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Rentabilité préventive...

Les statistiques attestent [...] que la recherche sur les facteurs sociaux pathogènes améliore davantage la santé publique que les travaux portant sur les traitements potentiels des maladies qui en résultent. Selon une étude américain récente, les interventions cliniques ne peuvent produire que 20 % des progrès dans ce domaine, le reste étant imputable à l'action sur l'environnement social : les conditions de vie, le travail, les inégalités, la pollution ainsi que l'accès aux drogues, à l'alcool et aux aliments excessivement caloriques. Autrement dit, la recherche pratique sur la prévention pourrait bien être la plus efficace.
Kwame McKenzie, Literary Review of Canada, 06/2014.
Books, 12/2014, p. 62.

On peut mourir une fois sur mille, mais...

La Suède est à 2,1 [décès d'enfant avant l'âge de 1 an] pour mille [naissances vivantes], le Japon à 3. La France fait à peine moins bien que ces références obligées, à 3,4 en 2011 contre 52 pour mille en 1950. Elle réalise cette performance tout en absorbant une immigration souvent venue de pays à la mortalité infantile élevée. Son système de santé est décidément solide. Les Etats-Unis sont à 6 décès avant l'âge de 1 an pour mille naissances vivantes, presque au même niveau que la Pologne.
Hervé LE BRAS, Emmanuel TODD, Le mystère français, Seuil 2013, p. 20.

Privatisation de PIB...

Si un système d'assurance santé privé coûte plus cher qu'un système public, sans que la qualité des soins soit véritablement supérieure, comme le laisse à penser la comparaison entre Etats-Unis et Europe, alors le PIB sera artificiellement surévalué dans les pays reposant davantage sur un système privé.
Thomas PIKETTYLe capital au XXIe siècle, Seuil, 2013, page 155.

Dépense publique ? Bof...

Avec sous les yeux quelques chiffres et graphiques clés sur la structure de la dépense publique, voyons ce qu'en disent ceux qui ne sont pas inquiets outre-mesure...
[...] Au chapitre "services généraux", la France dépense moins que la moyenne européenne
[...] Le rôle historique de la France lui a conféré une place à part en matière de Défense, mais ce poste ne creuse l'écart que de 0,5 points de PIB. 
[...] Les dépenses de l'Etat (22,4 %) sont inférieures à la moyenne de la zone euro (22,6 %), bien moins par exemple qu'au Royaume-Uni (44,8 %). 
[...] En matière de protection sociale, la France dépense plus dans un seul domaine : les retraites (13,5 % du PIB, contre de 8 à 11 % dans la plupart des autres pays [européens] en 2011.
Deux raisons invoquées par l'auteur sur ce dernier point...
[...] L'ampleur et la durée inégalées du baby-boom dans l'Hexagone, ainsi que la progression du taux d'activité féminin
[...] La plus grande partie de notre point d'écart [dans les dépenses de santé] provient de notre médecine ambulatoire [...] et de notre surconsommation de médicaments
[...] L'administration des infrastructures [logement, routes, bâtiments publics...], pour l'essentiel dévolue aux collectivités est [...] très coûteuse comparée au reste de l'Union européenne
[Contrairement à ce qui est souvent avancé], avec 10 800 euros par élève [du secondaire], la France se situe en 7e position sur les 14 pays les plus développés de l'OCDE, loin derrière la Norvège, le Danemark, ou les Etats-Unis
Louis MAURIN, Alternatives Economiques, 09/2013, p. 34.


Et si plutôt que de comparer les coûts bruts, l'on se penche sur les résultats, l'efficacité des dépenses publique. Quelles conclusions peut-on tirer ?

Demi-providence...

La France consacre autour de 57 % de son PIB à ses dépenses publiques. Environ 45 % de ces dépenses sont reversées aux ménages sous forme de prestations socialesPour financer une partie de ces dépenses, le pays applique un taux de prélèvements obligatoires de l'ordre de 45 à 46 % du PIB (en 2012).
[Ces chiffres] ne sont pas le signe que nos services publics sont plus chers qu'ailleurs, mais que, pour l'essentiel, notre pays a opté pour une réponse collective et moins inégalitaire aux besoins sociaux, quand d'autres laissent faire le marché.
Louis MAURIN, Alternatives Economiques, 07/2013, p. 34. 

