Les [travailleurs] Français sont parmi les plus productifs au monde [avec 75 000 € de richesses produites en 2012 par emploi]. [...] Mais les Irlandais sont censés être beaucoup plus efficaces encore avec 89 000 euros par emploi [...]. Une fiction qui ne résulte que des manipulations frauduleuses des multinationales pour transférer en Irlande les bénéfices réalisés ailleurs en Europe.
[Ces multinationales] pratiquent l'optimisation fiscale de façon de plus en plus agressive, via les "prix de transferts" auxquels les différentes entités d'un groupe se vendent ou s'achètent produits et prestations de services afin de localiser les profits là où l'imposition des bénéfices est la plus faible, ce qui n'est pas le cas de la France. Comme le souligne l'économiste Philippe Askenazy, ce facteur peut avoir un effet non négligeable tant sur [la] valeur ajoutée [des pays] que sur leurs profits et le déséquilibre des échanges extérieurs.
[...] Si la Suisse regroupe moins de 2 % des effectifs à l'étranger de l'ensemble des entreprises françaises présentes hors du territoire, le pays pèse pour 9 % de leur chiffre d'affaires étranger. Un écart qui n'est sûrement pas dû à une exceptionnelle productivité de l'employé suisse...
Christian CHAVAGNEUX, Alternatives Economiques, 05/2013, p. 59.
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