est un enchaînement qui est à peu près toujours le même [dans les crises successives depuis 40 ans] : l'économie physique ne peut pas suivre l'économie financière qui a parié sur une croissance excédant les possibilités physiques futures du monde, et le système se régule à grands coups de récession et de crises financières ou monétaires
Dans un monde non décarboné, plus vite la croissance repartira, plus vite arrivera le prochain choc pétrolier qui la tuera à nouveau. Il n'aura fallu que trois ans, entre 2008 et 2011, pour voir le processus se manifester de nouveau, annonçant une très probable récession pour 2012 ou 2013.

Anti-récesseur...

Le partage inégal de la valeur ajoutée génère un problème de compétitivité et de croissance lié à des investissements et des salaires insuffisants. [...] Chômage et déclassement provoquent un ressentiment, une tentation de repli sur soi et finalement une dépression collective.
Matthieu PIGASSE, Le Nouvel Observateur, 04/2012, p. 104.

Guerre du crédit...

De 2000 avant notre ère jusqu'à l'époque de Jésus, il était courant pour tous les pays du monde d'annuler les dettes quand elles devenaient trop lourdes. Les puissances comme Sumer, Babylone, l'Egypte, et autre, ont toutes proclamé l'annulation de la dette pour permettre à la société de repartir à zéro. C'était facile dans une société  où toutes les dettes étaient contractées envers l'Etat. C'est devenu plus compliqué quand les affaires et le crédit sont passés aux mains de particuliers, d'une oligarchie. Ils ne voulaient surtout pas qu'un roi annule les dettes et rétablisse l'égalité. Rome est la première puissance a avoir refusé d'annuler une dette. Elle a déclaré la guerre à Sparte, en Grèce, pour renverser les gouvernements et les rois qui voulaient remettre les compteurs à zéro.
Michael HUDSON, Arte, Survivre au progrès, 05/06/2012.

Perpétuité...

Le mot de "crise" si  vous réfléchissez bien est un mot qui est utilisé à tort et à travers. Crise, cela suppose qu'il faut qu'il y ait une maladie. Une maladie, ça suppose qu'il y ait un état normal, la question qui se pose, c'est : quand les citoyens, les européens, les américains, ont-ils été dans leur mémoire, dans une situation normale ? Jamais. On leur a toujours parlé de crise.
Jean-Marc DANIEL, France Inter, Ils changent le monde, 01/08/2012.

De bonne guerre...

La définition de la propriété privée qui est la nôtre aujourd'hui, associée à l'héritage, favorise une hétérogénéité dans la répartition du patrimoine. A cela vient s'ajouter la pratique du prêt à intérêt, qui fait que l'argent appelle toujours davantage l'argent. Il en résulte une concentration de la richesse toujours croissante (le mouvement s'est accéléré depuis 2008 à l'échelle de la planète entière). Seuls des évènements tragiques tels que les catastrophes naturelles ou les guerres contribuent à rétablir une meilleur homogénéité. Les politiques fiscales efficaces, dont ce devrait être le rôle, n'y parviennent qu'exceptionnellement en raison de la capacité des plus riches à trouver les moyens de s'y soustraire. Paul JORION (2012), Misère de la pensée économique, Fayard, p. 312.
Un autre Paul est sur la même ligne...
Paul Krugman, avec un cynisme amer, rappelle que ce qui a sorti le monde de la crise fut un colossal plan de relance appelé "Seconde Guerre mondiale". Michel MUSOLINO (2012), La crise pour les nuls, First Editions, p.28.
Mais évidemment ça se discute...
Portraying WWII as bounteous economically because statistical measures bettered is like confusing a high batting average with winning championships. You can hit well and still lose. Normally, hitting safely and decreased joblessness reflect success, but war is different. Unemployment lessened because the draft sent men into combat. Increasing production because women were forced into factories building bombs is deceptiveForbes.com
D'autant qu'il est possible de s'interroger en ces termes : la guerre est-elle une condition suffisante ou nécessaire ? Car si la guerre peut apparaître de prime abord comme le seul véritable moyen de "rebattre les cartes", elle pourrait tout aussi bien être le début d'un chaos sans fin si elle n'est pas suivie de la mise en place de politiques "progressistes" et responsables.
Cela n'a pas été le cas à l'issue de la Première guerre mondiale : l'humiliation du Traité de Versailles et la loi de la jungle dans l'économie financière ont contribué, si ce n'est engendré, la crise de 1929 puis la Seconde Guerre mondiale.
Cette dernière, à l'inverse, a vu la Déclaration de Philadelphie poser les fondements d'une reconstruction de l'Europe sur des bases "humanistes". Ainsi, peut-être, les Trente Glorieuses ne s'expliquent-elles pas tant par la nécessité de reconstruire une Europe ravagée, que par la mise en place de politiques progressistes...

