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Dépense publique ? Bof...

Avec sous les yeux quelques chiffres et graphiques clés sur la structure de la dépense publique, voyons ce qu'en disent ceux qui ne sont pas inquiets outre-mesure...
[...] Au chapitre "services généraux", la France dépense moins que la moyenne européenne
[...] Le rôle historique de la France lui a conféré une place à part en matière de Défense, mais ce poste ne creuse l'écart que de 0,5 points de PIB. 
[...] Les dépenses de l'Etat (22,4 %) sont inférieures à la moyenne de la zone euro (22,6 %), bien moins par exemple qu'au Royaume-Uni (44,8 %). 
[...] En matière de protection sociale, la France dépense plus dans un seul domaine : les retraites (13,5 % du PIB, contre de 8 à 11 % dans la plupart des autres pays [européens] en 2011.
Deux raisons invoquées par l'auteur sur ce dernier point...
[...] L'ampleur et la durée inégalées du baby-boom dans l'Hexagone, ainsi que la progression du taux d'activité féminin
[...] La plus grande partie de notre point d'écart [dans les dépenses de santé] provient de notre médecine ambulatoire [...] et de notre surconsommation de médicaments
[...] L'administration des infrastructures [logement, routes, bâtiments publics...], pour l'essentiel dévolue aux collectivités est [...] très coûteuse comparée au reste de l'Union européenne
[Contrairement à ce qui est souvent avancé], avec 10 800 euros par élève [du secondaire], la France se situe en 7e position sur les 14 pays les plus développés de l'OCDE, loin derrière la Norvège, le Danemark, ou les Etats-Unis
Louis MAURIN, Alternatives Economiques, 09/2013, p. 34.


Et si plutôt que de comparer les coûts bruts, l'on se penche sur les résultats, l'efficacité des dépenses publique. Quelles conclusions peut-on tirer ?

Demi-providence...

La France consacre autour de 57 % de son PIB à ses dépenses publiques. Environ 45 % de ces dépenses sont reversées aux ménages sous forme de prestations socialesPour financer une partie de ces dépenses, le pays applique un taux de prélèvements obligatoires de l'ordre de 45 à 46 % du PIB (en 2012).
[Ces chiffres] ne sont pas le signe que nos services publics sont plus chers qu'ailleurs, mais que, pour l'essentiel, notre pays a opté pour une réponse collective et moins inégalitaire aux besoins sociaux, quand d'autres laissent faire le marché.
Louis MAURIN, Alternatives Economiques, 07/2013, p. 34. 

Et pourtant...
La France se distingue de ses voisins par le fait que les familles sont encore plus sollicitées qu'ailleurs [dans le financement des études]. Elles fournissent 52 % des ressources étudiantes (contre par exemple seulement 3 % au Danemark). [...] En moyenne, le logement représente [...] 55 % du budget d'un étudiant loin devant l'alimentation (22 %).
Naïri NAHAPETIAN, Alternatives Economiques, 11/2013, p. 39.
La France est, derrière l'Espagne, l'un des pays où le taux de pauvreté a le plus augmenté entre 2008 et 2011, quasiment trois fois plus que moyenne de l'Union européenne. Ce taux a en revanche sensiblement baissé dans plusieurs pays pourtant plus gravement touchés par la crise que l'Hexagone comme l'Irlande, le Royaume-Uni et le Portugal
Il en va de même sur le plan des inégalités : en moyenne, elles ne se sont pas accrues dans l'Union européenne entre 2008 et 2011. [...] Les inégalités ont même augmenté davantage en France qu'en Grèce entre 2008 et 2011, selon Eurostat !
Guillaume DUVAL, Alternatives Economiques, 11/2013, p. 10.
Alors que le gouvernement s'apprête à réformer la formation professionnelle, le bilan n'est pas encourageant nous dit l'INSEE : plus on vieillit, moins on a l'accès à la formation, plus on est qualifié et mieux on est formé, et je ne parle pas des chômeurs, qui le sont beaucoup moins que les actifs en emploi. En résumé, ils faut être jeune, cadre, urbain, dans une grosse entreprise pour espérer être employable.
Sandrine FOULON, On n'arrête pas l'éco, France Inter, 11/2013.
La France est l'un des pays en Europe où les inégalités sociales de mortalité sont les plus fortes. [...] Ces inégalités ne cessent de s'aggraver. Le risque de mourir d'un cancer entre 30 et 65 ans est deux fois supérieur chez les ouvriers que chez les cadres et les professions libérales.
Le Monde, 30/10/2013, Supplément Science & Médecine, p. 2.

