Commissions parasitées...

A de rares exceptions près, un médicament autorisé par la FDA [Food and Drug Administration] est autorisé ensuite en Europe et en France. Les autorités françaises ont les mains liées, en pratique, par ces décisions américaines. Nos commissions ministérielles avalisent tout. 
[Selon le] directeur de l'autorité française de mise sur le marché, l'Afsaaps : "Il n'y a de bons experts que ceux qui connaissent l'industrie pharmaceutique et qui travaillent avec elle." Autrement dit, les commissions d'experts sont, comme aux États-Unis, à la fois juge et partie
Philippe EVENBooks, 04/2011, p. 20.


[...] Aujourd'hui, plus de 10 % des experts [...] ne font pas de déclaration [de conflit d'intérêt]. Plus de 20 % déclarent ne pas avoir d'intérêt mais ce n'est pas vérifié. Quant aux autres, plus de la moitié, ils déclarent des liens, avec quatre contrats en moyenne. Cela va jusqu'à cinquante deux. 5 % déclarent posséder des actions. C'est public, c'est sur le Web.
L'industrie finance une partie des équipements dont on a besoin et que l'État n'a pas les moyens de payer. Et puis surtout, il y a les contrats de consultance et de conseil, au bénéfice du médecin lui-même. [...] Mais nous sommes loin des chiffres cités dans l'article de Marcia Angell.
[...] A une ou deux exceptions près, tous les journaux médicaux sont financés directement ou indirectement par l'industrie. 
[...] J'ai été longtemps moi-même médecin académique, professeur. Or je suis resté jusqu'à l'âge de 45 ou 50 ans dans une naïveté absolue à l'égard de la vraie nature de l'industrie pharmaceutique. J'ai découvert ça presque par hasard et je sais bien que beaucoup de mes collègues sont comme un enfant au premier jour. Ce que je viens de vous dire, même quand vous leur mettez sous les yeux, c'est tellement énorme que vous n'êtes pas cru.
Philippe EVENBooks, 04/2011, p. 20.

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