Dorure fatale...

Le PIB d'une nation, mesure de sa vitalité économique, serait-il un meilleur substitut à ses recettes que ces recettes elle-même. [...] Il suffit pour se convaincre de l'existence du piège, d'examiner la formule de la règle d'or. [Le rapport entre les deux quantités 1 + le "taux d'intérêt moyen" associé à la dette, et 1 + le taux de croissance] révèle que la situation des Etats, pour ce qui concerne leur dette, se dégrade nécessairement si le taux de croissance de leur économie tombe au-dessous du "coupon moyen" de leur dette souveraine.
Paul JORION, Misère de la pensée économique, Fayard, p. 321.

Croissance entre parenthèse...

Depuis la fin des années 1960, la croissance moyenne de l'économie française baisse d'un point tous les dix ans. [...] La forte croissance était une parenthèse historique, liée à un phénomène de rattrapage d'après guerre.

Croissance et salaire...

[...] Les entreprises dont le chiffre d'affaires ne progresse pas, offrent peu de perspectives aux individus qu'elles emploient.
Christine KERDELLANT, L'Express, 10/2012, p. 106.

Croissance incendiaire...

Cette "croissance" que nos systèmes économiques et financiers requièrent, n'est malheureusement que le nom amical que nous prêtons à cette "politique de la terre brûlée" qui caractérise le comportement de notre espèce [l'exploitation opportuniste et sans vergogne des ressources naturelles].

Contre-indicateur...

Quand la croissance s'accompagne d'un cortège de destructions irréversibles de la planète, le chiffre du PIB n'en laisse rien paraître ; pis encore : un PIB en pleine forme peut être l'indice d'une accélération du processus destructeur.

Paul JORION, Misère de la pensée économique, Fayard, p. 318.

Accumulation...

Sous la surface du cumul des mandats...
2. Nous gagnerions à demeurer raisonnablement une exception. Car le cumul est le fruit du scrutin d'arrondissement et de la centralisation. Le premier nécessite un ancrage local et la seconde incite à cumuler pour exister face à Paris. Le non-cumul, en bonne logique, devrait accompagner une France fortement décentralisée et des députés élus à la proportionnelle. En outre, il comporte le risque de voir promus, non plus des élus locaux portés à la modération, mais les fidèles d'un appareil incités à la radicalité. [...] Enfin, le dogme du non-cumul est le point d'aboutissement d'un courant antiparlementaire et antiélitiste qui ne nous a jamais rien valu de bon. Jean-Marie COLOMBANI, L'Express, 11/2012, p. 64.
1. [...] En 2011, 83 % des 577 élus [de l'Assemblée nationale française] exerçaient, en plus de leur mandat de député, un mandat local de maire, de conseiller général, de conseiller régional ou de président d'un conseil général ou régional.
[...] L'Hexagone dispose en la matière du record absolu, largement devant la Suède qui occupe le deuxième rang de ce classement avec 35 % de cumulards [...]. L'Allemagne (24 %), l'Espagne (20 %) et l'Italie (7 %) font beaucoup moins. Quant aux Etats-Unis (0 %) ils interdisent purement et simplement le cumul, comme de nombreux autres pays d'ailleurs.
[...] Le cumul nuit à l'intensité du travail parlementaire [...] : 25 % des députés-maires gèrent des villes de plus de 30 000 habitants et ont chacun à ce titre 674 salariés en moyenne sous leur responsabilité [...].
[...] Le temps de présence au Palais-Bourbon des "sans mandats local" est [...] 30 % supérieur à celui des "gros mandats". Ils interviennent également en séance publique près de [...] 75 % de plus que les "gros mandats".
[...] La part du temps de séance individuel consacré aux collectivités locale est presque 40 % plus importante chez les députés disposant d'un gros mandat local que chez ceux qui n'ont pas de mandat local. De là à parler de conflit d'intérêts, il n'y a qu'un pas.
[Enfin] Contrairement à une idée souvent avancée pour la défense du cumul, le fait de détenir un mandat local ne rend pas les députés plus indépendants des logiques de partis et de la "discipline parlementaire" qui règne dans l'Hémicycle. Alternatives Economique, 06/2012, p. 30.