Structure de la dépense publique en France...

La représentation la plus synthétique de la structure de la "dépense publique" totale (1 068 000 000 000 € en 2009) est celle-ci...

Lecture : 4,3 % du total de la dépense publique en 2009 a servi à payer
les intérêts de la dette publique.

On peut aussi décomposer ces dépenses comme suit, en comparant par la même occasion avec quelques pays de l'Union européenne...

Lecture : 1,1 % du PIB sont utilisés par les administrations publiques
pour financer la protection de l'environnement.
Alternatives Economiques, 09/2013, p. 35.

La dépense publique au sens large peut également être analysée à travers les dépenses respectives des trois types d'administrations publiques : l'Etat, les Collectivités territoriales et la Sécurité sociale...

Administrations publiques centrales...
Elles regroupent l'Etat lui-même, ses ministères et plus de 700 organismes (de l'ADEME au CNRS en passant par l'IGN ou les Musées nationaux)...


Administrations publiques locales...
Ce sont les collectivités territoriales (communes, départements et régions) et les divers organismes rattachés (les Chambres de commerce et d'industrie, les collèges et lycées publics, les services de secours, etc.)...
Administrations de sécurité sociale...
Ce sont les caisses et autres régimes de Sécurité sociale, les hôpitaux... Leurs dépenses servent à financer maladie, accidents du travail, famille, retraites, chômage...

Esclavagisme d'Etat...

Non, les Français ne travaillent pas plus de la moitié de l'année pour "remplir les poches de l'Etat".
[...] Selon Henri Sterdyniak, les dépenses publiques représentaient l'équivalent de 211 jours de travail en 2011. 90 étaient immédiatement reversées aux ménages sous forme de prestations sociales, 77 leur profitaient directement (éducation, santé, culture, logement, environnement, police et justice). Seuls 44 jours de travail sont nécessaires pour le fonctionnement interne des administrations et pour financer la dette publique, la dépense et le soutien aux entreprises...
Alternatives Economiques, 07/2013, p. 18.

Dé-formation...

30 milliards d'euros sont collectés chaque année au titre de la formation professionnelle, et, depuis des lustres, les ministres chargés du dossier se refilent la patate chaude du contrôle de l'utilisation de ces fonds.
Dans le collimateur [...], les formations comportementales visant à améliorer les performances et le bien-être des salariés dans l'entreprise.
D'après les estimations de la Miviludes, entre 10 % et 15 % de ces formations seraient sujettes à caution. L'an passé, sur les 187 structures contrôlées par l'administration dans ce champs précis, plus de la moitié ont fait l'objet d'une mise en conformité, tandis que 27 % ont été tout bonnement supprimées du registre officiel des organismes de formation.
Nicolas Perruchot, ancien parlementaire, fournit des chiffres du même ordre...
[...] Sur près de 80 000 organismes qui font de la formation, on peut estimer que 15 à 20 000 ne servent absolument à rien. Donc on a 6 à 7 milliards d'économies à faire sur ce sujet-là [...]
Nicolas PERRUCHOT, BFM Business, 18/10/2012.
Comment pourrait-on s'assurer de la qualité de l'offre ? [Selon Marc Ferracci], en instaurant des indicateurs de résultat ! Tout se passe comme si les prestataires étaient dédouanés de la question du retour à l'emploi de leurs clients. En Allemagne, au contraire, jusqu'à 70 % de la rémunération des organismes de formation peuvent reposer sur ce critère. Avec une telle réforme, les prestataires seraient obligés de suivre le devenir de leurs stagiaires, et aussi d'adapter leurs cours aux besoins des entreprises.
Béatrice MATHIEU, L'Expansion, 09/2012, p. 53.

