Plus on examine de près la façon dont les pays comme la Grande-Bretagne ou les Etats-Unis sont devenus prospères, moins on voit de laisser-faire et plus on voit d'intervention de l'Etat.[...] La Grande-Bretagne et les Etats-unis n'ont vu dans le libre-échange un idéal qu'après s'être dotés d'industries capables de damer le pion à leurs rivaux.[...] Quand les héritiers d'Adam Smith exposèrent les vertus théoriques du libre-échange, la Grande-Bretagne conservait certaines des taxes douanières parmi les plus élevées au monde : plus de 50 % sur certains produits. Il en fut ainsi jusqu'aux années 1860, quand la compétitivité du pays dans le textile, l'acier et d'autres industries fut fermement établie. Comme l'historien de l'économie Paul Bairoch l'a souligné, l'idée que la grande Bretagne a accédé au statut de puissance économique dominante grâce au libre-échange est une absurdité.[...] La réalité, c'est qu'aucune des puissances économiques actuelles n'a pratiqué le libre-échange pendant sa phase de développement. Les économistes du libre-échange doivent nous démontrer comment ce principe peut expliquer la réussite des pays aujourd'hui développés, fait remarquer Chang [Ha-Joon, économiste à l'université de Cambridge], alors que ces derniers, disons-le tout net, l'ont fort peu pratiqué avant de devenir riches.
Libre protectionnisme...
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