Il était une fois en Occident...

Où l'on (re-)découvre la chronologie de l'avènement du capitalisme d'après-guerre, dit néolibéral, et quelques autres détails plus ou moins techniques et éclairants...
La croissance très forte des années 1960 va changer la donne : l'expansion fait alors éclater le contrôle des capitaux, jusqu'ici très étroit. [...] La première victime en a été le système international de Bretton Woods, établi en 1944, qui avait fait du dollars, seule devise convertible en or, l'étalon de toutes les monnaies. Michel AGLIETTA, Le Nouvel Observateur, Hors-série, Le pouvoir et l'argent, 11/2012, p. 76.
Quelques détails techniques dans L'économie pour les nuls...
Dans le système de Bretton Woods, chaque monnaie peut, sur une période donnée, varier de + ou - 1 % par rapport au dollars. [...] En tout, on a [donc] une possibilité de variation de 2 %. Si, pour les besoins du commerce, on doit passer, par exemple du franc au mark, le risque de change est de 4 % (2 % de baisse totale du franc + 2 % de hausse totale du mark). Michel MUSOLINO, L'Economie pour les nuls, First Editions, p. 147.
 Si on utilise le dollar, le risque est limité à 2 % [...]. Cette raison, avec d'autres, a fait du dollar la monnaie la plus utilisée dans les échanges internationaux [...]. 
Les banques centrales des différents pays sont tenues d'intervenir sur le marché des changes pour éviter les variations excessives supérieures à 1 % [...]. Concrètement, si le mark [par exemple] monte au-dessus de 1 %, la Bundesbank doit vendre des marks. Si le franc baisse au-delà de 1 %, la Banque de France doit  acheter des francs. Ainsi, l'équilibre entre l'offre et la demande sera rétabli et la parité de la monnaie préservée. [Pour assurer ces opérations sur les marchés] les banques centrales peuvent puiser dans leurs réserves de change constituées par l'accumulation des devises issues d'un commerce extérieur excédentaire [souvent des dollars]. Sinon, elles doivent demander des prêts [...] au FMI [créé à l'occasion des Accords de Bretton Woods]. Michel MUSOLINO, L'Economie pour les nuls, First Editions, p. 147.
Après la dévaluation de la livre en octobre 1967, le dollar commence a être attaqué, d'autant que la guerre du Vietnam alimente l'inflation américaine. Et le 15 août 1971, le coup de force monétaire de Nixon, qui suspend la convertibilité du dollar en or, met un terme au système de Bretton Woods, ouvrant la voie à la grande inflation des années 1970. [...] Michel AGLIETTA, Le Nouvel Observateur, Hors-série, Le pouvoir et l'argent, 11/2012, p. 76.
Jacques Attali (par exemple), livre une explication qui revient très souvent dans les chronologies sur la fin du système de Bretton Woods... 
Le 15 août 1971, quand le gouvernement de Bonn demande le remboursement de ses dollars en or, les États-Unis, qui ne veulent pas voir disparaître leurs réserves de métal précieux, suspendent la convertibilité du dollar. On en revient ainsi aux changes flottants de l'entre-deux-guerres, auxquels les accords de Bretton Woods étaient censés s'opposer. […] S'en suit une très forte baisse de la devise américaine qui dévalorise les revenus des pays producteurs de pétrole. Ils réagissent par le premier choc pétrolier, en octobre 1973 […]. Jacques ATTALI (2008), La crise, et après ? Fayard, p. 33.
Avant de poursuivre, pourquoi Bonn demande le remboursement de ses dollars en or ?
Ce qui était arrivé aux monnaies européennes à cause de la guerre arrive également aux États-Unis, en pleine paix. La masse de dollars, gonflée par l'essor des échanges et par une demande toujours inassouvie, finit par dépasser allègrement sa couverture en or [le stock d'or dans les coffres de la Federal reserve]. Dans la deuxième moitié des années 1960, des esprits malins ou clairvoyants, dont la France du général de Gaulle, comprennent que la parité or du dollar ne va pas pouvoir être maintenue éternellement. Ils se mettent donc à demander la conversion de leurs dollars en or. Les États-Unis doivent faire face à une véritable hémorragie. Et une ultime et calamiteuse tentative de retour à la parité or de la livre [...], fait basculer le monde dans le cauchemar. Michel MUSOLINO, L'Economie pour les nuls, First Editions, p. 147.