Et pourtant...
La France se distingue de ses voisins par le fait que les familles sont encore plus sollicitées qu'ailleurs [dans le financement des études]. Elles fournissent 52 % des ressources étudiantes (contre par exemple seulement 3 % au Danemark). [...] En moyenne, le logement représente [...] 55 % du budget d'un étudiant loin devant l'alimentation (22 %).
Naïri NAHAPETIAN, Alternatives Economiques, 11/2013, p. 39.
La France est, derrière l'Espagne, l'un des pays où le taux de pauvreté a le plus augmenté entre 2008 et 2011, quasiment trois fois plus que moyenne de l'Union européenne. Ce taux a en revanche sensiblement baissé dans plusieurs pays pourtant plus gravement touchés par la crise que l'Hexagone comme l'Irlande, le Royaume-Uni et le Portugal
Il en va de même sur le plan des inégalités : en moyenne, elles ne se sont pas accrues dans l'Union européenne entre 2008 et 2011. [...] Les inégalités ont même augmenté davantage en France qu'en Grèce entre 2008 et 2011, selon Eurostat !
Guillaume DUVAL, Alternatives Economiques, 11/2013, p. 10.
Alors que le gouvernement s'apprête à réformer la formation professionnelle, le bilan n'est pas encourageant nous dit l'INSEE : plus on vieillit, moins on a l'accès à la formation, plus on est qualifié et mieux on est formé, et je ne parle pas des chômeurs, qui le sont beaucoup moins que les actifs en emploi. En résumé, ils faut être jeune, cadre, urbain, dans une grosse entreprise pour espérer être employable.
Sandrine FOULON, On n'arrête pas l'éco, France Inter, 11/2013.
La France est l'un des pays en Europe où les inégalités sociales de mortalité sont les plus fortes. [...] Ces inégalités ne cessent de s'aggraver. Le risque de mourir d'un cancer entre 30 et 65 ans est deux fois supérieur chez les ouvriers que chez les cadres et les professions libérales.
Le Monde, 30/10/2013, Supplément Science & Médecine, p. 2.

Structure de la dépense publique en France...

La représentation la plus synthétique de la structure de la "dépense publique" totale (1 068 000 000 000 € en 2009) est celle-ci...

Lecture : 4,3 % du total de la dépense publique en 2009 a servi à payer
les intérêts de la dette publique.

On peut aussi décomposer ces dépenses comme suit, en comparant par la même occasion avec quelques pays de l'Union européenne...

Lecture : 1,1 % du PIB sont utilisés par les administrations publiques
pour financer la protection de l'environnement.
Alternatives Economiques, 09/2013, p. 35.

La dépense publique au sens large peut également être analysée à travers les dépenses respectives des trois types d'administrations publiques : l'Etat, les Collectivités territoriales et la Sécurité sociale...

Administrations publiques centrales...
Elles regroupent l'Etat lui-même, ses ministères et plus de 700 organismes (de l'ADEME au CNRS en passant par l'IGN ou les Musées nationaux)...


Administrations publiques locales...
Ce sont les collectivités territoriales (communes, départements et régions) et les divers organismes rattachés (les Chambres de commerce et d'industrie, les collèges et lycées publics, les services de secours, etc.)...
Administrations de sécurité sociale...
Ce sont les caisses et autres régimes de Sécurité sociale, les hôpitaux... Leurs dépenses servent à financer maladie, accidents du travail, famille, retraites, chômage...

Transparence déloyale...

