Détournement...

[...] 20 % du capital africain est actuellement possédé par des propriétaires étrangers. [...] Compte tenu du fait que certains éléments de patrimoine (par exemple l'immobilier d'habitation, ou le capital agricole) ne sont qu'assez peu possédés par les investisseurs étrangers, cela signifie que la part du capital domestique détenu par le reste du monde peut dépasser 40 % - 50 % dans l'industrie manufacturière, voire davantage dans certains secteurs. Même si les balances officielles ont de nombreuses imperfections, [...] il ne fait aucun doute qu'il s'agit là d'une réalité importante de l'Afrique actuelle. Page 118. 
Il n'est pas interdit de penser que [...l'] instabilité [politique chronique dans les pays africains notamment] s'explique en partie par la raison suivante : quand un pays est pour une large part possédé par des propriétaires étrangers, la demande sociale d'expropriation est récurrent et presque irrépressible. D'autres acteurs de la scène politique répondent que seule la protection inconditionnelle des droits de propriété initiaux permet l'investissement et le développement. Le pays se retrouve ainsi pris dans une interminable alternance de gouvernements révolutionnaires [...] et de gouvernements protégeant les propriétaires en place et préparant la révolution ou le coup d'Etat suivant. Page 121.
Thomas PIKETTYLe capital au XXIe siècle, Seuil, 2013.

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