Ils apprendraient aussi en lisant sur les lèvres >>Les scientifiques ont longtemps tenu la parole pour une acquisition culturelle, apparue vers 150 000 ans (15 000 ans pour de véritables langues) avec Homo Sapiens : "Le big-bang culturel du paléolithique supérieur est la conséquence de l'invention du langage", proposent William Noble et Iain Davidson. [...]Pour Steven Pinker, il s'agit d'un "instinct humain, biologiquement programmé, au même titre que la marche sur deux jambes". Entre 18 et 48 mois, les enfants acquièrent un mot nouveau toutes les 90 minutes. [...]
Terrence Deacon propose un modèle intermédiaire, une coévolution du cerveau et du langage amorcée avec Homo Erectus. [...]Pour parler, il faut disposer [...] d'un pharynx, de fosses nasales, d'un palais, d'une langue et de lèvres [et d'un] larynx en position basse, une caractéristique humaine [...]. Le cerveau doit posséder une aire de Brocca pour produire le langage, et une aire de Wernicke pour le comprendre. Sur le plan génétique, enfin, un gène appelé FOXP2, dans sa version humaine, joue un rôle déterminant dans l'élocution. [...]Jean-Jacques Hublin et Hélène Coqueuniot, du CNRS, constatent, sur le crâne d'un bébé erectus mort a 18 mois, découvert en 1936 à Mojokerto, à Java, un volume cérébral déjà équivalent aux trois quart de celui d'un adulte : une croissance rapide peu compatible avec des capacités langagières selon eux.Les avis sont partagés sur l'appareil phonatoire (estimé non totalement probant) de Néandertal, qui, en revenche, possède le même gène FOXP2 que nous [...].Pour nombre de chercheurs, la relative "standardisation" et la diffusion [des techniques de taille de pierre acheuléennes et moustériennes] ne peuvent passer que par un langage probablement articulé.
BELNET F. (2011). Historia, 01/2012, p. 10.
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