[...] L'obligation de divulguer tous les éléments cliniques [des essais menés avant mise sur le marché de nouveaux médicaments] pourrait dissuader les firmes d'investir du temps, de l'énergie et de l'argent dans la production de médicaments innovants, alors que leurs concurrents pourraient se contenter de faire des "me-too" (copies) en exploitant les informations publiées. Scénario peut-être improbable pour une grande firme, mais vrai sujet pour des petites sociétés de biotechnologie qui n'ont pas le personnel et les ressources nécessaires pour concurrencer une multinationale.
Andrew MARSHALL, Nature Biotechnology, 05/2013.
Books, 09/2013, p. 44.

Femen...

Sous la surface des différences cognitives et comportementales entre hommes et femmes...
7. Les hommes sont deux fois plus sujets que les femmes aux maladies mentales graves et se suicident près de trois fois plus. Books, 06/2013, p. 33.
6. Les hommes sont 5 fois plus affectés que les femmes par des désordres liés à l'autisme. Ils sont deux fois plus nombreux à être sujets à des maladies mentales graves. Books, 11/2012, p. 36. 
5. Le déterminisme social [cher aux féministes, notamment] extrême a beaucoup de mal à expliquer pourquoi l'on trouve bien plus de gauchers parmi les garçons (12 %) que parmi les filles (8 %). Simon BARON-COHEN (The Psychologist, 11/2010), Books, 11/2012, p. 35. 
4. [...] Notre étude du nouveau-né, a montré que les filles regardent plus longtemps un visage humain tandis que les garçons se concentrent plus longtemps sur un mobile mécaniqueSimon BARON-COHEN (The Psychologist, 11/2010), Books, 11/2012, p. 35. 
3. Dans un récent ensemble d'études réalisées auprès de 200 000 hommes et femmes grâce à un site Web de la BBC, un test consistant à évaluer l'orientation de lignes, entre autres tâches visuospatiales, a révélé des différences non négligeables en faveur des hommes dans 53 pays. Diane HALPERN (Science, 12/2010), Books, 11/2012, p. 32.  
Quelques réserves à l'égard de ce genre d'études...
3.1. Ces tests [psychométriques d'aptitude cognitive] révèlent des différences de performances entre hommes et femmes [...]. Cependant, ces différences moyennes restent faibles comparées à la variation entre individus à l'intérieur de l'un ou l'autre genre. Paul SEABRIGHT, Sexonomics, Alma 2012, p. 187.
3.2. C'est aller trop loin que de déduire des différences cognitives ou comportementales à partir d'une disparité mesurable dans les processus cérébraux. La logique inverse serait même possible : la structure et l'activité de nos neurones pourrait bien être influencées par notre vécu quotidien. On a ainsi découvert que la partie postérieure de l'hippocampe des chauffeurs de taxi londoniens est plus grosse que celle du groupe de contrôle. Hillary et Steven ROSE, (London Review of Books, 09/2010), Books, 11/2012, p. 27. 
2. 80 % des bègues sont des hommes. Books, 11/2012, p. 25. 
1. 9 personnes incarcérées sur 10 sont de sexe masculin. Books, 11/2012, p. 25.

Dans de beaux draps...

2. Certains gènes s'expriment différemment selon que l'on a assez dormi ou que l'on manque de sommeil [...]. Les gènes impliqués dans le rythme circadien et le métabolisme sont inhibés par la restriction de sommeil, tandis que ceux liés à la réponse au stress, aux défenses immunitaires et à l'inflammation voient leur expression amplifiée. Un mécanisme biologique qui explique, au moins en partie, les problèmes de santé encourus par les personnes qui ne dorment pas suffisamment : obésité, maladies cardiovasculaires, baisse des défenses immunitaires ou déficits cognitifs. Science & Vie, 05/2013, p. 40.
1. [...] Les auteurs [d'une étude menée à l'université de Chicago, ont constaté,] à l'issue [d'une] restriction de sommeil, une baisse de 16 % de la sensibilité à l'insuline de l'ensemble des cellules, cette diminution s'élevant à 30 % pour les adipocytes, les cellules de la graisse. "Cette baisse accroît le risque de diabète et augmente par ailleurs celui d'obésité". [...] Depuis quarante ans, la moyenne de sommeil a baissé d'une heure par nuit environ dans la population générale. Science & Vie, 12/2012, p. 45.
Quelques précisions, selon une enquête menée en 2009 par David Adémas...
[...] en 50 ans, nous aurions perdu 1 h 30 de sommeil par nuit. [...] La moitié des Français estiment dormir moins que ce dont ils ont besoin. [...] Écoliers et collégiens sont les plus touchés : en 30 ans, ils ont perdu deux heures de sommeil. [...] La principale explication, c'est l'augmentation du stress. Un tiers des jeunes adultes souffre d'insomnie au moment d'entrer dans la vie active, sans doute parce que les emplois précaires sont de plus en plus fréquents. Il y a d'autres facteurs à cette destruction du sommeil : bruit, repas décalés, trop copieux, consommation d'excitants, comme le café dans la journée, et sport le soir. Ouest France.fr.

