La conscience est une anomalie de la nature. Darwin déjà était perplexe devant cette sentinelle de la morale dont s'accommode mal la théorie de l'évolution.
La morale s'intègre très bien aux théories darwiniennes. [...] Mais la conscience morale [...] punit souvent et récompense rarement [...] . Elle induit de la honte, de la culpabilité et elle mine l'estime de soi.
[...] Le sociobiologiste Eckart Voland [en collaboration avec son épouse chercheuse en psychologie] propose une hypothèse nouvelle pour résoudre cet apparent paradoxe.
[... Pour eux], la clé est à rechercher dans la [...] relation parents-enfants. [...] Homo sapiens a emprunté un chemin évolutif très particulier, celui de la communauté coopérative de reproduction. Cela signifie que l'on s'occupe ensemble de la progéniture du groupe. Or, les enfants engendrent des soucis, et, à l'en croire, diminuent l'épanouissement personnel. Pour qu'ils deviennent un investissement rentable, il faut les contraindre à aider leurs géniteurs plus tard, quand cela ne leur sera plus (à eux, les enfants) d'aucune utilité. C'est là que la conscience morale entre en scène : elle est l'arme fatale avec laquelle les parents maintiennent leurs enfants dans une dépendance éthique vis-à-vis d'eux et les obligent à les aider sans compensation.
[...] Ne bénéficie de protection que celui dont on suppose qu'il pourra la rendre plus tard.
Eckart et Renate VOLAND, Evolution des Gewissens, Hirzel Vergal, 2014.
Books, 01/2015, page 103.
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