Par des méthodes différentes, les systèmes de partage se fondent sur l'idée que les biens que la nature nous offre doivent être accessibles à tous, y compris parce que si j'en prive mes semblables, je pourrais en être à mon tour privé. Généralement, se raisonnement n'est guère explicite, il est intégré dans les cultures, parfois jusque dans le langage. Ainsi, dans certaines langues africaines, le mot "je" n'existe pas. On ne peut donc pas dire "je mange", mais nécessairement "nous mangeons".
[...] Aussi humains et éthiquement remarquables soient-ils, la solidarité et le partage ont un défaut. Ils ne peuvent qu'être des systèmes de gestion défensive de la rareté, en aucun cas une solution à celle-ci, car ils ne permettent pas son dépassement. Partager des biens rares signifie en effet partager la pénurie, la rendre encore plus insurmontable.
[...] La solidarité et le partage rendent impossible l'apparition spontanée d'un surplus, d'une richesse supplémentaire à économiser et à investir. Ou alors il faut aller chercher ce surplus par la coercition et la violence, comme ce fut le cas dans les systèmes communistes modernes [...].
Michel MUSSOLINO (2007), L'économie pour les nuls, First Editions, p. 29.
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