L'accélération de l'inflation expose les déposants à une fonte de leur patrimoine en valeur réelle. Les banques américaines ont donc cherché à contourner le plafond des taux d'intérêts en créant des fonds commun de placement, dont les rémunérations étaient indexées sur des taux de marché, donc libres [...]. Dès le milieu des années 1970, dans le monde anglo-saxon, les ménages ont commencé à fuir les dépôts bancaires pour acheter des parts dans ces fonds communs. [...] Les premières formes de dérégulation ont donc été le fait d'acteurs privés. Le Nouvel ObservateurHors-série, Le pouvoir et l'argent, 11/2012, p 76. 
L'inflation continuant de s'emballer, [...] c'est le triomphe de l'idéologie monétariste, incarnée par Milton Friedman, pour lequel l'action de l'État en matière monétaire doit consister à contrôler la quantité de monnaie, et pas les taux d'intérêt. Michel MUSOLINO, L'économie pour les nuls, First Editions, p. 147.
[...] La vraie rupture en ce sens intervient en 1979, quand le président de la Réserve fédérale américaine, Paul Volker, décide du jour au lendemain de doubler le taux directeur de la Fed. Cette décision a permis de juguler l'inflation, au prix toutefois d'une forte récession durant les années 1980-1982 [...].
Dès lors, [...] les banques centrales [ont, non plus] la fonction de financer les gouvernements, mais uniquement de contrôler l'inflation [...] En conséquence, les dettes publiques, jusqu'alors hors marché, sont placées sous le feu des marchés financiers, sous la forme des obligations d'État, ce qui va provoquer, à terme, du fait de la récession et du recul des recettes fiscales, une explosion de l'endettement public dans tous les pays développés. D'autre part, le recul de l'inflation, tandis que les taux d'intérêt restent encore élevés dans les années 1980, profitent à la Bourse, qui avait globalement baissé entre 1965 et 1982 [...]. Alors se multiplient les investisseurs institutionnels, qui placent l'épargne des ménages sur les marchés. Enfin, cette nouvelle donne financière, va entraîner une transformation radicale du mode de gestion des entreprises. [...] Les entreprises, dont l'objectif prioritaire est désormais de verser des dividendes aux actionnaires, font pression sur les coûts salariaux... On passe d'un modèle partenarial à un modèle actionnarial. Michel AGLIETTA, Le Nouvel Observateur, Hors-série, Le pouvoir et l'argent, 11/2012, p. 76.
Avec la chute de l'URSS, ce modèle du capitalisme financier, actionnarial [...] est plus triomphant que jamais. C'est le "consensus de Washington", réunissant les chefs de gouvernement occidentaux, les dirigeants du FMI et des banques centrales, qui estiment tous que la dérégulation financière doit être imposée à toutes les économies mondiales, pour leur propre bien.
Dès les années 1990 [...] tandis que les dettes publiques ne cessent de croître, l'afflux considérable de capitaux sur les marchés financiers provoque une intense spéculation. Et les salaires des classes moyennes n'augmentant que très peu en termes réels, du fait de la pression exercée sur le coût du travail au sein des entreprises, le crédit des ménages se développe de manière massive [...].
A partir de 1998, on innove en matière de crédit, en développant les produits dérivés, puis la titrisation du crédit. Michel AGLIETTA, Le Nouvel Observateur, Hors-série, Le pouvoir et l'argent, 11/2012, p. 76.

