La journée d'un trader, parfois surnommé golden boy ou working rich, commence généralement avant l'ouverture de la place boursière sur laquelle il opère (9 h 00 pour Euronext Paris). Le trader commence par se rendre dans la salle de marché propre au type d'instruments financiers dont il a la charge (taux d'intérêts, actions, matières premières, etc.). Cette salle est généralement un open space appelé dans le jargon des banques, le front office, ou trading floor (les ingénieurs financiers, les analystes et les contrôleurs opèrent au middle office, les comptables et les postes administratifs, au back office). A son poste de travail l'attendent généralement six écrans, un ou deux PC, une calculatrice et une sorte de standard téléphonique appelé boîte ou dealer board. Avant l'ouverture de la Bourse, il prend connaissance de l'évolution des marchés sur les places financières déjà en activité ou clôturées quelques heures plus tôt, lit les journaux spécialisés, échange des informations avec collègues et courtiers ou broker. Il peut alors analyser la situation de ses positions courantes, son carnet d'ordre ou book (qui peut contenir plusieurs centaines de lignes), envisager de nouvelles prises de position, et préparer son entrée sur le marché. Dès l'ouverture des cotations et les éventuels premiers ordres passés, il concentre son attention sur les écrans : outre les prix en temps réel, leurs mouvements, la liquidité de son book, les flux d'information Reuters ou Bloomberg affichent un défilement continu de dépêches sur le moindre évènement dans le monde. Il reçoit également des informations orales via son dealer board. Un trader passe la plupart de son temps à suivre ces informations qui déterminent ses prises de décision et ses prix. S'il est prop trader (proprietary trader), c'est-à-dire qu'il spécule pour le compte de son employeur, le plus souvent sur des dark pools, des marchés de gré à gré, il doit estimer le meilleur moment pour vendre, déboucler une position, ou yourzer, avant que la valeur ne baisse fortement, ne gerbe, ou acheter, lifter, au meilleur prix. Sur le marché à terme, outre miser sur des futures ou les swaps, le trader peut adopter des positions longues (être long) en achetant des calls (des options d'achat) s'il pense que le marché va monter (on dit dans ce cas qu'il est bull, le taureau attaque de bas en haut), ou bien prendre des positions courtes (être short) en achetant des puts (des options de vente) s'il considère que le marché va baisser (on dit qu'il est bear, l'ours attaque de haut en bas). Tous ces produits dérivés sont adossés à des sous-jacents, ou notionnels, qui, en fait, n'intéressent que peu le trader ; ce peut être du pétrole, une céréale, des crédits, des émissions de carbone, un indice de température, des chutes de neige (1), etc.)
Ces positions sont dites nues car jamais il ne possède le sous-jacent, ni même ne compte l'acquérir. Chaque ordre est passé en quelques secondes, par simple clic de souris, le plus souvent possible, pour éviter de rester collé, c'est à dire de garder un contrat trop longtemps (un contrat peut changer deux cent fois de main en six mois). S'il occupe un poste de market maker, c'est-à-dire qu'il achète ou vend à des clients, il doit pricer, ou coter, en déterminant le prix auquel il est disposé à acheter, et le prix auquel il est prêt à vendre (ces deux prix constituant un bid/ask ou bid/offer spread, plus l'écart est faible plus le marché est liquide). Chaque fois qu'un client lui demande un prix, le trader recalibre en fonction du marché son spread sheet Excel et communique son spread. En fin de journée, le trader peut rester à son poste au-delà de l'heure de clôture de sa place boursière afin de poursuivre ses transactions sur une autre place, s'il y dispose d'une licence. Le soleil ne se couche jamais sur le monde de la finance. Les objectifs de gain annuels pour un trader s'élèvent généralement à plusieurs millions. Sur certains marchés très spéculatifs comme les produits structurés exotiques, un trader peut facilement dégager plus de 20 millions d'euros par an. Le bonus moyen versé aux traders, varie selon les années, entre 100 000 et 400 000 dollars environ. Le prop trader Driss Ben Brahim, aurait touché en 2006, un bonus record de 75 000 000 d'euros.
(1) CMEGroup.com, 19/12/2012.
Ces positions sont dites nues car jamais il ne possède le sous-jacent, ni même ne compte l'acquérir. Chaque ordre est passé en quelques secondes, par simple clic de souris, le plus souvent possible, pour éviter de rester collé, c'est à dire de garder un contrat trop longtemps (un contrat peut changer deux cent fois de main en six mois). S'il occupe un poste de market maker, c'est-à-dire qu'il achète ou vend à des clients, il doit pricer, ou coter, en déterminant le prix auquel il est disposé à acheter, et le prix auquel il est prêt à vendre (ces deux prix constituant un bid/ask ou bid/offer spread, plus l'écart est faible plus le marché est liquide). Chaque fois qu'un client lui demande un prix, le trader recalibre en fonction du marché son spread sheet Excel et communique son spread. En fin de journée, le trader peut rester à son poste au-delà de l'heure de clôture de sa place boursière afin de poursuivre ses transactions sur une autre place, s'il y dispose d'une licence. Le soleil ne se couche jamais sur le monde de la finance. Les objectifs de gain annuels pour un trader s'élèvent généralement à plusieurs millions. Sur certains marchés très spéculatifs comme les produits structurés exotiques, un trader peut facilement dégager plus de 20 millions d'euros par an. Le bonus moyen versé aux traders, varie selon les années, entre 100 000 et 400 000 dollars environ. Le prop trader Driss Ben Brahim, aurait touché en 2006, un bonus record de 75 000 000 d'euros.
Jérôme KERVIEL (2010), L'engrenage, mémoires d'un trader, Flammarion.
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