Trop de pauvres tue le pauvre...

Comme toujours en période de difficultés économiques, il se trouve une partie de la population pour estimer que les droits en question [Sécurité sociale...] sont trop généreux, et pour souhaiter punir ceux qui y ont recours : le devoir se mue alors en contrepartie, car il s'agit de faire rembourser par le pauvre valide ce que la société lui a accordé. L'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale (Onpes) s'en indigne, et montre que cette logique, d'esprit marchand, est aux antipodes de la solidarité et détruit le lien social, puisque le pauvre est suspecté d'abuser. Mais de quoi abusent les 62 % d'allocataires potentiels du RSA qui ne le demandent pas, s'indigne l'Onpes ?
Daniel CARDOT, Alternatives Economiques, 06/2013, p. 86.
Penser l'assistance, Rapport de l'Onpes, La Documentation française, 2013.

Bail en or...

Sous la surface des prix de l'immobilier...
Des prix de l'immobilier élevés, une crise du logement criante et des dépenses publiques pour le logement très importantes, c'est l'équation française. 45 milliards d'euros ont été dépensés en 2011, soit 2,25 % du PIB. [...] A l'inverse, en Allemagne, ces aides diminuent et les prix de l'immobilier sont restés stables. Faut-il en conclure que ces dépenses sont inutiles, voire contre-productives ? C'est notamment la position défendue par les économistes Etienne Wasmer et Alain Trannoy dans un rapport récent du Centre d'analyse économique. En effet, dans un marché où les prix sont libres mais où l'offre est contrainte par de nombreux obstacles réglementaires et un manque de foncier disponible, toute subvention risque d'avoir des effets inflationnistes.
Manuel DOMERGUE, Alternative Economiques, 05/2013, p. 14.



Jean-Marc JANCOVICI, au détour de sa réflexion sur la dépense énergétique, souligne le rôle de la généralisation des divorces...
[…] Le divorce […] demande deux fois plus de logements (à construire et à chauffer), deux fois plus d'objets de la vie courante à fabriquer, et un surplus de déplacements pour les visites des enfants. […] Il semble donc parfaitement logique que les pays où le divorce est le plus répandu sont aussi les pays où l'abondance énergétique est la plus marquée.

Repos forcé...

Sous la surface du sous-emploi, du temps partiel, de l'emploi précaire, ou considéré comme tel...
6. La 30 % des salariés à temps partiel déclarent vouloir travailler davantage [...] en grande majorité des femmes. Alternatives Economiques, 01/2013, p. 52. 
5. La France est [...] l'un des pays européens où le recours aux contrats précaires (CDD ou intérim) est le plus fréquent : plus de 15 % des emplois [13,8 % en Allemagne, 20 % au Portugal ou en Espagne]. Alternatives Economiques, 01/2013, p. 9. 
4. Le taux d'emplois à temps partiel (sur l'emploi total) a diminué en France de 14,2 % en 1995 à 13,6 % en 2011. Il a également diminué aux Etats-Unis (14 à 12,6) et en Suède (15,1 à 13,8). Il a augmenté au Royaume-Uni (22,3 à 24,6), en Allemagne (14,2 à 22,1) ou en Italie (10,5 à 16,7). Alternatives Economiques11/2012, p. 71
3. Les trois quarts des recrutements se font [...] aujourd'hui en CDDAlternatives Economiques, 10/2012, p. 15. 
2. Les travailleurs en sous-emploi [temps partiel ou temps complet un partie de l'année] étaient plus de 1,5 million début 2010. DORIVAL C. (2011). Le travail, non merci ! Les petits matins, 2011, p.45.  
1. On assiste à un fort développement des emplois de très courte durée. [Selon l'Acoss, entre 2000 et 2010, le nombre de CDD de moins d'un mois enregistrés, a augmenté de 126 %. Le nombre de CDI a diminué de 23 %]. Alternatives Economiques, 11/2011, p. 11. 