Culbute...

Entre 1990 et 2007, la part des profits du secteur financier au sein de l'ensemble des profits de l'économie américaine est passée de 10 à 40 % !
Michel AGLIETTA, Le Nouvel Observateur, Hors-série, Le pouvoir et l'argent, 11/2012, p. 78.

Minsky vs La crise...

[...] Minsky alerte sur le mode spéculatif du financement [par] l'Etat : renflouer à chaque crise les agents privés par un endettement public croissant sans prendre de mesures plus fondamentales, c'est dévoyer la pensée de Keynes en pratiquant "le socialisme pour les riches". 
[...] L'Etat et sa banque centrale, selon [lui], ne peuvent se contenter du rôle strictement financier de prêt-relais. Ils doivent mettre en place une forte réglementation bancaire et financière et cesser de vouloir réguler le crédit par le seul moyen des taux d'intérêts. Ils doivent favoriser le marché des actions aux dépens des produits de dette. Ils doivent aussi négocier le rachat de dettes illiquides contre un rôle économique actif du secteur public, visant délibérément le plein-emploi, y compris comme employeur direct. [...] Un large secteur public a aussi pour fonction d'absorber les vagues créées par l'instabilité de la sphère privée. Par contraste, Minsky suggère une limitation active de la taille des acteurs privés, pour limiter le développement d'entités trop grosses pour faire faillite, de sorte que le système se régule par de petites faillites régulières, plutôt que par un maelström rare, mais incontrôlable, affectant des entités privées gigantesques.
Le Nouvel observateur, Hors-série, Le pouvoir et l'argent, 11/2012, p. 75.

Apprentissage de l'oubli...

Je vous disais que les enfants avaient de grandes facilités à apprendre de nouvelles langues. Mais à partir de l'âge de sept ans, cela devient beaucoup plus difficile. L'adaptation à l'autre par l'intermédiaire de la langue, est devenu si étroite, qu'elle représente un obstacle à l'appropriation d'une nouvelle langue. Et il en est un peu de même de la capacité de reconnaissance des visages. [...] Des bébés âgés de six mois sont capables de distinguer un grand nombre de visages différents. Mais dès l'âge de trois mois, leur capacité de reconnaissance a déjà commencé à se focaliser sur les caractéristiques des visages auxquels ils sont fréquemment exposés. A partir de neuf mois, un bébé élevé en Chine par exemple, ne fait plus la distinction entre plusieurs visages d'enfants européens s'il n'y a pas été exposé. Ces visages vont avoir tendance, pour lui, à tous se ressembler. Et ainsi, la population humaine qui nous entoure pendant notre petite enfance, nous apparaîtra composée de personnes toutes singulières, uniques, particulières, à nulle autre pareille, alors que des visages issus de populations différentes par certaines de leurs caractéristiques physiques, auront tendance à être appréhendés comme étant composés de personnes identiques, interchangeables, favorisant ainsi les stéréotypes, les généralisations, les stigmatisations, les discriminations sur des critères de différence physiques ou culturelle.
Et il en est de même au niveau du langage parlé. Le petit enfant s'appropriera sa langue, et non seulement il ne comprendra pas la signification des autres langues, mais il aura tendance progressivement à ne plus les considérer comme des langues, voire à les considérer comme des bruit. D'où l'expression des grecs de l'antiquité pour désigner les étrangers, les "barbares". Il leur semblait que les étrangers ne savaient pas parler. Qu'ils n'avaient pas de langue mais seulement la capacité d'articuler des sons forcément sans signification puisque ce n'était pas du grec : "bar-bar-bar-bar-bar".
L'oubli est une dimension essentielle de l'apprentissage. Et pour cette raison, tout apprentissage, toute éducation, devrait être aussi un apprentissage de la richesse de ce que nous avons perdu en nous appropriant l'univers culturel qui nous entoure.
Jean-Claude AMEISEN, France Inter, Sur les épaules de Darwin, 24/11/2012.

