La baisse de l'euro profite surtout à l'Allemagne. [...] Les exportations allemandes hors de la zone euro représentent le quart de la production nationale, contre moins de 10 % en Espagne et 14,4 en Italie (11,7 % en France).
Bénédiction sectaire...
Ceinture plus ou moins serrée...
Dents longues...
Le capitalisme lui-même s'appuie sur deux types d'institutions dont les logiques sont très différentes : les marchés et les entreprises, les premiers pour organiser la compétition, les seconds pour la coopération. La rupture qui est introduite par le capitalisme financier depuis le début des années 1980 est d'imposer une logique de marché au sein même des entreprises. [...] Partout la compétition progresse, et la coopération recule.
Un riche vaut mieux deux tu l'auras...
Structure et conjoncture sont sur un bateau...
Pour la Cour des comptes, le déficit de 2010 (7,1 % du PIB) ne trouve ses racines qu'à hauteur de 38 % dans la récession de 2009. La France subit un déficit structurel (indépendant de la conjoncture) de 4,9 %, bien supérieur à celui de l'Allemagne (1,9 %). Le gouvernement a protesté contre cette analyse, affirmant que la Cour des comptes sous-estimait l'ampleur des pertes fiscales dues au retournement économique (par exemple, l'impôt sur les sociétés n'a rapporté que 18 milliards, au lieu des 50 attendus en 2009).
Assurance-paix sociale ?
C'est intentionnellement que l'assurance-vie a été conçue [...]. La retraite par capitalisation, en faisant dépendre ses bénéficiaires du mécanisme de l'intérêt, met en place une solidarité de fait du salarié [...] avec le gros investisseur [...], affaiblissant d'autant sa capacité à remettre en question le système sous sa forme présente.
Paul JORION, Misère de la pensée économique, Fayard, p. 266.
Décroissance libérale...
Dans une étude économétrique très sérieuse, Dany Rodric a montré que la libéralisation de la finance et de la circulation des capitaux n'a pas contribué à la croissance mondiale. Pour deux raisons. Premièrement, l'investissement direct dans les pays ne représente en effet que 5 % des capitaux. 95 % des capitaux circulant à travers le monde sont purement spéculatifs. Deuxièmement, la concurrence est faussée.
Jacques SAPIR, France 3, Ce soir ou jamais, 15/11/2011.
Cheval de Troie...
Dans la doctrine libérale et dans l’esprit capitaliste, l’impôt sur le revenu, impôt progressif, est une aberration. On paye ce qu’on consomme un point c’est tout. La TVA « sociale » est un cheval de Troie destiné à disloquer le système de la solidarité dans le lien social.
Jean-Luc MELENCHON, A bas la TVA sociale.
Porschopole...
La Grèce était le plus grand acheteur par habitant de Porsche Cayenne en 2000.
Jason MANOLOPOULOS (2012), La Dette odieuse, Pearson/Les Echos.
Economie paradoxale...
Tous les grands auteurs qui ont réfléchi à la place essentielle ou exorbitante que joue l'économie dans les sociétés modernes, Adam Smith, Hegel, Tocqueville, Durkheim, Weber, ont été sensibles à ce paradoxe que l'économie, dans son étymologie même, c'est la mesure, la gestion prudente des choses de la maisonnée. Alors que l'économie réalisée, c'est la croissance sans bornes, le toujours plus, la démesure. Tous ont conclu que le moteur de l'économie avait à voir non avec les besoins mais avec le désir, non avec le matériel mais avec le spirituel.
Patron atomique...
La filière nucléaire compte en emplois directs 125 000 personnes, et 410 000 en ajoutant les emplois induits. Une valeur ajoutée concernant les activités directes de 13 milliards d'euros et un total de valeur ajoutée créée [par les 410 000 emplois] de 33 milliards d'euros.
Fabrique de l'individualisme...
Selon le sociologue [Emile Durkheim], les sociétés modernes passent progressivement d'une "solidarité mécanique" à une "solidarité organique".
Dans un premier temps, la spécialisation des tâches étant relativement peu développée, la similitude qui règne entre les membres de la société est particulièrement forte, créant une conscience aiguë d'appartenance commune : c'est ce que Durkheim appelle la "solidarité mécanique". Mais avec la division croissante du travail, le lien social repose de plus en plus sur la complémentarité entre les membres de la société, à l'instar des organes du corps : c'est ce que Durkheim appelle la "solidarité organique". Cette dernière s'accompagne d'un affaiblissement de la conscience commune, qui résulte de la différenciation des modes de vie.