Pauvrilégiés...

On peut nourrir un doute légitime sur l'ampleur de la misère que connaissent les foyers jugés officiellement pauvres. Aux États-Unis en tout cas, la majorité des personnes considérées comme telles ont accès aux biens essentiels, non seulement le strict nécessaire pour subsister, [...] mais aussi à ces éléments de confort qui sont au monde contemporain ce qu'était la légendaire chemise en lin sans laquelle le journalier d'Adam Smith aurait eu honte d'apparaître en public. 
[...] L'élaboration des statistiques sur la pauvreté est de nature intrinsèquement arbitraire (certains diraient politique). 
[...] Il existe au moins trois raisons d'être septique sur la signification de ces mesures de pauvreté. 
D'abord, toutes ces données révèlent l'ampleur du fossé entre ce que les pauvres gagnent et ce qu'ils déboursent. [Sont exclus, par exemple,] les avantages consentis à ces foyers à travers quatre-vingts programmes soumis à plafond de revenus comme la cantine scolaire, l'aide alimentaire aux personnes âgées, l'aide au logement [...]. Ce fossé reflète en partie un endettement croissant ([...] le surplus des dépenses par rapport au revenu déclaré [est passé] depuis le début des années 1970, de 139 % à environ 212 %), mais aussi la tendance des plus pauvres à ne pas déclarer l'ensemble de leurs revenus. Une proportion significative des bénéficiaires de prestations sociales pratiquent le travail au noir [pour ne pas perdre] ses droits aux allocations
[...] Deuxième motif de scepticisme : la dimension temporelle. [... Par exemple,] entre 2004 et 2007, le revenu des 31,6 % de la population est tombé au-dessous du seuil de pauvreté pendant deux mois ou plus, mais 2,2 % seulement des habitants y sont demeurés au long de ces quatre années. 
[...] Troisième motif : [...] leur niveau d'équipement témoigne de niveaux de consommation plus élevés qu'on ne l'imagine. A l'apogée de la récession de 2009, 40 % des familles officiellement pauvres étaient propriétaires de leur logement : le plus souvent une maison individuelle dont la valeur moyenne avoisinait les 100 000 dollars, avec au moins trois chambres, un porche ou un patio et un garage et une surface moyenne de 450 m² [sic]. C'est la dimension moyenne d'une maison neuve au Danemark et c'est plus que les habitations françaises ou anglaises
[...] Le tableau de la pauvreté qui se dégage ainsi fait apparaître un phénomène à la fois suffisamment important pour que seul un aveugle puisse ne pas le voir et suffisamment faible pour ne pas ressembler à la catastrophe annoncée par les chiffres officiels. A y regarder de plus près, on observe un réel problème d'indigence [estimée entre 2 % et 7 %], qui se cantonne pour l'essentiel à des personnes que leur état physique empêche de travailler. Dès lors, non seulement la question devient plus facile à gérer, mais les solutions prennent une couleur très différente de la seule aide financière. Cet examen plus attentif révèle également que les personnes à faible revenu (tout comme bon nombre des mieux lotis) qui peinent à joindre les deux bouts, luttent en vérité pour satisfaire des désirs de consommation modernes avec leurs maigres ressources. Elles ne livrent pas bataille pour mettre un toit au-dessus de leur tête, des vêtements sur leur dos et de la nourriture sur la table. 
[...] De minutieux calculs faits par Richard Burkhauser et ses collègues de l'université Cornell montrent que, après 1993, nous n'avons pas connu d'augmentation des inégalités au sein des 99 % les moins bien lotis de la population. Face à l'augmentation rapide du revenu des 1 % au sommet, tous les autres ont évolué à un rythme relativement lent. 
[...] On a ainsi dûment remarqué que la plupart des membres du mouvement "Occupy Wall Street" prétendant appartenir aux 99 %, font en réalité partie des 1 % à l'échelle de la planète. 
Certains américains seraient sans doute stupéfaits d'apprendre que la Hongrie est plus égalitaire et compte moins de pauvres (selon l'indice européen) que les États-Unis. La question de savoir se c'est une société plus juste dépend de la manière dont on considère la réalité suivante : à environ 800 dollars, le revenu mensuel médian hongrois se situe aux alentours de 55 % du seuil de pauvreté pour une famille de deux personnes aux États-Unis. 
[...] L'ironie de la chose, c'est que le ressentiment provoqué par les inégalités semble avoir remplacé le souci des pauvres.
Neil GILBERT (2012), The American Interest
Books, 02/2012, p. 50.