Amour aveugle...

Ce qu'une maman peut faire pour son enfant aveugle peut s'exprimer simplement : lui donner naissance une seconde fois. C'est ce que la mienne fit pour moi. Mon seul travail à moi, était de m'abandonner à elle, de croire ce qu'elle croyait, de me servir de ses yeux chaque fois que les miens me manquaient. A la compétence, elle a ajouté l'amour, et l'on sait bien que cet amour là dissout les obstacles mieux que le feraient toutes les sciences. [...] La cécité est un obstacle, mais ne devient une misère que si l'on y ajoute la sottise. [...] Il existe pour un enfant aveugle une menace plus grande que toutes les plaies, et bosses, que toutes les égratignures et que la plupart des coups, c'est l'isolement à l'intérieur de lui-même. Pour éviter cette tragédie, il suffit, je le répète, que les voyants ne s'imaginent pas que leur manière de connaître l'univers est la seule.
Jacques LUSSEYRAN (1953), Et la lumière fut. La table ronde.
Cité par Jean-Claude AMAISEN, France Inter, Sur les épaules de Darwin, 24/11/2012. 

Conjuration du laisser-faire...

Adam Smith ne professe pas que le marché fixe toujours le meilleur prix. Il pense que les producteurs ont tendance à se liguer pour contrôler les prix et éliminer la concurrence et que, historiquement, le plus clair de leur activité, compagnonnage, corporations, droits de douane, n'a pas eu d'autre fin. Au désir de transactions honnêtes, qui fait exister sur les marchés, répond toujours celui de transactions malhonnêtes, qui les dénature. [...] Réellement abandonnée à elle-même, l'économie du laisser-faire devient une conjuration des producteurs contre les consommateurs, des vendeurs contre les acheteurs.
Adam GOPNIK (2010, New Yorker), Books, 04/2011, p. 25.

Développement faussé...

Paradoxalement, cette grande bataille [impliquant Square, Google, les opérateurs téléphoniques, les émetteurs de cartes, Apple] constitue un frein au développement des portefeuilles électroniques [...]. Car chacun veut récupérer sa part d'une activité générant des marges trop faibles pour faire vivre tous les acteurs.
Jérôme MARIN, Le Monde Eco & Entreprise, 20/11/2012, p. 6.

Régie du Lyon...

« La régie [publique des eaux] ne signifie pas forcément que c'est moins cher.» Selon lui [Gérard Collomb, (maire de Lyon)], « entre 2001 et 2012, le prix de l'eau a augmenté de 9 % à Lyon, contre 40 % à Clermont-Ferrand entre 2008 et 2012, et 28 % à Grenoble », toutes deux en régie publique.
Claudia COURTOIS, Le Monde Eco & Entreprise, Le Business de l'eau sous pression, 20/11/2012, p. 4.

Cartel laitier...

Après les endives, la farine, les lessives et les croquettes pour chiens et chats, l'Autorité de concurrence pourrait faire tomber un nouveau cartel dans les yaourts, les fromages blancs et les crèmes fraîches. Huit entreprises fabriquant des marques de distributeurs (MDD) sont soupçonnées d'entente sur les prix. Ensemble, elles produisent 50 % de cet important marché [...].
Alternatives Economiques, 05/2012, p. 24.

Byzance...

Les 36 786 communes de France gèrent un budget de 89 milliards d'euros. [...] Presque toutes les mairies ont augmenté leurs effectifs. Depuis 2004, les frais de personnel des communes sont passés de 26,9 à 33,2 milliards d'euros. [...] Il y a parfois des dépenses [...] difficiles à justifier comme dans les intercommunalités : des villes qui se regroupent pour mettre en commun des compétences et faire des économies. Mais paradoxes, elles aussi recrutent, notamment des dirigeants. Par exemple, 44 vice-présidents pour la communauté d'agglomération de Rouen, 40 pour celle de Lyon, 42 à Aix en Provence, 42 également à Perpignan. Certains de ces vice-présidents sont officiellement en charge des sentiers de randonnée, ou de l'enseignement musical ou artistiqueLaurent DESBONNET 
Et il faut savoir que les collectivités locales ont dans leur ensemble embauché près de 500 000 personnes en dix ans, quand l'Etat supprimait près de 115 000 postes. David PUJADAS
France 2, Le journal de 20 H, 19/11/2012.

