La représentation de la volonté par laquelle nous allons poser un acte n'intervient en fait qu'une demi-seconde après que cet acte a été posé, alors que l'acte lui-même a pu être réalisé un dixième de seconde seulement après le déclenchement qui en a été le véritable déclencheur. [...] Notre conscience arrive toujours quelque temps après la bataille... Page 33.
[Ainsi] dans nos actes quotidiens, dans la façon dont nous réagissons aux autres, autour de nous, puisque nous vivons dans un univers entièrement socialisé, il faut que nous ayons conscience du fait que nous avons beaucoup moins de maîtrise immédiate sur ce que nous faisons que nous l'imaginons le plus souvent, une maîtrise beaucoup plus faible que ce que nous reconstruisons a posteriori dans ces discours autobiographiques que nous tenons, ces discours de rationalisation, d'auto-justification, faudrait-il dire, que nous produisons à l'intention des autres. Page 37.
Paul JORION (2012), Misère de la pensée économique, Fayard.
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