Tout roule...

[...] Sur 15 ans, entre 1995 et 2010 [...] non seulement l'inclusion sociale (1) a augmenté dans la plupart des pays [européens], mais ce sont ceux qui étaient au départ les moins bien classés qui ont connu la progression la plus significative, tels que le Portugal, l'Espagne et l'Irlande
Ce n'est donc pas une fuite en avant vers un moins-disant social que l'on observe, mais bien un phénomène de rattrapage. "Cette convergence est sans nul doute étonnante, pointent les auteurs. Il ne se passe pas un jour où la presse ne relate pas de nouvelles concernant les délocalisations d'entreprises, l'afflux d'immigrés clandestins ou illégaux, la présence de plombiers polonais ou de serveurs marocains." Le déclin annoncé n'a pourtant pas eu lieu. Du moins selon les données utilisées dans cette étude, et ce jusqu'en 2010. 
[...] En moyenne, la qualité de la protection sociale européenne ne s'est donc pas détériorée significativement. 
[...] "En dépit de la mondialisation, on n'a pas observé jusqu'à présent de réduction tant dans les dépenses sociales que dans la performance des Etats-providence " [...].
Alternatives Economiques, 12/2012, p. 31.

(1) Processus qui garanti aux personnes en danger de pauvreté et d'exclusion les possibilités et les ressources nécessaires pour participer pleinement à la vie économique, sociale et culturelle, ainsi qu'un niveau de vie et de bien-être considéré comme normal dans leur société, selon la définition qu'en donne la Commission européenne.

Soins...

Sous la surface des dépenses de santé des Français...
3. Un Français sur 5 renonce aux soins "plus souvent" qu'avant ou les retarde, principalement pour des raisons financières. Le Parisien.fr, 18/10/2012. 
Ce ratio est légèrement surévalué. Quelques corrections apportées à ce chiffre >>
2. En France, 6 millions de personnes ne bénéficient d'aucune couverture complémentaire santé. Alternatives Economiques, 12/2012, p. 28. 
1. [...] Pour compenser des remboursements de plus en plus importants du fait des dépassements d'honoraires, les contrats de mutuelles et assurance complémentaires ont augmenté de près de 20 % depuis quatre ans. Alternatives Economiques, 12/2012, p. 28.

Lobbying déficitaire...

[...] Une baisse du prix comparable à celle des Pays-bas, suffirait à elle seule à éponger une partie des milliards de déficit de la Sécurité sociale.
Philippe EVENFrance 2Un oeil sur la planète26/03/2012.
De nombreux médicaments de consommation courante sont 2 à 5 fois plus chers qu'en Italie. S'aligner sur ces tarifs permettrait une économie de 10 milliards, soit de mettre fin au déficit de la branche assurance maladie de la Sécurité Sociale...
Serge RADER, France 2Un oeil sur la planète26/03/2012.

Addicts...