Opérations à risque...

Je suis chirurgien de base. Quand je me suis installé en 1992, j'avais 1 000 euros d'assurance à payer. Vous savez combien j'ai aujourd'hui ? J'ai 15 000 euros. Et c'est une assurance faible.
Philippe CUQ (Chirurgien vasculaire à Toulouse), Canal +, 11/2012.

A quel point la hausse des coûts de la chirurgie ou des soins hospitaliers est due à la judiciarisation de la société ?

Taux d'emploi improductif...

Le taux d'emploi est fondamental, on contourne cette question. [...] Sur une vie active quelle est la quantité de travail fourni par l'allemand type et par le français ; et là, la différence est considérable même si la productivité individuelle et horaire française est bien supérieure.
Henri PIGEAT, BFM, Les Experts, 12/2012.

Keynes has-been ?

[...En France], le soutient de la consommation [a] largement bénéficié aux entreprises... étrangères. Les importations ont crû de 6,5 % entre 2006 et 2010 alors que les exportations n'ont progressé que de 1,3 %. La politique keynésienne suivie a en effet un très gros défaut : elle a des effets pervers majeur en économie ouverte.
Denis KESSLER, Challenges, 06/2011 [date incertaine], p. 34.
Les gouvernements ont fini par comprendre que les politiques de relance ne relançaient que l’économie de la Chine et des pays émergents. Mais ils refusent toujours la moindre mesure de protectionnisme national, sectoriel ou européen. Dans ces conditions, la rigueur peut apparaître comme un refus passif de contribuer à la croissance de la Chine, une troisième voie que je qualifierai de "protectionnisme des imbéciles".
Emmanuel TODD, Le Point.fr, 13/12/2011.
Sur le plan macroéconomique, […] baisser les charges est un recyclage 100 % français de l'argent collecté, cela abaisse le coût du travail et donc augmente nos exportations […]. Faire un chèque aux ménages, c'était augmenter leur pouvoir d'achat, et donc leur consommation, pour partie constituée de produits importés […]. Cela n'allait donc profiter que partiellement à l'emploi français, et ne rien changer sur le plan de la compétitivité de l'économie nationale.

Getion de père de famille ?

[PSA Peugeot Citroën] n'a pas su nouer à temps les alliances stratégiques [...]. La faute en revient à la famille Peugeot, soucieuse de garder le contrôle de l'entreprise : "Peugeot a adopté une gestion patrimoniale, typique d'une entreprise familiale" analyse Frédéric Bricnet.
Marc CHEVALLIER, Alternatives Economiques, 09/2012, p. 35.

Génie ou imposteur ?

[...] Une mécompréhension du fonctionnement de la monnaie a conduit les économistes à additionner la richesse manquante, dont témoignent les reconnaissances de dette, à la richesse réelle, bourde dont la responsabilité conceptuelle revient à Joseph Schumpeter, [...] qui a conduit à imaginer que la richesse croissait alors qu'elle baissait au contraire [...].
Paul JORIONMisère de la pensée économique, Fayard, p. 174.

Patrons captifs...

Cette idée d'un marché international des grands patrons fluide et ouvert est largement théorique. En pratique, les différences culturelles restent importantes, même au plus haut niveau.
Alternatives Economiques, 07-08/2012, p. 17.

Beurre 0 %...

Le prêt dans le cadre du crédit à la consommation devrait relever du service public et être exonéré du versement d'intérêts.
Paul JORIONMisère de la pensée économique, Fayard, p. 313. 

Optimisme...