[...] Chez Durkheim [comme] chez Elias, on retrouve ce paradoxe central : alors que nous sommes toujours plus dépendants les uns des autres, nous nous croyons également toujours plus autonomes.
Hauts salaires compétitifs...
Ce ne sont pas les salaires trop élevés qui entravent la compétitivité de l'industrie américaine : les branches industrielles qui ont le moins perdu d'emplois au cours de la dernière décennie sont aussi celles qui paient le mieux (les exceptions portent en général sur des produits pondéreux, sensible à la hausse des coûts de transport). En outre, la majorité des pays développés qui affichent de meilleures performances industrielles que les Etats-Unis, rémunèrent aussi mieux leurs salariés. Plutôt que la hausse des coûts salariaux, mieux vaut promouvoir la hausse de la productivité, via la formation tout au long de la vie, l'innovation et le partage des responsabilités et des gains avec les salariés.
Alternatives Economiques, 06/2012, p. 46.
Terres pas si rares...
L'incident [un petit chalutier chinois arraisonné par des patrouilleurs japonais en mer de Chine orientale en septembre 2010] a été aussitôt suivi d'une guerre de communiqués, avec l'annonce, côté japonais, que la Chine avait, par rétorsion, décidé de bloquer ses exportations de terres rares vers l'archipel nippon, une information aussitôt démentie par Pékin.Quoi qu'il en soit, c'est bien cette même année que la Chine, qui concentre actuellement 98 % de la production mondiale et 70 % de la consommation, a brusquement abaissé ses quotas d'exportation. Et pas qu'un peu : de 50 140 tonnes en 2009 à 30 258 en 2010. [...] Entre mi-2010 et mi-2012, l'indice des prix des terres rares a été multiplié... par 20.[...] L'objectif de la Chine est clairement d'éliminer ses concurrents et d'assurer sa suprématie le plus rapidement possible. [Cependant] la Chine ne dispose "que" de la moitié des réserves mondiales connues. La Russie et les Etats-Unis ont des ressources gigantesques, et les gisements australiens sont également importants. Mais il était beaucoup plus commode pour les pays riches de s'approvisionner en Chine que de produire chez eux. Non seulement la Chine leur fournissait une production à des prix imbattables, dont ils ont largement profité, mais elle assumait les redoutables impacts écologiques de cette production.
Flegme...
La dette de l'État français s'élève à 85 % du PIB. Mais il a des avoirs financiers (actions EDF, SNCF, etc.). Lorsqu'on les soustrait à la dette, celle-ci n'est alors plus que de 60 % du PIB. [...] L'État français laisse donc à ses enfants une dette, 60 % du PIB, mais, en échange, des avoirs physiques d'une valeur de 90 % du PIB. L'État français vaut 30 % du PIB.
Henri STERDYNIAK, France Inter, Nous autres, 16/09/2011.
Bon sens...
La règle de base, c'est celle de l'équilibre budgétaire, c'est une règle qui ne nous est pas imposé par l'Europe, elle nous est imposée par le bon sens et le fait qui nous avons vécu au-dessus de nos moyens depuis trente ans.
Epargne-man II...
Les Français sont, en moyenne, des champions de l'épargne avec les Suisses et les Allemands. Selon le Crédit Suisse, ils sont aussi, avec 294 000 dollars de richesse moyenne par adulte, le second pays de l'Union européenne en termes de patrimoine, après le Luxembourg.
Flexibilité massive...
Les Etats-Unis, qui pratiquent pourtant une économie de flexibilité de l'emploi, n'arrivent pas à éviter un chômage de masse.
Longue transition...
Ce qui compte c'est la capacité de création d'emploi, encore très forte aux Etats-Unis. Et lorsqu'on parle de chômage, il faut regarder le chômage transitoire, après tout, perdre un emploi pour en retrouver un dans les deux mois, c'est pas un drame. Et le chômage de masse et le chômage de longue durée est considérablement inférieur à ce qu'il est en France [...].
Alain MADELIN, BFM, Les experts, 28/08/2012.
Selon Alternatives Economiques, cet argument serait périmé >>
Zoobyl...
Où l'on apprend comment dans la zone interdite de Tchernobyl, les organismes peuvent s'adapter au feu de la radioactivité...