Philippe Even énumère les quatre points qui, selon lui, expliqueraient pourquoi les Français consomment deux fois plus de médicaments que leurs voisins...
1. [...] Les Français veulent aujourd'hui des médicaments de confort, la plupart se sentent malade de quelque chose. [...] Ils ont plus que d'autres le désir de se sentir assistés
2. [...] Le médecin de ville français qui, contrairement à ce qu'on dit, ne gagne pas bien sa vie, prescrit quatre fois plus de dépenses qu'il ne gagne lui-même d'argent. Il induit quatre fois son revenu sous forme de médicaments. Aux États-Unis ou en Angleterre, c'est moitié moins. 
3. [...] Les compagnies pharmaceutiques [...] emploient une fois et demi à deux fois plus de visiteurs dits "médicaux" que dans tout autre pays (un pour neuf médecins contre un pour treize à un pour vingt-trois ailleurs). 
4. [...] Les études médicales ne forment ni à l'esprit scientifique, ni à l'esprit critique. [...] Quant à la formation permanente, elle est entièrement payée par l'industrie.
Propos recueillis pas Olivier POSTEL-VINAY, Books, 04/2011, p. 20.

Psycho ping-pong...

[...] La théorie très répandue [chez les professionnels] selon laquelle la maladie mentale naît d'un déséquilibre chimique dans le cerveau [...] est [opportunément] apparue peu après l'introduction des psychotropes dans les années 1950. [...] Ainsi, au lieu de mettre au point un médicament pour traiter une anomalie, on a postulé une anomalie correspondant à un médicament.
[...] On pourrait aussi expliquer que la fièvre est due à un manque d'aspirine...
Marcia ANGELL, Books, 02/2012, p. 25.

Médecins du monde rural...

[...] L'ONG Médecins du Monde, qui a déjà accueilli 29 466 patients en grande précarité en 2011, annonçait récemment qu'elle allait ouvrir une mission... dans le Puy-de-Dôme, à destination du monde rural.
Guillaume MALAURIE, Le Nouvel Observateur, 11/2012, p. 40.

Mal de crâne...

Sous la surface de la gestion thérapeutique des maladies psychiques...
2. Au total, 8 % des dépenses de santé concernent des troubles psychiques. Selon l'OMS, ces maladies seront bientôt la première cause d'invalidité dans le monde. Qu'environ 5 % des français essaient de se soigner avec des médicaments psychotropes n'est donc pas surprenant. Au moins autant abusent des alcools et des drogues, en partie pour les mêmes raisons mais avec des conséquences plus délétères. Antoine PELISSOLO (Psychiatre, professeur des universités, président de l'Association française des Troubles anxieux et de la dépression (AFTAD)), Le Nouvel Observateur, 11/2012, p. 38.
1. Le coût annuel des maladies du cerveau, neurologiques ou psychiatriques, s'élève à 800 milliards d'euros en Europe [...]. C'est bien plus que les coûts estimés des maladies cardio-vasculaires (192 milliards dans l'Union européenne en 2009) ou des cancers (de 150 à 250 milliards). La facture, croissante, va constituer, selon l'European Brain Council, [...] une bombe à retardement sociale, politique et financièreL'Express, 10/2011, p. 38.

Aspirine pour tous...