Ambivalence agricole...

Sous plusieurs rapports, l'agriculture a représenté un progrès : elle fournit plus de nourriture sur un espace et dans un temps donnés, elle permet une expansion démographique plus rapide, un peuplement plus dense, des sociétés à la fois plus étendues et plus volumineuses. 
Mais, à d'autres égards, elle constitue une régression. [...] Elle dégrade le régime alimentaire, désormais limité à quelques produits riches en calories mais relativement pauvres en principes nutritifs. Ses résultats sont moins sûrs, car il suffit d'une mauvaise récolte pour que la disette s'installe. L'agriculture exige aussi plus de labeur...
...Il se pourrait même qu'elle fût responsable de la propagation des maladies infectieuses, comme le suggère, en Afrique, la coïncidence remarquable, dans le temps et dans l'espace, de la diffusion de l'agriculture et de celle de la malaria.
Claude LEVI-STRAUSS, L'anthropologie face aux problèmes du monde moderne, Seuil, 2011, p. 80.

L'alu totale...

  • Près de 60 % des cancers du sein surviennent dans la région de l'aisselle où l'on applique les déodorants.
  • Deux tiers des déodorants commercialiés contiennent de l'aluminium.
  • On sait depuis longtemps que l'aluminium déclenche toutes sortes d'allergies.
  • L'utilisation de l'aluminium dans le traitement des eaux potables, serait un facteur aggravant de la maladie d'Alzheimer.
  • Alors qu'il est l'élément le plus abondant dans l'écorce terrestre, il n'assure aucune fonction biologique dans aucun organisme vivant.

Perturbés...

Une récente étude publiée dans la revue Human Reproduction indique que la concentration de spermatozoïdes dans le sperme des Français a chuté de presque un tiers entre 1989 et 2005, pour atteindre 49,9 millions de spermatozoïdes par millilitre [seuil d'infertilité estimé à 15 millions]. 
[...] Les auteurs soulignent la probable effet de facteurs environnementaux, et notamment ceux des perturbateurs endocriniens [...]. Les phtalates, le bisphénol A et autres parabènes sont en effet très présents dans notre vie (contenants alimentaires, cigarettes, plastiques, insecticides, pesticides, etc.). 
[...] Autres signes des effets supposés de ces substances [...] : le nombre de cancers de la prostate a quintuplé entre 1978 et 1998, tandis que celui des cancers du sein et des testicules doublait. 
[...] Il aura fallu plus de vingt ans d'études démontrant les effets nocifs du bisphénol A, une substance largement utilisée dans les contenants alimentaires, pour que son interdiction soit décidée.
David BELLIARD, Alternatives Economiques, 01/2013, p. 51.

Conditionnement...

