La crise, et après ? - Jacques Attali

Jacques Attali, après un rappel détaillé de l'histoire, la grande et celle des crises, nous raconte notre crise à nous, et nous livre ses solutions pour en sortir, grandis tant qu'à faire...
 
Les 10 phrases clefs qui font réfléchir...
1. Avec l'approche de la première guerre mondiale, des banques (JP Morgan, Rockefeller, Lehman Brothers, Morgan Stanley...) créées pour la plupart au XIXe siècle, deviennent des instruments de collecte massive de l'épargne et de placements de titres : d'abord des bons de guerre puis des actions et des obligations. Les marchés des capitaux deviennent le principal mode de financement des entreprises, lesquelles déterminent peu à peu leur stratégie en fonction de leurs cours de boursePage 21. 
2. Les 5 % les plus riches s'arrogent en 1928 plus d'un tiers de l'ensemble des revenus des américains […]. Page 23. 
3. Dès 1941 […], Américains et Anglais commencent à s'entretenir de la gestion du monde d'après-guerre, en particulier de son organisation monétaire et financière . […] Chaque soutient militaire de Washington à Londres s'échange contre une concession politique sur le rapport entre la livre et le dollar.[...]. Page 25. 
4. En fait, le système est vicié dès l'origine : les accords de Bretton Woods induisent en effet que les États-Unis doivent avoir une balance des paiements déficitaire afin d'alimenter le monde en dollars, seul moyen de paiement internationalement reconnu par ces accords ; ce qui ne peut, à terme, qu'affaiblir la confiance en cette devise [dilemme de Triffin]. Page 31. 
5. Le 15 août 1971, quand le gouvernement de Bonn demande le remboursement de ses dollars en or, les États-Unis, qui ne veulent pas voir disparaître leurs réserves de métal précieux, suspendent la convertibilité du dollar. On en revient ainsi aux changes flottants de l'entre-deux-guerres, auxquels les accords de Bretton Woods étaient censés s'opposer. […] S'en suit une très forte baisse de la devise américaine qui dévalorise les revenus des pays producteurs de pétrole. Ils réagissent par le premier choc pétrolier, en octobre 1973 […]. Page 33. 
6. La dette publique américaine est désormais la base de l'essentiel du crédit distribué dans le monde. En trente-cinq ans, de 1945 à 1980, cette base s'est même multipliée par 200. De plus, en 1980, chaque dollar détenu par une banque auprès d'une Banque centrale soutient au moins 40 dollars de crédit aux États-Unis, et 50 en Europe (contre seulement 15 et 20 en 1968). Page 34. 
7. En 1636, se déclenche [...] une spéculation sur un bien alors très important, symbole de luxe et de richesse, le bulbe de tulipe. Et comme son cours monte, chacun vient surenchérir et le fait monter plus encore, jusqu'à 20 fois le revenu annuel d'un artisan très spécialisé [...].
8. S'installent partout des règles de développement ultra-libérales rassemblées en une doctrine nommée « consensus de Washington ». Elles prônent la liberté des marchés financiers, la réduction du rôle de l'état, la flexibilité du travail, la globalisation des marchés sans globalisation de l'état de droit. Page 38. 

9. [Les encours de CDS] représentent aujourd'hui une succession de transactions de plus de 60 000 milliards de dollars. Page 112. 
10. Les institutions et les marchés financiers sont des instruments essentiels aux progrès des civilisations. Ils permettent de transférer, en principe sans vol ni spoliation, et contre rémunération en intérêt ou en dividende, l'épargne de ceux qui sont capables d'en constituer une vers ceux qui peuvent au mieux l'utiliser. Page 135.
Jacques ATTALI (2008), La crise, et après ? Fayard.

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