[...] Les corrections boursières – voire leurs effondrements – ne représentent pas une anomalie ou une tare congénitale des marchés : elles font partie intégrante de leur ADN. [...] C’est cette volatilité des bourses et ce sont ses décrochages plus ou moins violents mais épisodiques, qui permettent aux marchés boursiers de procurer une rentabilité supérieure à celle du livret d’épargne.
[...] Une bourse qui procurerait un rendement stable et régulier – mettons de 7% l’an – et où la volatilité serait inexistante, drainerait des quantités phénoménales de capitaux qui, du coup, sur valoriseraient les actions qui, devenant trop chères, n’offriraient dès lors plus cette rentabilité de 7%… Et pour cause, puisque nul n’aurait plus intérêt à conserver un livret d’épargne, ni des espèces dans un contexte où les bourses autoriseraient un bénéfice plus élevé et garanti. Une telle éventualité verrait en effet la totalité du spectre des investissements s’agglutiner sur les marchés boursiers et propulser ses valorisations…tant et si bien que sa rentabilité finirait par s’effondrer.
[...] C’est [...] ce que Minsky nous expliquait lorsqu’il prétendait que la stabilité était elle-même source d’instabilité, car les marchés finissent toujours par s’effondrer, sans exception. Mieux : l’absence de crack boursier porte en elle les germes du futur crack.
Michel SANTI, GestionSuisse.com.
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