[...] Aujourd'hui encore, 3 % des radiations que nous subissons chaque jour, proviennent du nuage de Tchernobyl. [...] Après plus de deux décennies, moins de 3 % des atomes radioactifs subsistent dans la zone interdite de Tchernobyl. Mais ceux qui restent, sont là pour très longtemps. [...] Les doses n'ont plus rien à voir avec celles d'après l'accident, mais elles restent malgré tout encore des milliers de fois supérieures à la normale.
[...] La zone interdite abrite de nombreuses espèces d'animaux sauvages, dont certaines totalement absentes avant l'accident. Les oiseaux nichent même sur le sarcophage de béton qui recouvre le réacteur défunt, à des niveaux de radioactivité 1 000 000 de fois la normale. Mais surtout [...], tous ces animaux semblent en parfaite santé. [...] La végétation est exubérante. [...] Chaque village est redevenu une véritable jungle.
[...] On peut dire que non seulement les animaux vont bien, mais qu'également leur génome n'a subit aucune modification. [...] Il n'y a aucun doute que les organismes de ces animaux qui vivent dans des conditions de radioactivité importante subissent un stress, et que tous leurs systèmes biologiques qui compensent ces dommages sont sollicités au maximum. Mais force est de constater que chaque organisme possède suffisamment de mécanismes de défense qui compensent ces défauts et permettent la survie de l'organisme dans ces conditions.
Les végétaux témoignent d'une première défense naturelle contre la radioactivité...
[...] Le bouleau est très particulier. Son génome, soit l'ensemble de ses chromosomes, n'occupe que très peu de place dans le noyau des cellules. La probabilité pour que les chromosomes soient frappés par radiations est donc faible. En revanche, les conifères possèdent un génome énorme qui occupe beaucoup de place. Les chromosomes ont bien plus de chance d'être heurtés, donc cassés et découpés par les radiations.
Quant aux animaux, alors que les rongeurs et autres mammifères tels les chevaux de Przewalski font preuve d'une santé insolente, les hirondelles semblent affectées par les radiations...
La richesse des espèces [d'oiseaux] était diminuée de moitié dans les zones très contaminées. Et le nombre d'oiseaux par espèce des deux tiers. [...] Anders Molers et Tim Musso ont démontré un vieillissement précoce des hirondelles et une survie d'une année sur l'autre de seulement 30 %. [Ils ont observé] jusqu'à plus de 50 % de spermatozoïdes présentant des morphologies anormales. [...] La plupart des oiseaux [qui s'installent] dans la zone, et en particulier les hirondelles, ont en fait immigré [sur le site], et n'y sont donc pas nés. [Ces populations d'oiseaux] sont maintenues par l'arrivée permanente de nouveaux individus.
L'explication tient à la fatigue des organismes...
Pendant leur énorme effort de migration depuis l'Afrique, les hirondelles consomment une grande partie de leur stock d'anti-oxydants. Or, ces molécules ont un rôle très important dans la lutte contre les radiations. [...] Lorsque les rayonnements découpent les molécules et génèrent ainsi des radicaux libres très toxiques, les anti-oxydants les détruisent. [...] En arrivant à Tchernobyl, dans des zones très contaminées, la quantité d'anti-oxydants [qui restent aux hirondelles], est rapidement consommée pour lutter contre l'avalanche de radicaux libres. Dès que le stock est épuisé, ces radicaux libres vont alors détruire les tissus vivants. Les effets ne tardent pas à être visibles et délétères.
Mais pas seulement...
Nous n'avons tout d'abord pas constaté une augmentation de l'activité des gènes de réparation de l'ADN [...]. Mais à la place, nous avons découvert une modification dans la régulation des gènes responsables de l'élimination des radicaux libres. Les radicaux libres issus de molécules découpées par les radiations gamma, sont éliminés de façon bien plus efficaces. Surtout, ils disparaissent rapidement, avant qu'ils n'aient pu aller détruire les chromosomes. Nous avons également observé une stimulation des gènes dont le rôle consiste à programmer la mort des cellules. Peut-être que [l'organisme des souris exposés au préalable à de faibles radiations] possède un mécanisme plus efficace pour se débarrasser des cellules trop endommagées que celui des souris qui n'ont pas été exposées en amont. [...] Les faibles doses pourraient aussi protéger les souris contre d'autres agressions que les radiations. [En effet], les animaux qui vivent dans la zone de Tchernobyl, soumis en permanence à de faibles doses de radiations, possèdent un système immunitaire qui réagit très rapidement à d'autres agressions ; en particulier à des poisons chimiques.
