PRODUCTION = PRODUCTIVITE x HEURES TRAVAILLEES
soit
PRODUCTION = PRODUCTIVITE x DUREE DU TRAVAIL x NOMBRES D'EMPLOIS
Ainsi, il y a un lien net entre les gains de productivité et l'emploi. Imaginons qu'un constructeur automobile produise 100 voitures avec 100 ouvriers. Un gain de productivité de 5 % en une année signifie qu'il va être capable de produire 105 voitures avec ses 100 ouvriers. S'il y a 5 % de croissance de la demande, c'est ce qu'il produira. Mais bien évidemment, si la demande n'augmente que de 2 %, il ne produira que 102 voitures, ce qui ne nécessite plus que 97 ouvriers. Rapidement, si le temps de travail n'est pas abaissé, les gains de productivité induiront trois chômeurs...
[...] C'est tout le drame du productivisme actuel : il y a des gains de productivité, mais une croissance faible. La quantité de travail est donc réduite, soit pas la baisse du temps de travail, soit par la baisse des emplois. Sans intervention publique, la décision appartenant aux entreprises, il est malheureusement logique qu'elles choisissent les licenciements, puisque cela n'a aucun coût pour elles à court terme. En revanche, le chômage augmentant nationalement, le coût de son indemnisation augmente aussi et, finalement, les entreprises paient plus de cotisations. Les deux solutions sont économiquement équivalentes : soit le système productif paie 100 personnes travaillant 35 heures, soit il en paie 90 travaillant 39 heures et indemnise 10 chômeurs pour qu'ils ne travaillent pas.
Olivier BERRUYER, Les faits sont têtus, Les arènes, 2013, p. 232.
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