[Une étude (à ce jour controversée)] de chercheurs de l'Institut for sustainable futures (Australie) annonce un pic de production du phosphore au milieu des années 2030, au vue de la consommation actuelle couplée à l'épuisement des gisements de qualité à travers le monde.Sans phosphore, pas de vie sur Terre. [...] Cet élément forme la structure même de l'ADN, pilote la respiration, la photosynthèse chez les plantes, ou encore le métabolisme cellulaire. Chaque humain en réclame deux grammes par jour. [Nous le puisons] dans l'alimentation, végétale ou animale.L'humanité a toujours recyclé le phosphore, sans le savoir, en réutilisant comme engrais les excréments des animaux, mais aussi ceux des hommes, qui en sont riches. Une époque où tous les cultivateurs étaient aussi éleveurs.Au début du XIXe siècle, alors que des famines apparaissent et qu'il devient urgent d'augmenter les rendements, le guano est alors mis à contribution jusqu'à épuisement. Puis vint le tour du minerai de phosphate, dont l'usage n'est pas pour rien dans la multiplication de la population mondiale par quatre au XXe siècle.Sur 15 millions de tonnes de phosphore épandues chaque année, seuls 3 millions parviennent jusque dans nos assiettes. Pis, ces 3 millions de tonnes, une fois rejetées par le corps humain, ne retournent plus aux terres arables. Urbanisation oblige, ce phosphore excrété, s'en va à travers les égouts pour se perdre, in fine, dans les fonds marins.[Selon Andrea Ulrich de l'Ecole polytechnique de Zurich], ignorer ce problème pourrait mettre en péril la sécurité alimentaire mondiale.
BELLANGER B et NOUYRIGAT V. (2012), Science & Vie, 05/2012, p. 62.
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