Les solutions de Paul Jorion pour sauver le capitalisme de la débandade...
1. Accorder à nouveau la priorité aux salaires plutôt que favoriser l'accès au crédit, lequel est nécessairement cher et se contente de renvoyer à plus tard la solution de problèmes qui se posent d'ores et déjà. [...] 
2. Bannir la spéculation en rétablissant les articles de loi qui l'interdisaient dans la plupart des pays jusqu'au dernier quart du XIXe siècle. [...]
3. Mettre hors d'état de nuire les paradis fiscaux en interdisant aux chambres de compensation de communiquer avec eux dans un sens comme dans l'autre. [...] 
4. Abolir les privilèges des personnes morales par rapport aux personnes physiques, privilèges qui ont fini par transformer de manière subreptice, dans nos démocraties, le suffrage universel en suffrage censitaire. 
5. Redéfinir clairement, dans des textes légaux, l'actionnaire d'un société comme étant l'un de ses créanciers (un contributeur d'avances, autrement dit un prêteur) et non comme l'un de ses propriétaires. 
6. Établir les cours à la Bourse par fixing journalier ou hebdomadaire [et non plusieurs milliers de fois par seconde...
7. Éliminer le concept de "prix de transfert" qui permet aux sociétés d'échapper à l'impôt par des jeux d'écritures entre maison mère et filiales. [...] 
8. Supprimer les stock-options pour instaurer une authentique participation universelle.
Réimaginer les systèmes de solidarité collectifs en lieu et place des dispositifs spéculatifs voués à l'échec, en raison de leur nature pyramidale, que sont l'immobilier ou l'assurance-vie, par quoi on a cherché à les remplacer. 
9. Enfin, dans un monde où le travail tend à se raréfier, la question des revenus doit être mis à plat et faire l'objet d'un véritable débat. Rien ne justifie de le retarder. 
Paul JORION (2012), Misère de la pensée économique, Fayard, p. 332.

Pas Plus Pertinent ?

En 2011, [la France] s'est hissée au premier rang du marché européen pour les projets de partenariat public-privé [les PPP]. [...] La commission des Finances de la Chambre des communes [au Royaume-Uni] a rendu [à ce sujet] un rapport très critique : il pointe notamment que le recours au financement privé coûte en moyenne deux fois plus cher que le financement public. Alors que rien ne prouve que les économies réalisées dans l'exploitation des PFI [équivalent britannique des PPP] équilibrent cette différence.
Catherine LE GALL, Alternatives Economiques, 07-08/2012, p. 46.

Epargne man...

L'an dernier [2011], les français ont épargné un peu plus de 16 % de leurs revenus, soit 223 milliards d'euros. [...] Ils se retrouvent désormais à la tête d'un stock d'épargne accumulée, d'un patrimoine de plus de 11 000 milliards d'euros [...].
Christian CHAVAGNEUX, Alternatives Economiques, 09/2012, p. 59.

Non ! Bien sûr...

Didier MIGAUD - Si on ramenait les dépenses de médicaments, en proportion de richesse nationale, avec ce qu'elles sont en Allemagne, on ferait déjà 5 milliards d'économie. Est-ce que les allemands sont en moins bonne santé que nous ?
Frantz-Olivier GIESBERT - Non ! 
Didier MIGAUD - Non... 
France 3, Le monde d'après, 12/11/2012.
Mais regardons les deux indicateurs fondamentaux utilisés par les démographes pour comparer l'état global de la santé entre différents pays...

Espérance de vie...
France 81,37 ans - Allemagne 79,99 ans Google Public Data
Taux de mortalité infantile...
France 3,4 - Allemagne 3,5 (pour 1000 naissances) Ined.fr
Cela pourrait certes ne pas durer au vu d'autres facteurs, mais ces deux indicateurs globaux montrent cependant qu'un "non !" aussi spontané et catégorique est discutable.

On pourrait cependant objecter qu'en ce qui concerne la santé... mentale, il n'y a pas photo...
Taux de suicide (pour 100 000)...

PaysHommesFemmes
France27,19,2
Allemagne20,27,3


A quoi bon vivre plus longtemps, si l'on a le mal de vivre...