[...] Les habitants des pays pauvres, en moyenne, vivent évidemment mieux maintenant qu'il y a trente ans, c'est indéniable. Mais il ne faut pas surestimer les effets, ni les attribuer systématiquement à la mondialisation, ils progressent car ils se développent vite, partant de très bas, comme nous l'avons fait nous-même, sans mondialisation.
[...] D'ailleurs, les quelques pays d'Asie, à commencer par la Chine, qui tirent pleinement leur épingle du jeu de la mondialisation sont essentiellement ceux qui, au contraire de l'Amérique du Sud ou de l'Afrique, n'ont jamais appliqué les recettes intégristes de la vulgate financiariste et ont protégé leur économie.
[...] Car le problème est que cette forme de mondialisation [ultralibérale] a poussé ces pays à tourner leurs économies vers l'exportation, plutôt que vers le développement de leur demande intérieure, les fragilisant en cas de crise, et les enfermant dans un modèle de développement non durable [...].
Olivier BERRUYER, Les faits sont têtus, Les arènes, 2013, p. 138.
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