Avant la dépression de 1929 comme avant la récession américaine de 2007, les inégalités se sont creusées et l'endettement a explosé. Entre 1920 et 1928, la part des revenus les plus hauts aux Etats-Unis est passée de 24 % à 34 %. Tandis que de 1983 à 2007, le gâteau des rémunérations capté par les 5 % les mieux payés grimpait, lui, de 22 % à 34 %. Hasard ? Non, répond Romain Rancière, de l'Ecole d'Economie de Paris. Les ménages les plus aisés, gagnant toujours davantage et ne pouvant pas tout dépenser, placent sur les marchés financiers de plus en plus d'argent... recyclé en prêts pour les moins riches. Le cercle vicieux du surendettement destiné à maintenir le niveau de vie des plus pauvres se met en place. La bulle grossit. Le gouvernement américain aurait pu rééquilibrer les inégalités de revenus, notamment par l'impôt. Il n'en a rien fait.
Le Nouvel Observateur, 12/2011, p. 104.
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