[...] Pendant plusieurs jours, [on] administre à un cobaye un jus de fruit au goût inhabituel, associé à un antihistaminique. Après une pause, [on] réitère l'expérience. Cette fois, le patient reçoit la même boisson, mais accompagnée d'une gélule de placebo. La prise de sang révèle un phénomène surprenant : les anticorps sont plus nombreux, même en l'absence de la substance active antihistaminique. L'organisme a appris à faire la relation entre le goût du jus de fruit et la gélule. Grâce au conditionnement [terme employé par les spécialistes], des médicaments qui n'en sont pas vraiment, peuvent bel et bien influer sur le système immunitaire.
Mais le plus étonnant dans l'histoire...
Cet effet placebo ne repose pas sur l'anticipation et n'est pas orchestré par la conscience humaine. Lors d'expériences semblables menées sur des rats, ceux-ci présentent les mêmes réactions immunitaires.
Sans parler de l'effet placebo des médecins eux-même, que l'on imagine aisément, cet effet est aussi constaté dans le cadre d'opérations chirurgicales...
[...] A ce jour, les Pays-Bas sont le seul pays d'Europe où les opérations placebo sont possibles. Avant l'opération, les patients [sujets à des douleurs consécutives aux opérations dans la région de l'abdomen : les adhérences] qui se sont portés volontaires pour l'essai clinique, apprennent que seule la moitié des participants sera vraiment opérée. L'autre moitié subira seulement une coelioscopie dont les cicatrices ne laisseront aucune trace. Chaque patient doit ensuite être suivi pendant un an. Ni lui, ni son médecin ne savent à quel groupe il appartient [suivi en double aveugle]. Et le résultat a de quoi surprendre. L'étude néerlandaise a pu montrer que dans les deux groupes, y compris dans celui qui n'a pas été opéré, le même nombre de patients ont vu leur douleur soulagée. Aujourd'hui ils ont besoin de moins de médicaments et leurs analyses sont meilleures. Aux États-Unis, une autre étude a aboutit aux mêmes conclusions, cette fois concernant l'arthrose du genou. Une partie des patients a été opérée, une autre a reçu une simple arthroscopie du cartilage. Quant au reste des candidats, les médecins leur ont tout simplement fait croire qu'ils avaient été opérés. Au bout de deux ans, les médecins ont constaté que dans les trois groupes, le nombre de résultats positifs était exactement le même.
Arte, Xenius, 01/02/2013.

On remarquera que le pays européen en avance en ce domaine (proche de l'humain, source potentielle d'économies), est, comme souvent, un pays scandinave...

"Cachets" ce sein...

Sous la surface du cancer du sein, ses causes, ses coûts...
6.[...] Des études faites dans les années 30 et 40 montraient que 30 % des cancers [du sein] survenaient dans [la région de l'aisselle]. Aujourd'hui nous en sommes à près de 60 %. [...] Il s'agit de la zone où l'on applique des produits chimiques [déodorants]. Philippa DARBRE (Cancérologue), Arte, 12/03/2013. 
5. Coût total du cancer du sein : 3,2 milliards d'euros (2004). Coût total du dépistage organisé : 216,3 millions d'euros en 2008 (plus de 300 millions en 2010 selon l'UFC-Que Choisir). Science & Vie, 12/2012, p. 48.
4. [...] On attendait une réduction de la mortalité de 30 % [grâce au dépistage]. Or la baisse semble plus faible, voire inexistanteScience & Vie, 12/2012, p. 48.
3. [... Les chiffres obtenus par les études sur l'impact du dépistage sur la mortalité] sont très différents selon la méthodologie des études considérées [... 21 % de réduction relative en combinant les études]. Seule certitude : la mortalité a beaucoup baissé du fait des progrès des traitementsScience & Vie, 12/2012, p. 48.
2. Second cancer le plus fréquent en France après celui de la prostateScience & Vie, 12/2012, p. 48.
1. Son incidence en considérable hausse depuis 1990, serait liée aux modifications de facteurs hormonaux (traitement hormonal substitutif, âge de première grossesse...), à l'alcool et à l'obésitéScience & Vie, 12/2012, p. 48.

Vive le gras...

