[Selon Thomas TALHELM, doctorant en psychologie sociale à l'université de Virginie aux Etats-Unis] les différences culturelles [entre populations d'Occident et d'Extrême-Orient asiatique] trouveraient en partie leur fondements dans... la céréaliculture.
[...] La riziculture demande une importante coopération entre agriculteurs [...]. Au fil du temps, ce besoin de coopération aurait favorisé le développement de valeurs collectivistes dans cette région.
[...] A l'inverse, la culture du blé, assistée depuis plus de deux mille ans par la traction animale, ne nécessite pas une telle coopération entre agriculteurs. Dès lors, ce type de d'agriculture aurait permis l'émergence de valeurs plus individualistes.
[...] Mais ce n'est pas tout. Ces valeurs opposées auraient ensuite induit une deuxième différenciation [...] concernant [...] le mode de réflexion.
Côté occidentaux, l'individualisme aurait favorisé une réflexion de type analytique : elle consiste à attribuer des propriétés aux objets afin de les ranger dans des catégories, indépendamment de leur contexte.
Côté Sud-Est asiatique, le collectivisme aurait poussé au développement d'une pensée plutôt holistique, c'est-à-dire d'un mode de réflexion organisé "autour des relations plutôt que des catégories, des systèmes plutôt que des objets, le tout marquant une plus grande attention au contexte".
[...] Les habitants de provinces chinoises cultivant du riz ou du blé ont été soumis a des tests psychologiques...
1. [...] Les habitants des zones rizicoles favorisent à 88 % leurs amis, contre 61 % seulement dans les régions à blé.
2. Plus une région cultive de riz, plus son taux de divorce a de chances d'être faible. Et inversement dans le cas de la culture du blé.
3. A Pékin, ville située dans une région cultivant du blé, près de 20 % des clients déplacent la chaise [mise en travers de leur passage dans un café], préférant adapter leur environnement à leurs besoins.
4. Dans les régions rizicoles, les associations se font sur la base de relations fonctionnelles (lapin,carotte), alors que dans celles qui cultivent le blé, elles se font par catégorie (lapin, chien) [quand il s'agit d'identifier l'intrus dans "chien, lapin, carotte"].
Elsa ABDOUN, Science & Vie, 12/2014, page 84.
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