[...] L'abondance de spermatozoïdes signifie qu'une femme peut et doit être sélective. Ses ovules ont de la valeur puisqu'ils sont rares ; non seulement elle n'en libère qu'un par mois, mais pour peu que celui-ci soit fécondé, elle portera le fœtus ne pourra engendrer pendant au moins un an et se retrouvera alors avec un enfant qu'elle devra nourrir et protéger pendant des années. Si le père peut menacer de n'avoir aucun rapport avec ses enfants, le femme ne le peut pas. Ainsi les occasions d'avoir des enfants pour une femme sont bien trop précieuses pour qu'elle les gâche avec des hommes qui ne lui paraissent pas en valoir la peine.
Le fait que les femmes soient très sélectives est un défi pour les hommes. Non seulement chacun doit trouver une femme féconde, mais il doit aussi la convaincre d'accepter son offre et entre en compétition avec ceux qui essaieraient d'en faire autant. Page 29.
[...] Loin de se neutraliser, les pressions qui s'exercent sur les hommes et les femmes s'additionnent. C'est une spirale : la sélectivité des femmes encourage la persévérance des hommes, et plus ils sont persévérants, plus elles doivent se montrer sélectives. Page 30.
Où l'on met un pied dans le grand sujet de l'accaparement des ressources et de l'apparition des inégalités...
[...] Au cours de l'évolution de l'espèce humaine, les hommes trouvèrent des moyens pour compenser le peu de valeur de leurs spermatozoïdes autant que leur abondance. L'un des moyens les plus efficaces était d'accaparer les ressources économiques rares, pour lesquelles entrèrent à leur tour dans la compétition les femmes. Page 40.
Paul SEABRIGHT, Sexonomics, Alma 2012.
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