La question de la représentation des êtres humains, et donc du Prophète, relève [historiquement, du droit le plus flexible, pour ne pas dire de l'anarchie]. Le Coran lui-même est muet sur le sujet. Un seul de ses passages est habituellement cité dans les débats sur la question. Il relate les propos tenus par Dieu à Marie mère de Jésus, selon lesquels un jour son fils proclamerait
Et attention, voilà comment cet extrait de sourate peut être interprétée..."En vérité, je viens à vous avec un signe de la part de votre Seigneur. Pour vous, je forme de la glaise comme la figure d'un oiseau, puis je souffle dedans : et par la permission d'Allah, cela devient un oiseau." Coran, III:49.
Pour la majorité des exégètes, cela signifie que Dieu seul peut créer la vie et que les images ont pour unique objet de prendre vie.
Tiens, en ce domaine aussi, les "riches" se permettent tout !
... ornaient leurs demeures et leurs objets de toutes sortes d'images. [...] L'abstention dominait, mais elle ne fut jamais l'unique pratique musulmane.
[...] A un moment du XVe siècle, et plus encore au XVIe siècle, on prit l'habitude de voiler le visage du Prophète. On ne sait pas très bien pourquoi, mais cela semble être le fruit non d'une décision juridique formelle, mais d'une piété qui, sans être hostile à la représentation des êtres humains, estimait que le caractère unique du Prophète était mieux exprimée par l'invisibilité de son visage.
[...] Il ne fait aucun doute que le monde musulman, en particulier depuis le XIIIe siècle, accepte les représentations de Mahomet.
[...] Ces portraits sont bien plus fréquemment chiites que sunnites, et [...] très peu d'entre-eux émanent du monde arabe [plutôt de l'Empire ottoman et des Mongols].
The New Republic. D'après Jytte KLAUSEN (2009), The cartoons that shook the world, Yale University Press.
Books, 01/2012, p. 44.
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