Arte, Tchernobyl : une histoire naturelle, 21/08/2012.
Laxisme financier...
Dans la série "Je vous explique la dette"...
Le gonflement des dettes publiques n'est pas dû au laxisme budgétaire des États : elles découlent principalement de la chute d'activité qui a suivi la crise financière de 2008.Quelques précisions chiffrées >>
Sans creusement des déficit budgétaires, cet effondrement aurait d'ailleurs été encore pire.
Anton BRENDER, Florence PISANI, Emil GAGNA, La crise des dettes souveraines, La découverte, 2012.
Fisc sans frontières...
L'OCDE s'apprête à créer un corps international d'inspecteurs du fisc qui serait mis à la disposition des pays en développement pour les aider à mieux contrôler les pratiques fiscales douteuses des multinationales. [...] Selon les estimations de l'ONG Christian Aid, les pays en développement perdraient 160 milliards de recettes fiscales par an du fait de l'optimisation fiscale agressive de ces firmes. Soit plus que les 120 à 130 milliards d'aide au développement reçus ces dernières années par les pays du Sud.
Alternatives Economiques, 06/2012, p. 18.
Où vont nos sous ?
Que sont devenus les 10 000 € laissés sur mon compte courant ? Si l'on considère la façon dont le groupe Société générale utilise les fonds dont il dispose, on obtient le panorama suivant [l'information repose sur le retraitement des comptes consolidés de la Société générale au 31 décembre 2009] :
- 1 700 € sont partis financer l'économie nationale, en faisant ce que l'on imagine a priori être le métier de sa banque : distribuer des crédits pour financer l'achat de logements, de voitures, ainsi que les projets des petites entreprises clientes et des collectivités.
- 1 000 € ont servi à financer les dépenses publiques. De la France, mais aussi d'autres Etats endettés, notamment l'Allemagne et les Etats-Unis. Ces budgets ont principalement été affectés à l'éducation, à l'armée, et au service de la dette, c'est-à-dire au remboursement des emprunts précédents.
- 4 100 € sont investis dans des multinationales, sous forme de prêts, d'obligations et d'actions. Cela finance de nombreux secteurs d'activités, en particulier ceux qui nécessitent beaucoup de capitaux comme le pétrole, la production d'électricité et plus généralement l'industrie lourde.
- 1 300 € ont été confiés à d'autres institutions financières, souvent à l'étranger : banques et assurances en particulier. Ils ont servi à financer les crédits distribués par ces acteurs à leurs clients ainsi que toutes leurs autres activités, qui ressemblent à celles de ma banque. Sur cette somme, une centaine d'euros est partie en fumée dans les crédits immobiliers des familles américaines surendettées.
- 1 900 € ont été convertis en jetons pour jouer au casino avec les produits dérivés. Les paris de ma banque auront fait monter les prix de matières premières ou entraîné la baisse du cours en Bourse d'entreprises, mais impossible avec les informations qu'elle fournit de dire lesquelles et dans quelles proportions. »
Stanislas DUPRE (2010), Que font-ils de notre argent ? NIL éditions, p. 35 - 38.
Les fonds des banques déposés sur comptes d'épargne sont gérés comme suit :
- Livrets gérés par la banque - 30 % de l'épargne des ménages [français] - CEL, Livret Jeune, Livret B – Ils sont gérés comme les fonds sur comptes courants.
- Épargne réglementée – 8 % de l'épargne des ménages - Livret A, LDD (ex CODEVI) – Une partie est confiée à un établissement public, la Caisse de dépôts : 70 % pour le livret A et 10 % pour le livret LDD. La Caisse des dépôts en utilisera la moitié pour financer la construction de logements sociaux et placera l'autre moitié sur les marchés financiers, principalement en obligations d'États. L'autre partie est utilisée pour financer les PME et pour une toute petite part (2 %) - c'est ce qui justifie le nom de livret Développement Durable – les travaux d'économie d'énergie dans les logements.
