[Steven] Johnson [imagine] ce que les critiques auraient pu écrire si les jeux vidéos avaient été inventés il y a des centaines d'années et qu'une chose appelée livre n'avait commencé d'être vendue aux enfants à grand renfort de marketing que très récemment...
"La lecture ne stimule pas suffisamment les sens, et ce de façon chronique. Contrairement à la vieille tradition du jeu, qui plonge l'enfant dans un univers coloré en trois dimensions, empli d'images animées et d'environnements musicaux, dirigé et commandé par des mouvements musculaires complexes, les livres ne sont qu'un chapelet stérile de mots alignés sur la page. [...] En outre, les livres isolent tragiquement. Alors que les jeux impliquent depuis nombre d'années les jeunes dans des relations sociales complexes avec leurs amis, construisant et explorant ensemble des univers, les livres obligent l'enfant à s'enfermer dans un endroit tranquille, coupé de toute interaction avec les autres. [...] Mais la caractéristique peut-être la plus dangereuse de ces livres est qu'ils suivent une trajectoire linéaire immuable. On ne peut influer sur le récit d'aucune manière, on ne peut que rester assis tandis que l'histoire vous est imposée. [...] Cela risque d'instiller une passivité générale chez nos enfants, qui se sentiront impuissants à changer leur condition. La lecture n'est pas une pratique active, participative ; c'est une pratique soumise."
Malcolm GLADWELL (The New Yorker, 05/2005), Books, 07-08/2009, p. 30.
Article s'appuyant sur Steven JOHNSON (2005), Everything bad is good for you, RiverHead Books.
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