4. Les sociologues notent [...] que les élèves français se montrent particulièrement angoissés devant l'école. La peur de l'échec et du jugement prime ainsi sur le plaisir d'apprendre, ce qui invite à s'interroger sur le caractère précoce de la notation et des classements, mais aussi sur les pratiques pédagogiques et le rôle surdéterminant du diplôme et de la formation initiale dans l'Hexagone par rapport aux autres pays européens. Alternatives Economiques, 01/2013, p. 73.
3. On s'invite à tour de rôle dans nos chambres pour occuper nos soirées ; on parle encore un peu du concours d'entrée, pas mal des stages à venir, beaucoup du classement ; on tourne en rond. Pour tout élève de l'ENA, normalement constitué, c'est-à-dire à la fois conformiste et ambitieux, le classement de sortie est le sujet de conversation par excellence. C'est même à cela qu'on le reconnaît. Envoyez deux énarques sur une île déserte, avant d'évaluer leurs chances de survie, ils s'interrogeront sur leurs rangs respectifs. Olivier SABY, Ubu roi. Mes 27 mois sur les bancs de l'ENA. Flammarion, p. 24.3.1. La notation dans ce qu'elle a semble-t-il, de plus... obsessionnel !
2. [Ne plus noter] va enlever tous les biais des notes : "toi t'es le premier, toi t'es le dernier". Donc dans ce sens là, ça peut enlever [ces problèmes de prophéties autoréalisatrices]. Sauf que la catégorisation, les prophéties autoréalisatrices [...] sont des phénomènes naturels, dans le sens où, parce que nous sommes des êtres sociaux, ils vont forcément se produire. Donc moi je veux bien que les petits finlandais n'aient pas de notes, mais moi je suis prêt à parier que le professeur, l'enseignant sait très bien dans sa classe qui est bon, qui ne l'est pas, et je suis prêt à parier que les enfants de la classe savent qui est bon et qui ne l'est pas. Même sans les notes, même sans classement [...]. Sylvain DELOUVEE (Maître de conférence en psychologie sociale à l'université Rennes 2), ApprendreAApprendre.com, 16/07/2012.
Ainsi, on est en droit de considérer que la notation produite par le "maître", puisse s'avérer être un facteur discriminant, là où l'appréciation qu'ont les élèves les uns des autres, du fait qu'elle reste cantonnée à la subjectivité de chacun, n'a probablement pas le même impact.
1. [En Finlande] jusqu'à 9 ans les élèves ne sont absolument pas notés. Ce n'est qu'à cet âge qu'ils sont évalués pour la première fois, de façon non chiffrée. Puis plus rien de nouveau jusqu'à 11 ans. C'est dire qu'au cours de l’équivalent de toute notre scolarité primaire les élèves ne subissent qu'une seule évaluation. L’acquisition des savoir fondamentaux peut ainsi se faire sans le stress des notes et des contrôles et sans la stigmatisation des élèves plus lents. Chacun va pouvoir progresser à son rythme sans intérioriser, s'il ne suit pas au rythme voulu par la norme académique, ce sentiment de déficience voire de « nullité » qui produira tant d'échecs ultérieurs, cette image de soi si dégradée qui fait, pour beaucoup d'élèves, que les premiers pas sur les chemins de la connaissance sont si souvent générateurs d'angoisse et de souffrance. Meirieu.com, 2006.1.1. D'autres caractéristiques de l'école finlandaise >>
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