- Épargne investie – 16 % de l'épargne des ménages - L'argent ne part plus dans un pot commun, il est confié à une société de gestion, le plus souvent filiale ou partenaire de la banque – OPCVM, FCP, ou « fonds » de toutes sortes... - Il est souvent impossible de savoir dans quelles entreprises [et dans quelles proportions] l'argent est investi. Pour les « fonds à formule », seul le gestionnaire de fonds sait où l'argent est investi, même la banque l'ignore, une performance minimum est garantie.
- Assurance-vie – 40 % de l'épargne des ménages – Contenu opaque. Bloqués 7 ans, les fonds sont confiés à des assureurs qui l'investissent principalement sur des obligations d'États, de banques et d'entreprises, mais aussi sur les crédits titrisés ou les produits dérivés.
Un petit complément d'information...
80 % d'obligations, 5 à 10 % d'actions, 5 à 10 % de liquidités. Le Monde argent, 19/02/2011, p.4.
- Investissement direct – 7 % de l'épargne des ménages – Achats d'actions ou d'obligations en bourse.
Stanislas DUPRE (2010), Que font-ils de notre argent ? NIL éditions, p. 35 - 38.
Pas de productivité, pas de chocolat...
Les salariés payés au Smic sont présents surtout dans les entreprises et dans des branches où les évolutions de productivité sont faibles : services à la personne, restauration, services sociaux... Dans ces entreprises, ni les réductions de cotisations sociales, ni les gains de productivité (quasi inexistants) n'ont pu absorber le surcoût des 35 heures.
Alternatives Economiques, 07-08/2012, p. 30.
Crise collective...
Les collectivités croulent sous les dépenses sociales ( dans les départements, celles-ci accaparent souvent les deux tiers du budget de fonctionnement !). Et la dérive s'accélère depuis deux ans. La faute à la crise, certes, mais aussi que ces aides locales sont accordées sous condition de statut, et non pas de revenus.
Travailler plus pour moins cher...
Une femme célibataire aux Etats-Unis, gagne 40 % de plus [qu'en France] grâce à ce système [possibilité de travailler pour moins cher compensé par un système d'impôt négatif qui fournit un revenu décent].
Le moins ennemi du mieux...
[...] Les délocalisations se poursuivent et s'accélèrent alors que cela fait dix ans que les baisses de cotisations sociales s'accumulent.
Jean-Luc. MELENCHON, A bas la TVA sociale.
Contre-histoire d'économie...
Voir cet article sur les différentes théories qui s'efforcent expliquer l'apparition du chômage >>L'Etat n'a jamais été porteur des dépenses d'avenir. [...] C'est l'investissement privé qui est porteur d'avenir car celui qui se trompe quand c'est un acteur privé, il fait faillite. Quand c'est un acteur public, celui qui se trompe, on lui donne la Légion d'Honneur et l'Etat encaisse un surcroît de dette publique. L'Etat a montré dans l'histoire son incapacité à prévoir l'avenir et organiser l'avenir. Quand on regarde les grandes périodes de croissance de la France, on cite souvent les Trente Glorieuses mais elles se sont accompagnées d'une inflation qui a fini par déboucher sur des politiques monétaires restrictives et le chômage des années 1980. Grosso-modo, le volontarisme de l'Etat, la politique volontariste industrielle des années 1960-70, la généralisation d'une politique de crédit facile a débouché sur l'inflation et le chômage qui a suivi.
En revanche vous regardez ce qui c'est passé à la fin du XIXe siècle et sous la Troisième république, vous aviez un Etat qui était obsédé par la revanche, qui était un Etat grosso-modo, agro-militaire, les paysans et les militaires étaient au centre de la préoccupation politique, et tout un monde industriel a émergé qui a fait de la France le premier pays en matière d'automobiles en 1913, le premier pays en matière d'électricité. Les grands choix de restructuration de l'économie et de développement industriel de la France du XXe siècle ont été faits par des acteurs privés à une époque où l'Etat ne s'en mêlait pas.Quant à Roosevelt en 1937-38 et après avoir été réelu, s'est posé la question de savoir quel avait été le bilan de la politique du New Deal, son secrétaire au Trésor Morgenthau a fait une déclaration assez solennelle en disant "nous avons, après toute cette belle et brillante politique de relance de l'activité économique, davantage de dette publique et toujours aussi peu de croissance économique". Donc déjà à l'époque, on s'était aperçu que tout ça était relativement inefficace.
Jean-Marc DANIEL, France Inter, Ils changent le monde, 01/08/2012.
Photoshop du XVIIIe...