Où, une nouvelle fois, l'industrie pharmaceutique entretient le doute sur une supposée calamité sanitaire et plonge, par là même, la Sécurité sociale dans des abîmes de déficit...
[...] Les statines [molécule prescrite pour réduire le taux de "mauvais" cholestérol] sont le médicament le plus vendu dans l'histoire de la médecine. Pris par 13 millions d'américains, auxquels s'ajoutent une douzaine de millions de patients dans le reste du monde, ils ont représenté un chiffre d'affaire de 27,8 milliards de dollars en 2006. 
[...] Le coût de l'usage massif de statines se chiffre en milliards de dollars par an, si l'on compte, en plus du prix du médicament, les visites chez le médecin, les tests de niveau de cholestérol, et d'autres examens. 
[...En France] on peut évaluer le coût global pour la Sécurité sociale à deux milliards d'euros en 2011. Il est en baisse en raison de l'arrivée des génériques, mais les génériques coûtent deux fois plus cher en France qu'en Grande-Bretagne. 
Or...
[...] Nombre de chercheurs mettent en doute le besoin de faire baisser le taux de cholestérol
[...] Les données actuelles invitent à ne pas se préoccuper du tout de son taux de "mauvais cholestérol". Rodney Hayward (Université du Michigan). 
[...] Dans le seul grand essai clinique financé sur fonds publics et non par l'industrie, aucun bénéfice statistiquement significatif n'a été trouvé.
[...] La répartition des taux de cholestérol chez les malades cardiaques est le même que dans la population générale. Philippe EVEN (ancien doyen de la faculté de médecine Necker). 
[...] Les Espagnols ont un niveau de cholestérol LDL [le "mauvais cholestérol"] comparable à celui des Américains, mais leur taux de maladie cardiaque est plus de deux fois inférieur. Les Aborigènes australiens ont un bas taux de cholestérol mais un taux élevé de maladie cardiaque. 
[...] Les habitants de l'Hexagone [font] deux à trois fois moins d'infarctus que les Américains ou les Anglais alors que leur niveau de cholestérol est identique et qu'ils mangent plutôt plus de graisses animales.[...] La principale explication reste [...] que la consommation de vin par les Français les protège un peu de l'infarctus
[... Dans une étude récente dont les résultats ont été retardés par l'industrie pharmaceutique] les patients qui ont reçu le médicament qui fait le plus baisser le taux de cholestérol ont vu leur degré d'athérosclérose [accumulation dans la paroi des artères d'un des deux transporteurs du cholestérol (une lipoprotéine)] progresser davantage. 
[...] Dès 1959, des chercheurs américains et japonais ont montré que l'aorte des Japonais avait autant d'athérosclérose que celles des Américains. Or les Japonais avaient un bas taux de cholestérol. 
[...] Une étude de 1962 montre que manger des aliments riches en cholestérol, comme les oeufs, n'augmente pas le taux de cholestérol dans le sang. 
[...] Une étude indienne de 1967 [...] sur plus d'un million d'employés des chemins de fer indiens pendant cinq ans [a montré que] la mortalité cardiaque était près de sept fois plus élevée à Madras qu'au Pendjab, alors que les habitants du Pendjab absorbent presque dix-huit fois plus de graisses, principalement d'origine animale. [...] Le taux de cholestérol des guerriers nomades Masaï est le plus bas jamais mesuré, alors que 60 % des calories qu'ils absorbent sont dérivées de graisses saturées. En 1975, un chercheur anglais s'est demandé ce qu'il en était de Masaï urbanisés de Nairobi. Réponse : alors que leur alimentation comportait beaucoup moins de graisses animales, leur taux de cholestérol avait grimpé de 25 %. [...] Plus de trente autre études ont montré que les malades cardiaques ne se sont pas plus nourris que les autres de graisses animales. Huit études ont même montré que les victimes d'attaque cérébrale ont moins pris de graisses saturées que les autres. Et aucune étude n'a montré que la maladie cardiaque serait plus fréquente dans les pays où l'on mange plus de graisses saturées. Uffe RAVNSKOV (Médecin et chercheur danois). 
[...] Les statisticiens disent que le "nombre de sujets à traiter" (NST) pour qu'une personne tire un bénéfice [du Lipitor de Pfizer, une statine] est de 100. [...A titre de comparaison, le NST du] traitement antibiotique [...] contre l'ulcère à l'estomac [...] est de 1,1. Pour 11 malades qui reçoivent l'antibiotique, dix sont guéris. 
