Crédit boursier...

[...] Pour les entreprises françaises, le poids des actions [dans leurs sources de financement] a [...] doublé en l'espace de trois décennies, passant de 28 % en 1979 à 55 % en 2011. [L'endettement bancaire] ne représente plus désormais qu'environ un quart de leur passif, contre près de 40 % trente ans plus tôt.
Alternatives Economique, Hors-Série n° 97, 2013, p. 31.

Belle époque...

La forte croissance en Europe et aux Etats-Unis entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et 1973 n'a été possible que parce qu'elle réunissait trois conditions.
Premièrement : le faible degré d'ouverture internationale de l'économie a tenu l'industrie et son marché à l'abri de la concurrence extérieure et obligé à recourir à la production locale de biens d'équipement. Deuxièmement : la modernisation de l'appareil de production a conduit à d'importants gains de productivité. Troisièmement : la stabilité du rapport de force entre le capital et le travail a permis aux salariés d'obtenir des gains de pouvoir d'achat en contrepartie des gains de productivité, et de fournir ainsi un débouché de consommation aux biens mis sur le marché. L'accélération de l'inflation causée par le choc pétrolier, l'épuisement des bénéfices de la modernisation productive, mais aussi la mondialisation et la financiarisation ont eu raison de ce cercle vertueux.
Alternatives Economiques, Hors série n° 97, Faut-il dire adieu à la croissance ? 2013, p. 19.

Coal or not coal ?

Un faisceau de facteurs se concentrent en Angleterre pour déclencher la révolution industrielle : une forte demande intérieure (grâce à la révolution agricole), l'unification du marché intérieur, l'accès aux marchés de la péninsule ibérique et de l'Europe du Nord, la pénurie de main-d'oeuvre stimulant l'innovation,...
La pénurie de main-d'oeuvre peut semble-t-il être relativisée...
[...] Des pauvres, il y'en avait alors beaucoup en Angleterre, du fait de la révolution agricole : privés de la possibilité de faire paître quelques bêtes sur les terres en jachères, ils affluent en masse dans les villes, à la recherche d'un emploiAlternatives Economiques, Hors série n° 97, Faut-il dire adieu à la croissance ? 2013, p. 14.
...un partage du pouvoir entre la noblesse volontiers entrepreneuse et la grande bourgeoisie, les capacités d'investissement liées à un système bancaire performant, un environnement culturel et religieux favorable à l'esprit d'entreprise... Alternatives Economiques, Hors série n° 93, Comment sauver l'industrie ? 2012. Alternatives Economiques, Hors série n° 97, Faut-il dire adieu à la croissance ? 2013, p. 17.
L'historien David Landes, souligne aussi le rôle des institutions, la liberté et les droits de propriété garantis grâce au régime de type quasi parlementaire établi dès 1688 en Angleterre avec la "Glorieuse Révolution" ayant contribué à rendre plus sûrs les investissements pour la production de biens et de services. 
... Autant de facteurs jugés secondaires par Kenneth Pomeranz, pour qui l'avantage décisif du Royaume-Uni (sur la Chine en particulier, considérée comme étant par ailleurs dans une situation comparable)...
... vient de sa réserve abondante de charbon, qui lui permet d'économiser le bois...
... et de ses colonies, qui lui fournissent la matière première de l'industrie cotonnière. La terre peut alors continuer à nourrir les hommes et l'industrie peut décoller.
Alternatives Economiques, Hors série n° 93, Comment sauver l'industrie ? 2012.

Jean-Marc Jancovici, par exemple, insiste sur le facteur déterminant de la disponibilité d'une énergie pas chère pour générer une croissance forte et à fortiori, une révolution industrielle >>


Jared Diamond souligne le rôle de l'insularité de l'Angleterre dans son succès économique...
En Europe même, l'Angleterre a bénéficié d'avantages supplémentaires : le fait d'être une île peu exposée aux risques d'invasion et de border l'océan Atlantique, qui s'est ouvert au commerce international après 1492.
Jared DIAMOND (New York Review Of Books, 06/2012), Books, 04/2013, p. 54.