La première cartographie précise et fiable de la France (dite de l'Etat-major français), sur 273 planches aquarellées, matérialisant chacune une portion de territoire de 40 km nord-sud sur 64 km est-ouest au 1:40 000, a nécessité près de 50 ans de travail (de 1818 à 1866).
Afin d'être imprimée, chaque planche, dite dessin minute, était ensuite réduite de moitié (passant donc au 1:80 000), avant d'être reproduite sur une plaque en cuivre gravée à l'eau forte ou au burin, destinée à servir de matrice pour l'impression. Il a fallu plus de huit ans pour venir à bout des reliefs et achever la gravure de la planche d'Albertville.
Arte, Le Dessous des Cartes, 07/08/2012.
La cage aux folates...
[En Australie] les aborigènes à la peau mate sont parfaitement adaptés à l'environnement. Ils développent 10 fois moins de cancers de la peau que les australiens d'origine européenne [pour lesquels 50 % des adultes contractent un cancer de la peau].
[...] La théorie selon laquelle la peau mate s'est développée comme une protection contre le cancer de la peau semble crédible...
Arte, Une question de couleur, 02/08/2012.
Sous la surface des apparences le Pr. Nina Jablonski a su entrevoir d'autres mécanismes à l'oeuvre...
Dans la nature, l'objectif principal des espèces, quelles qu'elles soient, est de se perpétuer. Et cela est également valable pour l'homme. Aussi, quel serait l'intérêt de développer une peau mate pour se protéger d'un dysfonctionnement qui atteint avant tout les personnes âgées, celles n'ayant plus aucun rôle dans la survie de l'espèce ? Pire, aux origines de l'humanité, quand l'espérance de vie était plus courte, ce cancer de la peau n'avait même pas le temps de se développer. [...] La peau mate doit [donc] jouer un autre rôle lié à la reproduction.
[Le Pr Jablonski découvre que] les UV ont un impact différent sur la physiologie humaine selon leur longueur d'onde. [...] Les UVA sont plus nombreux, pénètrent plus en profondeur, [...] et parviennent même jusqu'au système sanguin. [Or], la forte corrélation entre les [répartitions géographiques des] UVA [...] et [de] la pigmentation de la peau, indiquait clairement que la mélanine devait avoir pour fonction de protéger l'un des composants du sang.
Le Pr Jablonski apprend de spécialistes des folates, que ces vitamines sont importantes pour le développement des embryons mais aussi pour toutes sortes d'autres processus cellulaires dans l'organisme. Les hommes ont besoin de folates pour produire du sperme sain par exemple. Ces chercheurs lui confirment qu'une exposition prolongée à un rayonnement ultraviolet intense peut détruire les folates qui circulent dans le sang et ainsi provoquer des malformations chez le foetus.
En limitant la pénétration des UVA et en protégeant ainsi les folates nécessaires au bon développement du foetus, la peau sombre était un excellent atout dans les zones très ensoleillées de l'Afrique, berceau de l'humanité.
Arte, Une question de couleur, 02/08/2012.
Plus grosse que la tienne...
[Si l'on procède au rapprochement entre part du PIB consacré aux dépenses publiques et poids de l'emploi public dans la population], on trouve que l'efficacité est la plus forte en Australie, en Allemagne, au Japon, en Autriche, aux Pays-Bas ; et l'inefficacité en France, dans les pays d'Europe du Nord (Suède, Danemark, Finlande), en Italie, en Belgique. [...] Le Danemark consacre 58 % de son PIB au service public et emploi 16 % de la population. Finlande, 53 % du PIB pour 13 % de la population. La Suède, 52 % pour 14 % de la population, l'Allemagne, 46 % du PIB pour 5 % de la population. La France se caractérise par une forte inefficacité : dépenses publiques à 55 % du PIB et emploi public proche de 10 % de la population.
L'Express, 2012
Lobbystag...
[...] En politique tout se passe toujours très vite, et les hommes politiques doivent souvent prendre des décisions à la hâte sans avoir le temps de se pencher autant qu'il le faudrait sur les différents sujets. Lothar BINDING (membre du bundestag).
[...] Au cours d'une législature, un député du Bundestag va devoir statuer sur 550 projets de loi. Le Bundestag consomme pour cela 87 500 000 feuilles de papier. Cela fait 142 974 feuilles par député. Forcément, les hommes politiques ne peuvent venir seuls à bout de ces monceaux de papiers et ils ne peuvent pas tout savoir. Les lobbyistes volent alors à leur secours [...].