[...] Les statines sont en usage depuis vingt ans et on ne voit guère de réduction du NST à mesure que la durée du traitement s'allonge. 
Mais alors, d'où ça sort ?
[...] Le dogme s'est installé dès les années 1960, en raison de l'énorme succès de deux études qui ont été prises pour argent comptant : l'étude dite des "six pays" publiée par l'Américain Ancel Keys en 1953 et la grande enquête américaine dite de Framingham [...] en 1961. Tronquée et fallacieuse, l'étude des "six pays" prétendait montrer que la maladie cardiaque était directement corrélée aux taux de graisses animales dans l'alimentation. Les responsables de l'étude de Framingham, eux, prétendaient apporter la preuve que le risque d'infarctus est lié à un taux de cholestérol élevé, alors même que les données qu'ils avaient compilées démontraient le contraire. Uffe RAVNSKOV (Médecin et chercheur danois).
Et pourquoi ça continue ?
[...] Il est presque impossible d'éviter de tomber sur une publicité rappelant que ces médicaments [les statines] sont vitaux. 
[...] La publicité est souvent mensongère ou biaisée
[...] Les principaux essais cliniques qui ont servi à justifier la prescription des statines ont fait l'objet de différentes formes de trucages et de manipulations par les industriels qui les ont commandités. [...] Le témoignage [de Barbara H. Roberts, profosseure associée à Brown University, The truth about statins, Gallery Books, 2012] est d'autant plus intéressant qu'elle a elle-même participé à certains de ces essais.
[...] Les principaux universitaires américains qui défendent la cause des statines sont rémunérés par l'industrie
[...] L'essai avait été stoppé après moins de deux ans, soit deux ans avant le terme prévu, ce qui était en l'occurrence, contraire aux bonnes pratiques cliniques. [...] Dans le rapport, les chiffres de la mortalité cardiovasculaire étaient masqués ! [...] Les chiffres présentés étaient cliniquement impossibles. Contradictoires. [...] Cerise sur le gâteau : les courbes de mortalité avaient été grossièrement falsifiées. Michel de LORGERIL (Cardiologue, chercheur au CNRS). 
Les malades recrutés sont de fait, bien souvent, des malades idéaux, sans grand rapport avec le monde des malades réels. [...] Une autre méthode [pour biaiser les études] consiste à réduire le nombre des années mais à augmenter le nombre de malades, en faisant croire que cela revient au même. Philippe EVEN (ancien doyen de la faculté de médecine Necker). 
[...] Pfizer [fabriquant du Lipitor] objecte que [...] si des millions de gens prennent des statines, même le petit avantage procuré par un NST supérieur à 100 signifierait que l'on évite ainsi des milliers d'attaques cardiaques. 
[...] L'industrie et les autorités de santé minimisent les effets secondaires des statines. [...] On évalue à 10 à 15 % la proportion des usagers de statines souffrant d'effets secondaires, notamment de douleurs musculaires, des troubles cognitifs et des dysfonctionnements sexuels.
Et le comble...
[...] Le cholestérol LDL fait parti d'un système immunitaire méconnu. Les lipoprotéines LDL qui transportent le cholestérol captent aussi les toxines bactériennes et virales et les inactivent. De fait, des études portant sur des dizaine de milliers de sujets ont montré qu'un bas taux de cholestérol est un facteur de risque pour les maladies infectieuses. Et plus de vingt études montrent que les personnes âgées ayant un taux de cholestérol élevé ont une plus grande espérance de vie que la moyenne. Uffe RAVNSKOV (Médecin et chercheur danois). 
[...] Ce qui marche vraiment, c'est le mode de vie, l'exercice, une alimentation saine et la réduction du poids. [...] Ces remèdes ont aussi un NST élevé, mais leur coût est beaucoup moins élevé que celui des médicaments, et ils améliorent la qualité de vie. Jerome HOFFMAN (Université de Los Angeles).
Mais tout n'est peut-être pas perdu...
C'est peut-être en train de changer, cependant. L'industrie pharmaceutique va mal : tarissement des découvertes, expansion des génériques, amandes gigantesques pour ses falsifications. Et la FDA américaine, qui mène le jeu réglementaire, se fait de plus en plus exigeante. Elle impose désormais aux industriels de déposer à l'avance tous les détails de l'organisation de l'essai projeté, y compris les modalités d'arrêt. On dit qu'elle va leur imposer de permettre l'accès libre à l'ensemble des données réelles de chaque essai. Philippe EVEN (Ancien doyen de la faculté de médecine Necker).
Books, 02/2013, p.24 - 43. 

