A défaut de performances économiques flamboyantes, [la France] semble au moins pouvoir s'enorgueillir de sa natalité. Pourtant ce "boom" n'en est pas véritablement un.
[...] L'indice de fécondité de 2 enfants par femme demeure inférieur au seuil de remplacement des générations (2,06 enfants par femme), ce qui signifie que la population ne se renouvelle pas totalement chaque année.
[...] Les naissances dépassent largement les décès d'une année sur l'autre, avec un pic atteint en 2006 de + 280 480. Cette situation relativement favorable s'explique par deux facteurs : une remontée de la fécondité depuis le point bas de 1993, à l'origine de la hausse des naissances, et le faible volume des populations en âge de décéder issues des classes creuses des années 1930, à l'origine d'une stabilisation du nombre de décès. Or l'année 2012 marque très vraisemblablement la fin de ce scénario de lendemains qui chantent.
[...] Les naissances baissent de plus de 20 000 par rapport au maximum atteint en 2010 car les générations en âge d'avoir des enfants, nées dans les années 1980, sont moins nombreuses. [...] Parallèlement, les décès augmentent sensiblement de 18 000 personnes en huit mois, puisque les générations en âge de décéder commencent à être plus nombreuses.
[...Le solde naturel] demeure favorable, mais la tendance baissière est incontestable. [...] L'excédent naturel va se réduire au fur et à mesure des années pour se rapprocher du zéro, suite à l'arrivée des générations nombreuses du baby boom à l'âge de décès.
Laurent CHALARD, Le Nouvel Observateur, 11/2012, p. 38.
Une anecdote en passant : on remarquera que lorsqu'une guerre mondiale éclate, pendant les deux années qui suivent, tout le monde se serre la ceinture... Mais guerre mondiale ou pas, au bout de deux ans, tout le monde n'en peut plus... et la natalité repart de plus belle !
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