[...] Quand les gens de BAT me rendent visite, ils viennent toujours par trois. Et il y a toujours une jolie femme pour détendre l'atmosphère, qui est toujours très sympa. [...] Mais bientôt, sous ces abords de convivialité, [...] ils tentent très concrètement de faire passer des formulations précises dans les projets de loi du parlement. Lothar BINDING (membre du Bundestag).
[...] A Berlin, pour chaque député, il y a 7 lobbyistes. [...] Ils sont aux petits soins pour les hommes politiques à coup d'amuse-bouches et d'informations. Ils organisent par exemple des soirées parlementaires. Les invités sont triés sur le volet. En première partie on leur sert une conférence technique, ensuite viennent le buffet, le vin et la bière. Les lobbyistes peuvent ainsi abreuver les hommes politiques de messages. Ils n'oublient pas pour autant de chouchouter les journalistes. Ils leur réservent les conversations off, avec des informations plus spécialisées.
[...] Bien-sûr en Allemagne les lobbyistes sont présents dans les ministères. [...] Je sais que c'est très populaire. Parce que pour les ministère dont les budgets sont très serrés, c'est très pratique d'avoir des collaborateurs rémunérés par des sociétés extérieures. Karl JURKA (lobbyiste).
[...] D'après la Cour fédérale des comptes, 300 collaborateurs extérieurs ont travaillé dans les différents ministères entre 2004 et 2006, et 20 % d'entre-eux ont participé à l'élaboration des lois en tant qu'expert ministériel.
Arte, Profession lobbyiste, 06/08/2012.
Recyclage...
Sur le collège à 27 [des membres de la Commission européenne], 13 ce sont recyclés dans le privé, et sur ces 13, on en a 6 dont on pense qu'ils ont des positions qui sont potentiellement des conflits d'intérêts.
Générosité...
Selon le dernier rapport de la Cour des comptes, tous les ans, 5 % des fonds structurels sont versés par erreur, soit près de trois milliards d'euros. Au total, la Cour estime que les irrégularités entachent entre 2 et 5 % du total des paiements effectués par l'Europe.
Arte, Les millions perdus de l'Europe, 07/08/2012.
Autre paire de manche...
[...] La productivité aux Etats-Unis est aujourd'hui inférieure à ce qu'elle était pendant les Trente glorieuses. Donc le véritable enjeu pour l'économie américaine c'est pas de générer du crédit, c'est de générer de la productivité.
Epouvantail...
Les subprimes, sont un facteur aggravant, mais dans des proportions [...] qui à mon avis ne sont pas aussi importantes qu'on le dit. Concrètement, les enjeux sur les subprimes en 2007, c'était environ 100 milliards de dollars, et les provisions du système bancaire américain, c'était 120 milliards de dollars. Donc c'était absorbable.
Improductivité critique...
Concrètement, les Etats-Unis ont généré cette crise parce que la baisse de productivité de l'appareil productif américain a été de plus en plus sensible à partir du milieu des années 1960.
C'est simpl'...
Pour moi, la consommation n'est pas un moteur de la croissance. Si l'on regarde les équations des théories économique, d'ailleurs y compris keynésiennes, puisqu'un des plus grands ennemis de la relance par la consommation, c'est Keynes. Ce que dit Keynes, c'est que les trois moteurs de la croissance, c'est l'investissement privé, la politique budgétaire et les exportations.
A quand la productivité au top ?
Une société où il est agréable de vivre, c'est une société où l'on travaille peu, grâce à la productivité, et où l'on a beaucoup de biens à disposition, grâce toujours à la productivité.
Démocratie libérée...
La croissance économique, la création de richesses, reposent sur la liberté et donc le libéralisme. Dès qu'il y a liberté économique, au bout d'un moment on finit par avoir la liberté politique, [...] la démocratie.
Jean-Marc DANIEL, France Inter, Ils changent le monde, 01/08/2012.
Cette idée revient souvent, comme par exemple dans une Brève histoire de l'avenir de Jacques Attali ou Plaidoyer pour la mondialisation capitaliste de Johann Norberg.
Toujours présentée comme une lapalissade, on se dit tout de même que cela mériterait quelques arguments d'un point de vue historique : la "liberté économique" était-elle la norme en Grèce antique ou à la période précédent la Révolution française ?
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