Sous la surface de l'impact de l'immigration sur la protection sociale...
6. Les immigrés non communautaires recourent plus fréquemment que les natifs aux aides au logement (34 % au lieu de 13,4 %), aux allocations familiales (35 % au lieu de 24,3 %) et à l'assurance chômage (19 % au lieu de 11,7 %). Mais à contrario, ils perçoivent moins de prestations liées à la santé ou à la retraite. Xavier CHOJNICKI (auteur de On entend dire que l'immigration coûte cher à la France. Qu'en pensent les économistes ? Eyrolles-Les Echos), L'Express, 11/2012, p. 54. 
5. [...] Pour l'année étudiée [2005], la contribution nette de l'immigration est de 3,9 milliards d'euros. Soit 0,5 % du PIB, ce qui, au demeurant, reste globalement faible. [...] Quelle que soit l'année retenue, l'impact financier de l'immigration est toujours relativement neutre. Parfois un peu positif, parfois un peu négatif, mais toujours autour de l'équilibre. Xavier CHOJNICKIL'Express, 11/2012, p. 54. 
4. [...] Jean-Paul Gourévitch [dont l'étude conclue à un coût de 30 milliards d'euros], ajoute 2 millions de personnes : les enfants d'immigrés. Cela pourrait paraître normal, mais le problème réside dans le fait qu'il ne les comptabilise que lorsqu'ils sont mineurs et qu'ils pèsent le plus sur les dépenses publiques, via l'éducation notamment, et pas quand ils sont majeurs et contribuent, en payant des cotisations et des impôts, à la collectivité. [...] Cette étude impute aux immigrés le coût de la contrefaçon (2,2 milliards d'euros), celui de la prostitution (1,4 milliards) ou l'aide publique au développement à destination des pays d'origine. [...] Jean-Paul Gourévitch néglige le fait qu'une personne de 60 ans est, en moyenne, deux fois plus coûteuse pour le système de santé qu'un trentenaire. Xavier CHOJNICKIL'Express, 11/2012, p. 54. 
3. En mettant des freins à l'accession, on risque de retrouver ces malades plus tard pour un coût beaucoup plus élevéChristophe SIRUGUE (député socialiste), L'Express, 11/2012, p. 56. 
2. Entre 210 000 et 220 000 personnes bénéficient de l'AME [aide médicale pour les étrangers en situation irrégulière] , pour un coût total de 588 millions d'euros. Soit une hausse de 185 % du nombre d'inscrits et une multiplication par six du budget en douze ans, même si les dépenses progressent désormais moins vite. [...] Les bénéficiaires de l'AME [...] coûtent 1 741 € par an, au lieu de 1 580 € pour les assurés du régime général. Ils coûtent beaucoup moins que les patients démunis relevant de la CMU (complémentaire comprise) : 2 606 €.  L'Express, 11/2012, p. 56. 
1. 80 % des inscrits [à l'AME] sont seuls, sans ayant-droit. L'Express, 11/2012, p. 58.

Partage trop rare...

Par des méthodes différentes, les systèmes de partage se fondent sur l'idée que les biens que la nature nous offre doivent être accessibles à tous, y compris parce que si j'en prive mes semblables, je pourrais en être à mon tour privé. Généralement, se raisonnement n'est guère explicite, il est intégré dans les cultures, parfois jusque dans le langage. Ainsi, dans certaines langues africaines, le mot "je" n'existe pas. On ne peut donc pas dire "je mange", mais nécessairement "nous mangeons". 
[...] Aussi humains et éthiquement remarquables soient-ils, la solidarité et le partage ont un défaut. Ils ne peuvent qu'être des systèmes de gestion défensive de la rareté, en aucun cas une solution à celle-ci, car ils ne permettent pas son dépassement. Partager des biens rares signifie en effet partager la pénurie, la rendre encore plus insurmontable
[...] La solidarité et le partage rendent impossible l'apparition spontanée d'un surplus, d'une richesse supplémentaire à économiser et à investir. Ou alors il faut aller chercher ce surplus par la coercition et la violence, comme ce fut le cas dans les systèmes communistes modernes [...].

Croissance en sécurité...

La mondialisation touche aussi la protection sociale. Inde, Brésil, et autres "pays émergents" développent l'aide aux retraités et aux chômeurs. Le progrès spectaculaire est celui de l'assurance-santé en Chine : selon un rapport du Centre d'analyse stratégique, elle couvrait 24 % de la population en 2005, contre 94 % en 2010 ! [...] Les pays émergents ont intérêt à poursuivre la mise en place d'une "Sécu" efficace : une fois couverts, les ménages peuvent se passer d'une épargne de précaution élevée et dépensent plus, stimulant la croissance économique. Ainsi, peu à peu, nos industriels seront moins concurrencés par les entreprises chinoises, obligées de cotiser pour leurs salariés.

Repos forcé II...

Près de 2 milliards d'allocations chômage [ne sont pas] attribuées chaque mois à des demandeurs d'emploi qui, faute d'information, ne sont pas inscrits à Pôle Emploi.
Martine GILSON, Le Nouvel Observateur, 11/2012, p. 24.