[Pour Smith], Say et leurs héritiers, l'épargne est première. La partie des revenus qui n'est pas consommée [...] sert à financer des investissements, lesquels sont générateurs d'efficacité économique accrue, donc croissance économique. [...] L'offre crée toujours sa propre demande : le revenu issu de l'offre [...] est intégralement dépensé, soit en consommation, soit (à travers l'épargne) en investissement, et donc, la demande globale est constamment et automatiquement égale à l'offre globale.
[Pour Keynes] la disponibilité d'une épargne préalable ne joue pas un rôle déterminant dans la dynamique économique : les investissements jugés nécessaires du fait des anticipations [des entreprises compte tenu du "climat des affaires"], peuvent fort bien, si l'épargne disponible est insuffisante ou trop frileuse, être financés à crédit par des établissements bancaires [...]. L'investissement permet de dégager de l'épargne supplémentaire, grâce à l'amélioration de l'emploi et des revenus qu'il engendre. [Pour autant], le taux d'épargne pendant les Trente Glorieuses est resté à peu près stable alors que les revenus individuels ont plus que doublé.
[Pour Modigliani] le taux d'épargne individuel varie certes avec le revenu, mais sert à accumuler du patrimoine dont la vente permettra de maintenir le niveau de vie tout au long de l'existence.
[Pour Friedman], la consommation ne dépend pas du revenu courant, mais du patrimoine que chacun cherche à acquérir afin de s'assurer un niveau de vie stable. Il n'existe donc pas de relation stable entre le revenu courant et l'épargne. Et un surplus temporaire de revenu issu d'une politique publique de relance ne modifie que très peu la consommation : il sert surtout à épargner davantage.
[Pour les "nouveaux classiques" (Robert Lucas, Thomas Sargent)], les citoyens, à la fois consommateurs et contribuables, anticipant rationnellement ce qui se passera quand il faudra payer la note de la relance, se contentent d'épargner davantage. »
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