Dans la domus [maisonnée], qui ne comporte nul espace réservé aux femmes ou aux domestiques, Romains libres et esclaves vivent dans une certaine promiscuité et forment, bon gré mal gré, une famille affective.
[...] Même les Romains vivant en location dans des immeubles collectifs disposaient d'un ou deux esclaves : "Pour un homme libre, ne pas en posséder était le comble de la pauvreté, précise Philippe Moreau (1). Certains membres de l'ordre sénatorial en avaient des centaines, voire des milliers à leur service, en ville et dans leurs propriétés de province."
[...] Si la majorité servile a pour horizon un éventuel affranchissement, les hommes ingénus (nés libres) qui se sont vendus en esclavage ne peuvent espérer recouvrer leur liberté. Or, des plébéiens pauvres choisissent cette option irréversible, qui leur ouvre l'accès aux professions de trésorier ou d'intendant. "Les chances d'ascension sociale pour les esclaves étaient somme toute moins faibles que pour la classe qui était au-dessus d'eux, la plèbe libre" écrit Paul Veyne.
Marie BARRAL, Vivre à Rome au temps de Césars, Les cahiers de Science & Vie, 04/2013, p. 66.
(1) Chercheur et professeur de langue et littérature latine à l'université Paris-Est-Créteil.
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