Soins...

Sous la surface des dépenses de santé des Français...
3. Un Français sur 5 renonce aux soins "plus souvent" qu'avant ou les retarde, principalement pour des raisons financières. Le Parisien.fr, 18/10/2012. 
Ce ratio est légèrement surévalué. Quelques corrections apportées à ce chiffre >>
2. En France, 6 millions de personnes ne bénéficient d'aucune couverture complémentaire santé. Alternatives Economiques, 12/2012, p. 28. 
1. [...] Pour compenser des remboursements de plus en plus importants du fait des dépassements d'honoraires, les contrats de mutuelles et assurance complémentaires ont augmenté de près de 20 % depuis quatre ans. Alternatives Economiques, 12/2012, p. 28.

Créatifs...

La plupart des troubles mentaux ne sont pas de véritables maladies. Pour le dire très vite, ce sont des manières d'être et de se présenter à autrui, des "idiomes" destinés à communiquer un mal-être et une demande de prise en charge. Il est donc normal que ces idiomes se modèlent sur les attentes de la société et des hommes-médecine au sujet de la bonne façon d'être "malade". En ce sens, la demande symptomatique s'adapte à l'offre thérapeutique et change avec elle. Ce mécanisme a toujours existé, mais il est à présent exploité, avec un cynisme sidérant, par les départements marketing des grands laboratoires
[...] Très peu de gens en ont conscience, mais la façon dont nous allons nous sentir mal dans notre peau dans cinq ou dix ans, se décide aujourd'hui dans des bureaux, en fonction de stratégies industrielles et commerciales.
Mikkel BORCH-JACOBSEN, Books, 04/2009, p. 22.

Lobbying déficitaire...

[...] Une baisse du prix comparable à celle des Pays-bas, suffirait à elle seule à éponger une partie des milliards de déficit de la Sécurité sociale.
Philippe EVENFrance 2Un oeil sur la planète26/03/2012.
De nombreux médicaments de consommation courante sont 2 à 5 fois plus chers qu'en Italie. S'aligner sur ces tarifs permettrait une économie de 10 milliards, soit de mettre fin au déficit de la branche assurance maladie de la Sécurité Sociale...
Serge RADER, France 2Un oeil sur la planète26/03/2012.

Commissions parasitées...

A de rares exceptions près, un médicament autorisé par la FDA [Food and Drug Administration] est autorisé ensuite en Europe et en France. Les autorités françaises ont les mains liées, en pratique, par ces décisions américaines. Nos commissions ministérielles avalisent tout. 
[Selon le] directeur de l'autorité française de mise sur le marché, l'Afsaaps : "Il n'y a de bons experts que ceux qui connaissent l'industrie pharmaceutique et qui travaillent avec elle." Autrement dit, les commissions d'experts sont, comme aux États-Unis, à la fois juge et partie
Philippe EVENBooks, 04/2011, p. 20.

Sur-poids...

L'industrie pharmaceutique, c'est plus de 2 000 milliards d'euros de capitalisation boursière. C'est le niveau des compagnies pétrolières, c'est bien au-delà de l'automobile. Son chiffre d'affaire représente plus de 400 milliards d'euros par an. Près du double du budget de l'État français.
Philippe EVEN, Propos recueillis pas Olivier POSTEL-VINAY, Books, 04/2011, p. 20.